(Agence Société Civile Média) – Au Burundi, l’APRODH (Association pour la Protection des Droits Humains et des Personnes détenus crie au scandale après le jugement, en milieu de semaine, de vingt détenus au Tribunal de Grande instance de Muyinga. Estimant que les prisonniers concernés par ce procès pour vol ont subi des tortures, cette organisation de la société civile trouve anormal qu’ils soient jugés dans la situation dans laquelle ils étaient, vu que certains d’entre eux ont comparu sur des civières parce que ne pouvant ni s’asseoir, ni se tenir debout.
« Un prisonnier qui a été torturé ne devrait même pas être écouté et interrogé par le procureur, dans le cas présent, le ministère public. Le procureur devrait en premier lieu, laisser d’abord ces détenus se faire soigner, faire ensuite des enquêtes et condamner celui qui a commis la torture. C’est après seulement, que les juges devraient écouter ces prévenus, une fois soignés. Cela n’a pas été le cas et c’est pourquoi nous nous étonnons que le siège ait écouté des prévenus qui ont été torturés », a confié Pierre Claver Mbonimpa, président de l’APRODH, à nos confrères de Rfi. Pour lui, les aveux obtenus par le tribunal n’ont aucune valeur, comme le stipule la convention contre la torture.
Faux, rétorque le gouvernement burundais. Pour ce dernier, le procès ne souffre d’aucune anomalie et les prévenus ont été jugés normalement.
« C’est une audience publique qui a été organisée dans une procédure de flagrance. Personne n’a été malmené. Ils ont été traités d’une façon humaine. Cet homme-là qui se dit défenseur des droits de l’Homme, il ne faut pas qu’il continue à victimiser certains Burundais, en leur montrant qu’ils seront toujours dégagés de leurs responsabilités », affirme de son côté le Aimée Laurentine Kanyana, la ministre burundaise de la Justice.