INTERVIEW EXCLU: Komla Yovo parle de l’Association Flores Plus et des DESC

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(Agence Société Civile Média) – Monsieur Komla Yovo est juriste de formation. Ancien président d’Amnesty International au Togo et membre du Comité Directeur du Forum des Présidents de cette organisation au plan international. Il a été Chef d’Antenne du CERAD International au Togo et Coordonnateur Régional de la Campagne de Sécurité Alimentaire de l’Association des Conseils Chrétiens et Eglises en Afrique de l’Ouest couvrant treize pays. Actuellement Directeur du Cabinet Entreprise Flores Services, un cabinet de consultance en droit et développement, Monsieur Yovo, nous parle de l’Association Flores Plus (AFP), association de promotion des Droits Economiques Sociaux et Culturels (DESC) dont il est le Coordonnateur.

Agence Société Civile Média : Monsieur Komla Yovo, pourquoi prendre l’initiative de créer une association pour la promotion des DESC ?

Komla Yovo : Notre conviction est que la partie des droits humains qui pourra assurer le développement et l’épanouissement de nos citoyens est celle qui concerne les DESC ; le développement et les droits humains vont de pair, alors, je me suis mis ensemble avec des amis pour contribuer à la promotion des droits qui nous paraissent concourir à la réalisation de la dignité humaine à travers les conditions de bonheur individuel en mettant nos citoyens à l’abri de la pauvreté.

Qu’entendez-vous par droits économiques sociaux et culturels ? Quelles sont les raisons qui justifient leur promotion par l’Association Flores Plus ?

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Parlant simplement, disons que nous sommes dans le domaine des droits de l’homme. On dit souvent que «  droits de l’homme », ou «  droits humains » représentent l’expression juridique des besoins dont la satisfaction contribue à la jouissance d’une vie pleinement humaine. C’est un cadre global contenant des droits civils, culturels, économiques, politiques et sociaux. Aujourd’hui, il est admis que ces droits constituent un ensemble de droits universels, indivisibles et interdépendants.

Depuis la Déclaration universelle des droits de l’homme de 1948, cela n’a pas toujours été aussi facile de l’admettre. On a longtemps été dans le besoin d’une approche globale de la promotion et de la protection des droits humains. Il fallait garantir les droits fondamentaux qui concernent le travail, la sécurité sociale, la vie familiale, la participation à la vie culturelle et l’accès au logement, à l’alimentation, à l’eau, aux soins de santé et à l’éducation.

 La Déclaration et le Programme d’action de Vienne, adoptés par la Conférence mondiale sur les droits de l’homme en 1993, constituera la solution au problème, en préconisant « un effort concerté pour assurer la reconnaissance des droits économiques sociaux et culturels aux niveaux national, régional et international ». C’est-là une approche saluée et prise en compte par les Nations Unies et les pays membres mais cette évolution est loin d’apporter le changement souhaité.

C’est ainsi que notre pays est dans le besoin de créer les conditions suffisantes pour assurer les droits économiques sociaux et culturels dans les conditions suivantes : de pauvreté, d’analphabétisme, de précarité des logements et de l’emploi, d’absence de logements sociaux ; de chômage ;d’ insuffisance d’équipements techniques, en nombre et en qualification de personnels soignants, de structures sanitaires, de formation et coût élevé des médicaments ; d’insuffisance de couverture en eau potable ;d’insuffisance de ressources financières, matérielles et humaines ; de vétusté des infrastructures scolaires ; d’ accès limité à la formation professionnelle.

Quels sont les objectifs que poursuit l’Association Flores Plus ?

 Nos objectifs sont les suivants :

         –  Renforcer les capacités des producteurs de biens et services pour produire en qualité   et en quantité ;

         –  Promouvoir l’éducation et la formation professionnelle des jeunes ;

         –  Amener les populations à produire en s’inspirant de leur génie propre et des     connaissances disponibles ;

         –  Faire le plaidoyer pour l’épanouissement des citoyens à travers, l’emploi, la liberté de créer, la liberté d’entreprendre et la solidarité nationale.

Je dois expliquer que de nos expériences professionnelles et associatives avec des organisations d’artisans, d’agriculteurs, des acteurs de la pêche artisanale ainsi qu’avec d’autres acteurs de l’économie informelle, nous avons vu la force économique formidable dont disposent nos pays. Il faut contribuer à protéger ses secteurs, à leur donner les moyens et à permettre aux acteurs d’utiliser leur génie pour réaliser des rêves de grandeur qui se trouvent au cœur de leurs projets  de production de richesses nationales.

Il faut muscler alors l’entrepreneuriat en mettant fin à l’à peu près à travers la préparation au développement personnel et au développement de son entreprise.

Pouvez-vous nous parler des actions ou réalisations de votre association ?

Je dois noter que l’Association Flores Plus (AFP) fait partie du Réseau Africain pour le Droit à l’Alimentation-Branche Togolaise (RAPDA-TOGO). Et à ce titre, nous participons aux activités du réseau au Togo pour la promotion du droit à l’alimentation au Togo. De même, toutes les campagnes mondiales du RAPDA depuis 2015 ont impliqué notre association.

En 2016, nous avons bénéficié de l’appui d’Amnesty International pour faire la promotion des DESC dans le Kloto et construire des synergies d’actions à Gbodjome, autant d’actions qui sont à approfondir.

Nous avons participé à une enquête de la Confédération africaine des Organisations de Pêche Artisanale (CAOPA) sur la pratique de la pêche artisanale au Togo.

Il faut dire que dans le cadre de la journée du 10 décembre 2016, nous avons entrepris des actions de sensibilisations dont l’une des plus intéressantes a été la discussion avec la population d’Agomé-Yoh sur l’importance des droits économiques sociaux et culturels pour le développement de la communauté.

Pour une association qui s’autofinance à travers le Cabinet Entreprise Flores Services (EFS) et qui n’a pour le moment bénéficié que de l’accompagnement d’Amnesty International, ce n’est pas mal pour un début.

De même notre contribution comme formateur principal lors du Think Thank Performance organisé par le Forum des Jeunes pour l’Excellence et le Développement (FOJECED) sur le thême : «  Le leadership et le management des organisations de la société civile »  rentre dans le cadre des partenariats que nous entendons développer à travers des séminaires et coachings des jeunes leaders et entrepreneurs en start up.

Beaucoup d’actions sont en perspectives du fait des contacts très fructueux enregistrés en provenance de l’extérieur du pays en plus des partenariats que nous construisons.

Parlez-nous des priorités  et actions futures de l’Association Flores Plus ?

Il s’agira de beaucoup des activités suivantes :

  • Participation à des plaidoyers pour le droit à l’alimentation car il s’agit de travailler pour l’appropriation de l’idée de l’agriculture familiale et de l’alimentation saine, cela impliquera des actions vers les gouvernants pour rappeler les exigences de la Déclaration de Maputo ;
  • Coachings pour la création de l’entreprise et le développement personnel car la création de richesses nécessite qu’on se développe soi-même, qu’on soit informé et qu’on sache se préparer à créer son propre emploi 

Nous estimons que la bataille pour la santé de nos citoyens est primordiale donc nous devons être aux côtés de nos partenaires pour rappeler à l’Etat ses obligations relatives au développement de notre pays.

Un peu comme le philosophe Diogène de Sinope qui cherchait le vrai homme en plein jour muni d’une lampe, nous allons penser aux vrais femmes et hommes capables de bâtir une société forte et saine pour garantir l’avenir. Les questions comme celles de la pauvreté et du chômage demandent à être maîtrisées grâce à la formation d’une jeunesse intelligente, entreprenante et créatrice. Nous sommes prêts à relever une partie de ce défi.

Nous privilégierons le concret, ainsi les jeunes apprendront des choses utiles et simples comme la rédaction de leurs projets, de leurs plans d’affaires, comment communiquer efficacement en peu de temps, etc.

Monsieur Yovo, quels sont vos mots de fin ?

Je remercie l’Agence Société Civile Média pour l’occasion qu’elle nous offre aujourd’hui pour faire connaître notre association. Je crois que nous devons saluer votre existence et prier Dieu qu’Il vous accorde sa puissante protection pour aider notre société civile nationale dans ses efforts. Merci encore.