(Société Civile Média) – Voici le discours du Premier ministre togolais, Komi Selom Klassou, lors de l’ouverture, ce mardi 8 août, du 16 Forum AGOA et de la session du secteur privée et de la société civile du Forum AGOA 2017.
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Honorables invités,
C’est un agréable devoir pour moi de présider ce jour la cérémonie d’ouverture de la rencontre de haut niveau secteur privé et société civile dans le cadre du 16ème forum de l’AGOA sur le thème : « les Etats-Unis et l’Afrique : partenariat pour la prospérité à travers le commerce. »
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En cette heureuse occasion solennelle, je voudrais souhaiter une cordiale bienvenue et un agréable séjour au Togo à vous tous chers participants du secteur privé et de la société civile.
Votre présence distinguée, que nous apprécions au plus haut point, témoigne de l’intérêt que vous portez au raffermissement des relations économiques et commerciales entre les Etats-Unis d’Amérique et les pays africains subsahariens, et je voudrais m’en réjouir.
La présente rencontre tout comme les précédentes, représenteun important jalon dans notre prise de conscience collective en vue de faire de la coopération une véritable voix du continent et l’outil de notre prospérité partagée. En effet, le présent rendezvous permet d’une part aux opérateurs, entrepreneurs et investisseurs privés des pays africains éligibles à l’AGOA de mieux se connaitre et d’exploiter les potentialités de nos marchés intérieurs, contribuant ainsi à une meilleure intégration des marchés nationaux. A ce sujet, l’ouverture de la frontière 24 heures sur 24 entre le Togo et le Ghana, décidée récemment par le Président de la République togolaise, Président en exercice de la CEDEAO et son homologue du Ghana est un signal fort et salutaire.
D’autre part, le rendez-vous de Lomé permet aux acteurs du secteur privé africain d’échanger avec leurs homologues américains sur les meilleurs moyens d’optimiser le privilège que constitue le visa AGOA pour l’exportation de nos produits agricoles et miniers transformés sur le marché américain où, les goûts et les centres d’intérêt des consommateurs sont très diversifiés faisant du dynamique de ce marché une manne évidente pour nos pays. Nous reviendrons sur ce point capital.
Pour l’heure, je voudrais remercier et féliciter les équipes conjointes des Etats-Unis et le Comité d’organisation du forum AGOA qui ont œuvré d’arrache-pied pour que les présentes assises deviennent une réalité tangible. Je voudrais également saluer l’appui de l’Ambassadeur des Etats-Unis d’Amérique au Togo dans le cadre des préparatifs de cet important événement, de la Corporate Council on Africa (CCA) ainsi que celui d’AGOA Civil Society Network, pour leur leadership dans l’organisation des fora secteur privé et société civile.
Je me félicite de la forte mobilisation des hauts responsables des entreprises du secteur privé togolaise, ici présents, aux côtés de ceux des pays éligibles. C’est le gage d’un échange fructueux et d’un partage d’expérience plus productif. Je salue également l’intérêt manifeste de plusieurs délégations d’entreprises privées américaines qui ont récemment effectué des missions de prospection économique au Togo et qui sont aussi présentes.
Mesdames et Messieurs,
Chers participants,
Les sessions du forum secteur privé et de la Société Civile constituent des cadres de discussions par excellence pour lever les goulots d’étranglements observés dans la mise en œuvre de cet accord de partenariat entre les Etats-Unis d’Amérique et les pays éligibles de l’Afrique subsaharienne. Le 16 ème forum AGOA de la coopération commerciale et économique de Lomé est donc une opportunité pour l’Afrique subsaharienne de passer en revue les difficultés et relever les défis d’une croissance accélérée, durable et inclusive. Nous devons tous ensemble et de façon courageuse et résolue prendre les mesures diligentes qui s’imposent.
La question de l’inclusion des petits producteurs, des jeunes et des femmes dans les chaînes de valeur nationale et régionale constitue un élément clé afin de permettre à nos populations surtout celles des zones rurales de profiter pleinement des opportunités qu’offre AGOA.
L’agrobusiness représente également une occasion pour la diversification des produits de qualité à l’exportation et l’accroissement de l’investissement dans les infrastructures.
A ce sujet, le Togoquise situe géographiquement au cœur d’un échiquier régional dense et dynamique, s’emploie à devenir un hub logistique central en s’appuyant sur les infrastructures modernes de transport telles que le Port autonome de Lomé, les deux corridors Abidjan-Lagos (sur la côte) et Nord-Sud (Lomé-hinterland du continent) et l’aéroport international qui relie directement depuis le 03 juillet 2016 Lomé et New York avec à l’arrière base la compagnie panafricaine ASKY qui dessert la plupart des capitales de la sous-région.
Notre stratégie s’inscrit dans la transformation structurelle de notre économie afin de bâtir une économie robuste capable d’accroitre la part des produits dans le PIB et les exportations, et de favoriser l’avènement d’une classe moyenne tant en milieu urbain que rural, à même de soutenir une demande intérieure viable.
La diaspora africaine et singulièrement togolaise a un rôle essentiel à jouer dans ce processus. Nous saluons ici la société ALAFFIA qui exporte des produits vers les Etats-Unis dans le cadre de l’AGOA avec succès et a créé de milliers d’emplois surtout pour les femmes et les jeunes.
Mesdames et Messieurs,
Chers participants,
Le rôle des acteurs du secteur privé et de la société civile dans l’accroissement des exportations des pays de l’Afrique subsaharienne vers les Etats-Unis d’Amérique est primordial. C’est pourquoi, votre engagement fort dans ce processus est à saluer.
Le Togo, outre la création par décret en Conseil des ministres d’un cadre de dialogue permanent entre l’Etat et le secteur privé, vient de se doter d’un plan d’action opérationnel sur l’utilisation de l’AGOA. C’est le lieu d’exprimer nos sincères remerciements à toutes les agences américaines qui nous accompagnent dans ce processus stratégique.
Mesdames et messieurs,
L’enjeu est de taille pour notre continent. La société civile et le secteur privé ont le devoir de proposer les meilleures solutions et les stratégies les plus appropriées pour booster les exportations du continent vers les Etats-Unis d’Amérique.
Les assises de Lomé doivent servir de catalyseurs pour réaliser nos rêves communs et de faire effectivement du commerce, un levier incontournable pour accroître sensiblement les richesses de nos nations et améliorer les conditions de vie de nos peuples. Nous en appelons à nos partenaires américains pour continuer à nous soutenir, au-delà de l’AGOA, afin que dans les années à venir l’Afrique devienne effectivement le pôle le plus important de la croissance de l’économie mondiale.
Cela y va de l’intérêt de toute la communauté internationale qui cherche à tout prix à éradiquer les fléaux de notre temps qui se traduisent, entre autres, par l’extrémisme, le terrorisme et les crises migratoires. Car, nous avons la ferme conviction qu’à la racine de tous ces maux, se trouve l’absence ou l’insuffisance de développement et de prospérité partagée.
Mesdames et Messieurs,
Il est de notoriété que les PME/PMI représentent, en Afrique subsaharienne, l’essentiel des économies nationales. Leur rôle fondamental pour la croissance inclusive, l’emploi et la création de la richesse est fondamental. Ce faisant, AGOA est une opportunité pour vous, secteur privé africain et organisations de la société civile. Je vous exhorte alors à approfondir les discussions afin qu’au sortir des présentes assises, la loi AGOA devienne un véritable levier de partenariat gagnant-gagnant dans les transactions commerciales entre les Etats Unis d’Amérique et les pays africains au sud du Sahara. C’est sur cette note d’exhortation que je déclare ouvertes, les sessions secteur privé et Société Civile du 16 ème Forum AGOA.
Je vous remercie.