AVIP-Togo et CARE Bénin/Togo veulent faire de 150 femmes des leaders dans leurs communautés

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(Société Civile Médias) – L’Association Vie Précieuse (AVIP-Togo) s’engage contre la sous représentation des femmes dans les instances décisionnelles. Considérant que cette situation est l’une des causes des nombreuses injustices que subissent celles-ci, l’ONG travaille à renforcer leurs capacités. C’est dans ce cadre qu’elle a formé deux groupements de femmes paysannes en connaissance de leurs droits et devoirs et en leadership féminin. Soutenue financièrement par CARE International Togo/Bénin dans le cadre du Projet de protection et de promotion des droits et égalité de genre au Togo (PPDE), la formation, qui s’étendra à trois autres groupements, vise à termes 150 femmes paysannes des communes Vo 1 et Vo 4.

A en croire ses initiateurs, cette formation s’explique par un constat : dans les communautés des deux communes ciblées, et plus précisément au niveau des comités villageois de développement (CVD) et des Comités de développement de quartier (CDQ), les femmes sont quasi-absentes des postes de responsabilité. Même à un niveau plus élevé, notamment dans les grandes instances communales, il est rare de voir une femme à un poste de responsabilité.

Les femmes de Massékopé (Vo) lors de la formation

« Amener les femmes à avoir de plus en plus confiance en elles et à s’affirmer à des niveaux de responsabilité élevé aussi bien dans les grandes instances que dans les communautés, tel est le défi que veut relever AVIP-Togo à travers ce projet d’accompagnement des femmes rurales des communes Vo 1 et Vo 4 », indique Dina AKPOTO AGBEWANOU, directrice exécutive de l’ONG AVIP-TOGO.

Dans les détails, le projet permettra d’appuyer et de former les femmes pour la mise en œuvre d’actions visant la promotion d’une culture démocratique et d’une citoyenneté active aux niveaux des populations et précisément au sein de leurs groupements avec l’appui des teneurs des obligations dans les deux communes ciblées. Il s’agit de renforcer leurs capacités afin qu’elles soient des femmes leaders dans leurs communautés.

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Organisée les 13-14 et les 15-16 mai 2024 à Vogan et Ayata dans la commune Vo1, le premier volet de cette formation a bénéficié à 60 femmes. Il a consisté d’une part à permettre aux femmes de connaitre leurs droits et devoirs, l’expérience ayant montré que cet exercice contribue à créer des sociétés plus justes, équitables et inclusives où les femmes peuvent réaliser pleinement leur potentiel.

Travaux de groupes avec les femmes de Massékopé

« Dans ces localités, les femmes ont souvent du mal à faire la différence entre leurs droits et leurs devoirs. Elles connaissent leurs devoirs mais méconnaissent leurs droits. Or, en connaissant leurs droits, les femmes peuvent jouer un rôle de leader au sein de leur communauté ou occuper des postes de leadership dans leurs milieux. En fin de compte, la connaissance des droits est un outil puissant qui permet aux femmes de prendre le devant, contribuant ainsi aux Charges ménagères et à créer des sociétés plus inclusives et équitables », explique Banounifou BATIEBE, chargé du projet.

Vu des femmes lors de la formation à Ayata

La formation a consisté d’autre part à donner aux bénéficiaires des notions sur les Violences basées sur le genre (VBG), ses causes et ses conséquences et les solutions pour éviter ces violences dans les communautés et dans les foyers.

Par ailleurs, l’essence même du projet a été touché avec le module portant sur le leadership féminin. Il s’agit, en quelque sorte, d’un cours de développement personnel visant à permettre aux femmes de mettre en lumière leurs talents et leurs compétences et d’user de leur potentiel pour réussir dans des rôles de leadership.

En somme, former les femmes en leadership féminin est une étape essentielle vers la création de sociétés plus équitables, inclusives et prospères, où les talents et les compétences des femmes sont pleinement reconnus et valorisés.

« Nous leur avons montré comment elles doivent procéder pour se faire entendre, faire valoir leurs connaissances, se démarquer par leurs compétences, prendre le devant et diriger sans avoir peur. Elles ont toutes les capacités pour y parvenir, seulement elles les méconnaissent. C’est donc un travail de développement personnel que nous avons fait avec elles », souligne le chargé du projet.

Des femmes en plein travaux

D’après la Directrice exécutive de l’ONG AVIP-Togo, après cette formation, il est désormais attendu des bénéficiaires une implication de plus en plus croissante dans la vie de leurs communautés.

« Nous voulons désormais les voir prendre le lead en tant que présidentes de CVD ou premiers responsables de CDQ et de CCD, parce que pour le moment, ces postes sont essentiellement occupés par des hommes, ce qui n’est pas favorable à l’inclusion ».

Par ailleurs, en dehors de la formation des 5 groupements, le projet prévoit un dialogue communautaire avec les autorités administratives, traditionnelles et religieuses des deux communes ciblées, ainsi que les femmes. Ce dialogue sera pour l’ONG AVIP-Togo l’occasion d’échanger avec ces acteurs sur les freins ou les difficultés majeures à l’exercice du leadership des femmes dans leurs localités.

Photo de famille avec les femmes de Massekopé

« Qu’ils soient liés à la culture, aux traditions, à l’éducation ou à d’autres facteurs, ces obstacles seront décortiqués un a un et des solutions seront proposées. Ces solutions feront ensuite l’objet de recommandations. Avec ces recommandations on aura à élaborer un document de plaidoyer qui fera l’objet d’un atelier de validation. Ce document sera ensuite finalisé et mis à la disposition des communautés », indique Mme Dina AKPOTO AGBEWANOU qui, par la même occasion, remercie CARE International Togo / Bénin pour son appui qui permettra l’organisation de ces activités.

Même son de cloche du côté des bénéficiaires qui ont tenu à adresser leur reconnaissance à l’ONG AVIP-Togo et son partenaire CARE International Togo / Bénin pour l’organisation de cette formation qui contribuera à un changement de mentalité chez les femmes.