Togo / Justice : La SMPDD et le ministère de la justice mettent à jour les compétences des animateurs des BAIOJ

Le démarchage est une plaie qui gangrène le système judiciaire au Togo

Jean de Dieu SOVON
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(Société Civile Médias) – Au Togo, le phénomène de démarchage gangrène le système judiciaire et entrave un meilleur accès à la justice, surtout pour les populations vulnérables. Dans le cadre de la lutte contre ce dysfonctionnement qui constitue un véritable défi, le ministère de la Justice et de la Législation a mis sur pied les Bureaux d’Accueil, d’Information et d’Orientation des Justiciables (BAIOJ) dans les tribunaux et Cours d’appel du pays. En vue de faire de ce mécanisme un véritable outil au service de la population, ledit ministère, en collaboration avec l’association Solidarité mondiale pour les personnes démunies et les détenues (SMPDD) mettent à jour les compétences de ses animateurs.

Prévue du 30 juillet au 1er août 2024, la rencontre vise à renforcer les compétences des animateurs des BAIOJ pour améliorer la qualité et l’efficacité des services offerts aux justiciables. L’ambition de la SMPDD et du ministère de la Justice et de la législation est de garantir que les BAIOJ demeurent des piliers fiables et efficaces de l’accès au droit et à la justice au Togo.

« La direction de l’accès aux droits et à la justice a pour mission essentielle de promouvoir et de vulgariser l’accès au droit et à la justice. Et dans ce cadre, il est constaté quelque chose aujourd’hui, un phénomène récurrent au niveau des juridictions, c’est le phénomène du démarchage judiciaire qui, si vous me le permettez, est une plaie. Une plaie qui risque de se métastaser, au mieux de se généraliser et de gangrener tout le système judiciaire si rien n’est fait. Et à ce titre, avec la SMPDD et le ministère de la justice ont jugé nécessaire d’organiser, de mettre d’abord en place le bureau d’accueil d’information et d’orientation des justiciables. Donc pour que les acteurs de ces maisons soient outillés, nous avons voulu organiser cette formation avec l’appui de la SMPDD », explique  Koffi Tagbe, directeur de l’accès aux droits et à la justice. 

À gauche, Koffi TAGBE et à droite, Coco De Koffi WOENAGNON, président de la SMPDD.

Durant ces trois jours, il s’agira pour la SMPDD de consolider les compétences des animateurs en matière d’accueil, d’écoute et d’orientation des justiciables ; d’approfondir la compréhension des animateurs sur les procédures légales et les aspects pratiques de l’organisation judiciaire ; de renforcer l’application des principes d’éthique et de déontologie dans le travail quotidien des animateurs ; et d’améliorer les techniques de documentation et de reporting des activités des BAIOJ.

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« Dans notre quête de la promotion de la justice sociale, nous avons justement voulu nous associer à la direction de l’accès aux droits et à la justice pour pouvoir apporter notre pierre à l’édifice, celle qui est de contribuer à une justice accessible, gratuite à tous ceux qui sont dans le besoin d’avoir des services de la justice. Aujourd’hui, le tribunal de grande instance de Lomé dispose d’un bureau d’accueil, d’information et d’orientation des justiciables. A travers cette formation que nous appuyons financièrement, nous avons voulu justement mettre à disposition de ces bureaux des animateurs bien formés, efficaces, qui orienteront tous ceux qui viendront à la justice pour des services. Ceci permettra d’endiguer ce phénomène de démarchage de la justice dont tout le monde parle ces derniers temps. Nous espérons vraiment que ces formations donnent à ces animateurs les compétences nécessaires pour orienter efficacement tous ceux qui viendront à la justice pour des services », indique Joël KESSOUAGNI, Directeur des programmes et coordonnateur par intérim de la SMPDD.

Pour les organisateurs, la nécessité de cette formation est d’autant plus justifiée par le besoin d’assurer la durabilité et l’efficience des interventions des BAIOJ, dans un contexte où les demandes d’assistance juridique et les cas de vulnérabilité juridique augmentent. Ce renforcement de capacités contribuera également à la professionnalisation continue des animateurs, les préparant à mieux anticiper et gérer les défis futurs.

Au cours de cette formation, les animateurs seront essentiellement outillés sur quatre modules. L’organisation judiciaire ; la notion de l’accès au droit et à la justice ; Les animateurs seront outillés sur l’accueil, l’information et l’orientation des justiciables ; le renforcement de leurs capacités sur le reporting des activités du BAOJ.