(Société Civile Médias) – En action sur le terrain depuis 2020 pour le bien-être des communautés démunies, Initiative Santé communautaire pour un monde épanoui au Togo (ISCOME-Togo) s’engage aux côtés des femmes et enfants marginalisés de deux communes rurales pour la valorisation de leurs droits et le renforcement de leur voix. Avec l’appui financier de l’ambassade d’Allemagne au Togo, l’association mettra en œuvre, durant les six prochains mois, le projet « Renforcement de la voix des femmes et enfants ruraux marginalisés pour une société inclusive dans les communes Amou 3 et Wawa 2 au Togo ». A travers cette initiative, ISCOME-TOGO entend permettre aux bénéficiaires de vivre dans un environnement sûr et inclusif dans lequel sont promues et respectés leurs droits spécifiques pour un meilleur épanouissement et une participation active dans la société.
La mise en œuvre de ce projet dans les deux communes cibles se justifie par un certain nombre de constats faits par ISCOME-TOGO sur le terrain. A en croire les données de l’association, en dépit des efforts faits par le gouvernement, les femmes et les enfants d’Amou 3 et Wawa 2 sont confrontés à de multiples formes de violation de leurs droits.
« En plus de subir des discriminations et des violences domestiques, ces deux couches ont un accès limité à l’éducation et aux opportunités économiques. Les mariages précoces et parfois forcés sont courants, privant les filles de leur enfance et de leurs droits fondamentaux. Les enfants travaillent souvent dans des conditions dangereuses, sont victimes de violences physiques, de malnutrition et ont un accès limité aux soins de santé et à l’éducation », déplore Eric Lama Kokou BANASSIMA, Chargé de projet à ISCOME-Togo.
Par ailleurs, les données de l’association indiquent également que les jeunes femmes et enfants sont exposés à la violence sexuelle, exacerbée par un accès limité aux services de santé, conduisant souvent à des grossesses non désirées et à l’aggravation de la pauvreté.
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« Leur participation dans les instances décisionnelles locales est quasi inexistante en raison du manque d’informations, d’organisations structurées et d’occasions de s’impliquer dans les affaires locales. Les préjugés culturels et les difficultés économiques accentuent leur vulnérabilité », ajoute M. BANASSIMA.
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C’est donc contre ces pratiques jugées « dégradantes » qu’ISCOME-TOGO entend lutter à travers son projet, dans le but de promouvoir et protéger les droits des femmes et des enfants vulnérables et marginalisés des communes Amou 3 et Wawa 2.
« Le présent projet vient à point nommé pour renforcer les mécanismes qui vont briser les différentes formes de barrières limitantes et faire des enfants et femmes des agents jouissant pleinement de leurs droits socioéconomiques et prêts à façonner leur avenir et à contribuer de manière significative à leur communauté dans un environnement sûr et inclusif », indique ERIC TOÏ, Secrétaire général d’ISCOME-TOGO.
En quoi va consister le projet ?
Dans les détails, il s’agira, d’une part, mettre en place des dispositifs à base familiale et communautaire pour garantir le respect des droits des femmes et enfants vulnérables dans les deux communes. Pour ce faire, les familles, acteurs sociaux communautaires et institutionnels à divers niveaux seront diversement renforcés et outillés sur les mécanismes d’inclusion, de violences basées sur le genre pour ne citer que ceux-là. Ils deviendront des alliés permanents de promotion et de protection des droits des groupes vulnérables tels que les enfants, surtout les filles.
D’autre part, le projet consistera à rendre effective la participation des femmes et enfants à œuvrer pleinement au développement de leur communauté. Les moyens leur seront donnés en termes de capacitation pour la valorisation de leurs droits et le renforcement de leur voix. Aussi, des actions seront déployées pour l’amélioration de l’accès aux services de bases, l’augmentation de l’autonomisation des femmes par la mise en réseau et l’accès au crédit et la mise en place de cadre de concertations communautaires pour mieux faire entendre la voix des bénéficiaires.
80 femmes et 60 enfants vulnérables seront retenus pour cette action, dont 50 enfants en situation difficile, 10 enfants en situation de handicap, 50 femmes victimes de violences basées sur le genre, 20 jeunes filles mères et 10 femmes en situation de handicap.
Les parties prenantes informées sur le projet
Les activités du projet ont été lancées le 24 juillet dernier A Badou (commune Wawa 2) en présence d’autorités administratives et traditionnelles, d’acteurs étatiques et de la société civile, d’élus locaux et de leaders communautaires et religieux. A travers cette rencontre, il s’agissait pour l’association ISCOME-TOGO d’intensifier l’adhésion des différentes parties prenantes pour la mise en œuvre participative et efficace des différentes activités du projet.
La rencontre a été l’occasion de présenter aux participants l’initiative dans sa globalité, ainsi que les grandes lignes des actions qui seront menées.
Représentant du Maire de la commune Wawa 2 à la cérémonie, Kossu Esseyi ILESSOUMI a salué la mise en œuvre de ce projet qui, selon lui, va contribuer à l’épanouissement des femmes et des enfants. Il n’a pas manqué de remercier ISCOME-TOGO et l’ambassade d’Allemagne au Togo pour le choix porté sur leur commune.
Pour sa part, Lilly TRENKEL, représentante de l’ambassade d’Allemagne au Togo, a indiqué que la promotion et le respect des droits de l’homme n’est pas qu’un travail des gouvernements et des chefs d’États, mais un travail de tout le monde.
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« Il revient à nous tous de nous engager pour ces droits universels sans distinction de sexe, d’âge, d’origines, de profession et d’apparence. Pour accomplir cette tâche souvent difficile dans une atmosphère où les femmes et les enfants sont vulnérables, nous soutenons des initiatives de la société civile, comme dans ce cas, dans plus d’une centaine de pays », a-t-elle fait savoir.
A noter qu’environ 106 personnes ont participé à la cérémonie de lancement.