(Société Civile Médias) – Alors qu’ils représentent la majeure partie de la population togolaise, les jeunes se désintéressent de plus en plus de la chose publique. A la Clinique d’Expertise Juridique et Sociale (CEJUS), on s’active pour inverser cette tendance, en amenant la jeunesse à comprendre l’importance du Contrôle citoyen de l’action publique (CCAP) pour sa participation accrue dans la gestion des affaires publiques. C’est dans ce cadre que l’organisation a formé 10 jeunes influenceurs et influenceuses sur cette thématique. L’idée est de renforcer leur engagement sur le sujet pour qu’ils puissent, à leur tour, partager le message avec les jeunes qui les suivent.
Tenue le mardi 13 août à Lomé, cette formation se situe dans le cadre du « Projet de Renforcement de la Gouvernance Inclusive et Participative au Togo (PReGIPT) », mis en oeuvre par la CEJUS avec l’appui financier de la Kofi Annan Foundation à travers son programme « Wyde ». Elle intervient dans un contexte où les jeunes, très peu intéressés par les questions de développement local, se comportent comme si la chose publique incombe uniquement aux autorités alors qu’elle requiert la participation de tout le monde, y compris la leur.
« C’est une donnée constante aujourd’hui que les jeunes sont désintéressés quand il s’agit de la chose publique alors qu’ils souffrent de plusieurs maux. Nombreux sont ceux d’entre eux qui veulent, par exemple, quitter le pays parce qu’ils estiment que ça ne va pas notamment à cause du chômage et de la précarité. Dans ce contexte, il leur faut prendre leur destin en main en s’intéressant de plus en plus à la chose publique, en évaluant les politiques publiques et en faisant le contrôle de leur mise en œuvre. La chose publique, c’est la chose de tous, elle n’intéresse pas que les gouvernants qui gèrent, mais elle intéresse également ceux pour qui elle est gérée, c’est-à-dire les citoyens », indique Essossiname TAGNAMI, Directeur exécutif adjoint de la CEJUS.
Toutefois, bien exercer ce contrôle et en faire un outil efficace exige une certaine technicité et des connaissances de base. D’où l’importance de renforcer les capacités des jeunes en matière de gouvernance et de participation citoyenne en les formant sur le CCAP. Cette notion, il faut le rappeler, fait référence à la participation des citoyens dans la surveillance, l’évaluation et l’influence des actions et politiques mises en œuvre par les pouvoirs publics. Elle repose sur l’idée que les citoyens, en tant qu’acteurs de la vie démocratique, ont un rôle essentiel à jouer pour garantir que les décisions politiques et les actions gouvernementales sont transparentes, responsables et en phase avec les besoins et les attentes de la société.
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10 influenceuses et influenceurs ciblés
La formation a été initiée à l’endroit de 10 influenceuses et influenceurs choisis non seulement sur la base de leur présence régulière sur les réseaux sociaux, mais aussi parce qu’ils sont suivis par de nombreux autres jeunes. Elle a consisté à les outiller sur ce qu’est le CCAP et son objectif, qui doit faire ce contrôle, qui doit être contrôlé, quelles sont les autorités qu’il faut contrôler.
« Nous les avons également édifiés sur les outils dont ils ont besoin pour pouvoir faire un bon contrôle citoyen de l’action publique et pour pouvoir aider d’autres citoyens à le faire. Des informations leur ont également été données sur les astuces à utiliser et surtout les défis liés à ce travail. On leur a montré comment il faut être prudent dans les actions à mener pour ne pas être confrontés à des problèmes », fait savoir Nestor KOTCHADJO, formateur.
A la suite de cette formation, la CEJUS attend des bénéficiaires une adhésion totale au CCAP et leur engagement à œuvrer pour exercer ce contrôle.
Les 10 influenceuses et influenceurs sont également appelés à travailler en synergie sur le sujet.
« Nous souhaitons vraiment les voir continuer le travail sur la question. Mais au-delà, il faut qu’il y ait un travail de synergie, un travail en réseau entre eux parce que seul, on peut bien faire, mais ensemble, on fait encore mieux. Donc, nous attendons d’eux qu’ils se mettent en réseau pour continuer à travailler sur la question », préconise le Directeur exécutif adjoint de la CEJUS.
Les bénéficiaires de la formation sont également appelés à travailler pour transmettre le désir et l’engagement pour le CCAP aux jeunes qui les suivent sur les réseaux sociaux et ailleurs.