(Société Civile Médias) – Au Togo, l’association Solidarité Mondiale pour les Personnes Démunies et les Détenus (SMPDD) continue d’œuvrer pour la prévention de la torture. Cette fois-ci, l’organisation s’engage à aider les forces de sécurité à améliorer leurs collectes d’informations auprès des individus sans porter atteinte à leurs droits. Une rencontre de deux jours réunit dans ce sens différents acteurs impliqués dans la promotion des droits de l’homme et la prévention de la torture dans les lieux de privation de liberté au Togo.
La rencontre, qui se tient les 12 et 13 octobre 2023, est organisée en collaboration avec la Commission Nationale des Droits de l’Homme (CNDH). Elle vise à renforcer les capacités des forces de défense et de sécurité sur les méthodes interrogatoires non coercitives et les principes d’entretiens efficaces dans le cadre d’enquêtes et de collecte d’informations. Elle s’inscrit dans le cadre du projet « Contribution à la lutte contre la torture et la corruption dans la chaîne pénale », subventionné par le Fonds spécial OPCAT.
Bien que l’État togolais essaye depuis quelques années déjà d’outiller ses agents sur les notions de droits de l’homme, bon nombre de forces de sécurité ont encore des difficultés à appliquer leurs acquis de manière efficace et efficiente sans porter atteinte aux droits reconnus à tous. Les principes Mendez, un outil qui a fait ses preuves partout dans le monde, peuvent également fonctionner et permettent de parvenir à de meilleurs résultats tout en préservant la dignité humaine.
« Un entretien efficace s’appuie sur des compétences professionnelles qui requièrent une formation spécifique. Pendant deux jours, vous allez examiner, comprendre et simuler des cas pratiques sur les méthodes d’interrogatoires non coercitives et les principes d’entretien dans le cadre des enquêtes et de la collecte d’information. C’est aussi une opportunité précieuse pour renforcer vos capacités, créer un réseau qui s’engage à la protection des droits de l’homme dans l’exercice de vos missions. A travers cet atelier, nous voulons vous inciter à adopter de bonnes pratiques dans vos milieux respectifs pour une éradication de la torture dans les lieux de détention de notre pays », indique Tchalim Kadanga, Directeur de Cabinet, représentant du Garde des sceaux, ministre de la justice et de la législation.
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Il s’est agi durant ces deux jours de sensibiliser les participants aux principes fondamentaux des méthodes interrogatoires non coercitives et à leur importance pour les droits humains ; de les former aux techniques spécifiques de communication et d’entrevue respectueuses des droits de l’homme, dans le cadre de la collecte d’informations ; et d’encourager la réflexion sur l’intégration de ces méthodes dans les opérations de sécurité courantes.
Pour Joël Kessouagni, Directeur des programmes à la SMPDD, la préservation des droits de l’homme et la lutte contre la torture et la corruption sont des priorités cruciales pour tous les acteurs. Et la participation de ces acteurs à la rencontre démontre leur profond engagement envers ces valeurs fondamentales.
« Nous sommes réunis aujourd’hui pour renforcer nos compétences, partager nos expériences et élargir nos connaissances afin d’améliorer les pratiques d’interrogatoire et de collecte d’informations, en veillant toujours à respecter les droits de chaque individu. Ces sujets sont d’une pertinence incontestable dans le contexte actuel où l’intégrité, la transparence et le respect des droits de l’homme sont plus que jamais nécessaires. Nous sommes confiants que les discussions et les réflexions générées ici conduiront à des pratiques plus éthiques et efficaces dans notre travail, que ce soit dans le domaine de la sécurité, de la justice ou de la détention », précise t-il.
Cinq sessions avec diverses thématiques sont à l’agenda de ces deux jours. Les sujets du premier jour ont porté sur “les instruments et les mécanismes de prévention et de lutte contre la torture” ; et “ Méthodes interrogatoires non coercitives et techniques de communication efficaces dans le cadre de collecte d’information”.
Ce vendredi, second jour, les travaux sont axés sur la “ Gestion des entretiens dans des situations complexes ” ; “ Éthique professionnelle et responsabilité individuelle ” ; et les “ Discussions et réflexion sur l’intégration des méthodes dans les opérations de sécurité ”.
Notons qu’une quarantaine de participants issus des corps de la gendarmerie, de la police, et des surveillants pénitentiaires sont concernés par cette formation. Le corps de la magistrature et les représentants de la CNDH prennent également part à cet atelier.