(Société Civile Médias) – Plusieurs statistiques démontrent à suffisance la faible représentation des femmes dans les postes décisionnels au Togo malgré les nombreuses initiatives pour remédier à cette insuffisance. En appui à ces actions, le Groupe de réflexion et d’action, Femme, Démocratie et Développement (GF2D) continue de développer des stratégies pour aider les jeunes filles à se créer une place dans la société ainsi que dans la vie politique. C’est dans ce cadre que l’organisation a tenu, les 24 et 25 octobre 2024 à Lomé, une formation pour renforcer le leadership politique de 25 jeunes filles.
Organisée avec l’appui de la Fondation Hanns Seidel, cette rencontre de deux jours avait pour objectif de contribuer au renforcement du leadership politique des femmes au Togo. A travers cette initiative, il s’agissait pour le GF2D de promouvoir l’engagement socio-politique des jeunes filles et femmes togolaises.

« (…) Nous assistons à une dynamique visant une plus large participation des femmes à la sphère de décision politique et publique qui constitue désormais un critère de référence du niveau démocratique d’une société. Or la promotion de l’égalité des genres, surtout à travers l’accroissement du nombre des femmes dans les instances de décision à la base, se heurte à des défis tels que la division traditionnelle du travail, l’orientation académique suivie par les filles ainsi que le manque de confiance en soi. Ces facteurs influencent encore les choix individuels des femmes ainsi que ceux des employeurs en ce qui concerne les postes à occuper », a indiqué Ginette Adekambi, coordinatrice des programmes au GF2D.
Au Togo, l’impact de la participation politique des femmes dans le processus de décentralisation par exemple reste encore peu documenté, alors qu’il permettrait d’initier des stratégies d’accompagnement des politiques et programmes favorables à la promotion de l’égalité des genres. Ainsi les femmes et jeunes filles togolaises continuent de faire face à des défis importants pour accéder pleinement aux postes de décision politique, et les statistiques par rapport au taux de représentation des femmes dans le domaine de la politique n’encouragent guère. En témoigne l’actuel gouvernement qui est dirigé par une femme et est composé de 09 femmes sur les 33 portefeuilles ministériels.
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Au niveau local, les femmes représentent 13,23% des conseillers municipaux, 10,25% des maires, 12,06% des adjoints aux maires et 21 conseillères régionales sur 179.

« Les causes liées à la faible représentation des femmes dans le domaine de la politique sont nombreuses et d’origines diverses. Le défi est de taille et il urge vraiment d’entreprendre des actions qui passent notamment par des sensibilisations et des formations, d’où la raison pour laquelle cet atelier a été organisé afin de contribuer au renforcement du leadership politique des femmes au Togo. Le contenu des modules de la présente formation contribuera sans doute à l’amélioration des connaissances et compétences sur la participation des femmes à la vie politique », explique Gbandé DARE, chargé de la planification, suivi-évaluation à la Fondation Hanns Seidel.
Astrid NEGLOKPE-ADJEVI, Directrice Affaires Sociales, Mairie Golfe 2, représentant le maire de ladite commune a réitéré sa profonde reconnaissance à la fondation Hans Seidel qui lutte pour la démocratie, la paix et le développement à travers ses actions en faveur des droits de la jeune fille. Elle a aussi salué l’initiative du GF2D qui vient en appui aux actions du gouvernement à travers cet atelier de formation sur les droits et la participation politique et publique des jeunes filles.
« J’invite les participantes à profiter de cette étape importante pour échanger et discuter des défis et opportunités liés à la vie publique et politique. Ensemble, nous pouvons travailler pour que les voix des femmes et des jeunes filles soient entendues et prises en compte dans la gouvernance. Je vous souhaite à toutes beaucoup de courage pour l’atteinte de cet objectif », a-t-elle conclu.

Les jeunes filles ont été entretenues sur trois modules à savoir : “Éthique en politique et les enjeux de la participation des femmes à la vie politique” ; “Jeunes filles et gouvernance locale” ; “Communication politique et utilisation des médias sociaux”. Elles ont également eu des séances de partage d’expérience avec des candidates aux élections passées.
Une autre formation est prévue pour les 30 et 31 octobre 2024 à l’endroit de 25 autres jeunes filles.