(Société Civile Médias) – Menée en avril 2022 en milieu scolaire, une étude a révélé que les filles sont plus fréquemment victimes de violences sexuelles, avec un taux de 8,5%, pour 2,1% chez les garçons. Des chiffres que le consortium FEDIA-AMD-ESUNENE confirme sur la base des activités déjà entreprises dans le cadre du projet « Renforcement du leadership des filles par la lutte contre les violences sexuelles en milieu scolaire et le développement de l’engagement citoyen (PReF-VSDEC) dans le district du Grand Lomé ». C’est dans cette optique qu’a été organisé à Lomé un dialogue visant à mobiliser et renforcer l’engagement des acteurs dans l’éradication du phénomène.
Ce dialogue, tenu le jeudi 21 décembre, a réuni plusieurs acteurs du système éducatif notamment le ministère des Enseignements primaire, secondaire et technique ; des responsables d’établissements ; des comités de jeunes filles ; mais également des associations de parents d’élèves. Il constitue l’une des activités phares du PReF-VSDEC.
Lancé le 20 octobre dernier, ce projet, il faut le rappeler, est une initiative du consortium FEDIA-AMD-ESUNENE. Il vise principalement à améliorer la scolarisation des jeunes filles en renforçant leur leadership et en luttant contre les violences sexuelles dans les écoles, afin de favoriser l’émergence de futurs talents féminins et de réduire les inégalités de représentation dans les instances décisionnelles au Togo. L’initiative reçoit l’appui financier de la COFET grâce au Fonds de Solidarité pour les Projets Innovants (FSPI) mis à disposition par l’Ambassade de France au Togo à travers sa stratégie de promotion du leadership, l’autonomisation économique des filles et des femmes et la lutte contre les violences basées sur le genre au Togo.
D’après Tem Nabroulaba, Coordinatrice de l’Association Maison de Développement (AMD), l’organisation de ce dialogue se justifie par la nécessité d’alerter les acteurs de l’éducation et de leur permettre de prendre conscience du fait que les violences sexuelles existent bel et bien dans les établissements scolaires. C’est dans cette optique que les statistiques des violences en générale et des violences sexuelles dans les établissements scolaires en particulier leur ont été présentées afin qu’ils touchent du doigt les réalités.
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« Ces statistiques sont très alarmantes. Il y a quelques jours, j’ai reçu une alerte de la part d’une élève d’un établissement. Celle-ci me faisait savoir qu’un de leurs surveillants est entrain de la harceler. Elle m’avait déjà informé sur le sujet, mais elle me faisait comprendre, la gorge nouée et en pleure, que le monsieur se montre plus insistant. Nous recevons de ces cas fréquemment et nous sommes obligés de réagir. Et pour cela nous avons besoin de la contribution de toutes les parties prenantes », explique Mme Nabroulaba.
Une fois la situation présentée, il faut discuter avec les parties prenantes pour voir les actions à mener pour résoudre le problème. Le dialogue, qui se voulait ouvert et constructif, a donc été pour les participants l’occasion de partager leurs expériences, points de vue et préoccupations concernant les violences sexuelles en milieu scolaire. Il a permis d’analyser les facteurs de risque spécifiques au sein de l’environnement scolaire qui favorisent ces comportements et situations indésirables, et d’élaborer des stratégies de prévention robustes, incluant des programmes éducatifs, des protocoles de signalement, et des actions de sensibilisation visant à prévenir et à détecter les violences sexuelles.
« Le rôle fondamental de l’éducateur, de l’enseignant est d’instruire et d’orienter l’apprenant sur la bonne voie, malheureusement il y a encore des brebis galeuses qui salissent le corps enseignant empêchant en particulier les filles d’évoluer dans leurs scolarités, ces gens doivent être puni conformément aux dispositions du code pénal. Rien ne justifie la violence sexuelle, il est temps qu’ils soient dénoncés et qu’ils répondent devant la loi », souligne Délali Apegnowou, Directrice exécutive de FEDIA (Famille Engagée pour le Développement Inclusif en Afrique ), chef de file du consortium.
Par ailleurs, les échanges et discussions ont également tourné autour de la mise en place de mécanismes clairs et efficaces pour signaler les cas de violence sexuelle, soutenir les victimes et prendre des mesures disciplinaires appropriées contre les agresseurs.
Aussi, des actions concrètes et coordonnées ont été définies pour créer un environnement scolaire sûr et protecteur pour tous les élèves, tout en encourageant une culture de respect mutuel et de responsabilité collective.
« La violence faites aux femmes et aux filles est l’une des violations, les plus répandues au monde. Elle trouve ses origines dans l’éducation différenciée des filles et des garçons. L’égalité fille-garçon est la prévention des violences sexuelles et sexistes, Parents éduquons mieux nos enfants », exhorte Délali Apegnowou.
D’une durée de six mois (septembre 2023 à février 2024), le PReF-VSDEC est exécuté dans les communes Agoè-Nyivé 1 et 6, 3 et dans la commune Golfe 5.