Togo : L’ONG ALAFIA synergise des acteurs autour de la lutte contre les mariages précoces et forcés

Ama Larissa AGBENOU
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(Société Civile Médias) – L’ONG ALAFIA renforce ses actions contre les mariages précoces et forcés au Togo. En collaboration avec l’AWDF (African Women Development Fund), elle a réuni ce jeudi 22 février des acteurs du district du Grand Lomé lors d’un atelier de réseautage tenu dans la capitale togolaise. Cette rencontre initiée dans le cadre du projet “Lutte contre les mariages précoces pour l’autonomisation de la jeune fille dans les sept préfectures de la région de la Kara,” a réuni des participants issus de groupes de la société civile, d’organisation de défense des droits des femmes et des médias.

Le projet “Lutte contre les mariages précoces pour l’autonomisation de la jeune fille dans les sept préfectures de la région de la Kara” a été lancé il y a deux ans dans le but de mettre fin à cette problématique qui mine l’avenir des jeunes filles togolaises. Cet atelier s’inscrit dans les différentes activités prévues pour mener efficacement cette lutte. Pour l’occasion, autorités administratives, chefs traditionnels, leaders religieux, représentants des médias, et bien d’autres acteurs ont été mobilisés . L’objectif était clair : consolider les actions en faveur des politiques et lois visant à prévenir les mariages précoces et forcés sous toutes leurs formes. C’est ce qu’a fait comprendre Berthe Tatey, Directrice exécutive de l’ONG ALAFIA.

Table d’honneur lors de l’atelier

“Nous avons voulu réunir les acteurs clés des communautés pour réfléchir ensemble aux stratégies à mettre en place pour rendre efficace cette lutte contre les mariages précoces et forcés. L’ONG Alafia ne peut se targuer d’avoir la solution miracle, nous devons travailler main dans la main pour de meilleurs résultats”.

Les travaux ont permis aux participants d’être imprégnés des réalités atroces sur le sujet, d’être informés des résultats à mi-parcours du projet, et de proposer des pistes de solution pour arriver à bout du phénomène. Les échanges ont été fructueux et ont porté sur les stratégies et modalités pour la réalisation des campagnes de plaidoyer, de sensibilisation et d’éducation pour mettre fin aux mariages précoces et forcés. Les apports et propositions de chaque acteur ont été recueillis par les responsables de l’ONG Alafia en vue de mettre en place des actions futures pour perpétuer celles déjà entamées. Pour Mme Tatey, la contribution des chefs traditionnels est plus que nécessaire.

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“Les mariages précoces et forcés tirent leur origine de nos traditions. C’est pour cela que nous trouvons indispensable de mettre les chefs traditionnels au coeur de cette lutte. En tant gardien des us et coutumes, ils ont une grande estime auprès des populations et peuvent user de leurs poids pour faire changer les choses” , a expliqué la Directrice exécutive de l’ONG ALAFIA.

Présence remarquée des chefs traditionnels à l’atelier

Présent à la rencontre, Togbui Mawuto Frédéric Dzidzoli Detu X, président du conseil National des chefs traditionnels du Togo, s’est engagé au nom de tous les chefs traditionnels présents , “à explorer toutes les tribunes traditionnelles pour sensibiliser leurs communautés sur la question”.

Les résultats de l’enquête à indicateurs multiples (MICS4) révèlent une réalité troublante au Togo, avec des taux de mariage forcé de l’enfant atteignant 37% dans les zones rurales. L’ONG ALAFIA entend faire de chaque participant un ambassadeur des messages clés au sein de sa communauté. Leur engagement individuel et collectif sera la clé pour changer la situation.