Togo : Le secteur des enseignements privés laïcs et confessionnels édifié pour assurer une mise en œuvre efficace de l’AMU

Société Civile Médias
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(Société Civile Médias) – Si elles répondent à un certain nombre de préoccupations soulevées par différents acteurs, les mesures prises par le gouvernement togolais dans le cadre de la mise en œuvre de l’Assurance maladie universelle (AMU) suscitent également plusieurs inquiétudes dans le monde du travail. Il en est de même dans le secteur des enseignements privés laïcs et confessionnels du Togo où les salaires, parfois très bas, contraignent les enseignants à vivre dans la précarité. Du coup, certaines décisions prises dans le cadre de la mise en œuvre de l’AMU deviennent pour ces travailleurs plus un problème qu’une solution. Que faire alors pour une AMU réussie au bonheur des enseignants de ce secteur ?

La question a été au cœur d’un atelier d’information et de réflexion organisé le 10 août dernier à Lomé par INSP!R-Togo (International Network for Social Protection Rights Togo) à l’intention des délégués syndicaux et représentants du personnel du secteur des Enseignements privés laïcs et confessionnels du Togo.

En effet, démarrée effectivement depuis le 1er janvier 2024, l’AMU vise à garantir que l’ensemble de la population ait accès aux soins de santé de base, quel que soit son statut socio-économique. Il s’agit de garantir que personne ne soit exclu des soins médicaux essentiels en raison de son incapacité à payer.

Mais bien que salutaire, la mise en œuvre de l’AMU suscite plusieurs interrogations auprès de différents acteurs notamment des employeurs, employés, organes d’assurance, populations assujetties aux cotisations etc. Quel sera le sort des assurances déjà souscrites auprès des organismes privés au profit de notre personnel ? Les entreprises du secteur privé qui avaient déjà souscrit leurs employés à l’INAM devront-t-elles résilier leur contrat ? Quelles peuvent être les solutions envisageables face à des difficultés à supporter les taux supplémentaires dans le cadre de la mise en œuvre de l’AMU ? Quelles sont les implications financières induites par le mécanisme pour les entreprises et pour les salariés ? Quelles seront les prestations qui seront servies par les organismes de prise en charge de l’AMU ? Les salariés ont-ils la possibilité de négocier le taux de 5% imposé par l’AMU ?

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« Les préoccupations sont nombreuses et diversifiées et n’épargnent pas le secteur des enseignements privés laïcs et confessionnels du Togo où de nombreux enseignants vivent dans la précarité en raison de leurs salaires trop bas et très insuffisants. Dans ce secteur, nombreux sont les salariés qui perçoivent à peine le SMIG. On se demande alors s’ils sauront faire face à leurs besoins avec le nouveau prélèvement de 5% qui vient porter leur contribution à la protection sociale à 9 % », s’interroge Yves DOSSOU, Coordonnateur général de INSP!R-Togo.

C’est donc pour permettre aux délégués du personnel et aux délégués syndicaux de ce secteur de mieux cerner tous les paramètres liés à la mise en œuvre de l’AMU, d’avoir des réponses concrètes à leurs diverses préoccupations d’ordre pratique qu’INSP!R-Togo et le CCFD-Terre Solidaire, ont organisé cet atelier de renforcement de capacités à leur intention en vue de faire la lumière sur les décrets d’application de l’AMU et de trouver des réponses aux questions récurrentes relatives à sa mise en œuvre.

Dans les détails, l’atelier a permis de renforcer les capacités des participants sur le cadre juridique de la sécurité sociale au Togo ; de les édifier sur le contenu de l’ensemble des décrets pris par le gouvernement togolais dans le cadre de la mise en œuvre de l’AMU ; de les outiller à cerner les mécanismes de mise en œuvre de l’AMU dans les Enseignements privés laïcs et confessionnels, ainsi que les implications financières et sociales pour le personnel. Il a été l’occasion de répondre aux questions récurrentes que suscite la mise en œuvre de l’AMU et d’offrir aux participants tous les outils nécessaires afin de leur permettre de bien gérer tous les conflits qui peuvent naître dans le processus de sa mise en œuvre.

« Ce séminaire atelier a été pour nous une occasion en or pour avoir des réponses concrètes à toutes les préoccupations que suscitent la mise en œuvre de l’AMU et d’être mieux outillés afin d’engager des discussions constructives avec les employeurs de notre secteur pour réussir l’implémentation au sein des Enseignements Privés Laïcs et Confessionnels du Togo », se réjouit un participant.

A noter qu’une vingtaine de participants composés d’enseignants, de délégués du personnel et de délégués syndicaux des Enseignements Privés Laïcs et Confessionnels du Togo ont participé à cet atelier qui a reçu l’appui financier de CCFD-Terre Solidaire.