Adaptation au changement climatique : le Kenya opte pour une approche participative

luzdelsol668
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(Agence Société Civile Média) – Ce n’était qu’une intervention modeste, une goutte d’eau dans l’océan du financement de l’action climatique mondiale. Et pourtant, cette initiative a permis à tout un groupe de femmes d’affaires du comté de Makueni, dans le sud-est du Kenya, d’éviter d’importantes pertes commerciales.

Depuis que les femmes de la coopérative Huruma Asili ont commencé à recevoir des bulletins météorologiques quotidiens par message texte, il y a un an, il est beaucoup plus rare que les tranches de mangues qu’elles étendent pour sécher noircissent et deviennent invendables.

Le service n’est pas le résultat d’un modèle unique conçu par un ministère ou une lointaine organisation d’aide humanitaire. Ce sont les femmes elles-mêmes qui ont mené une réflexion afin de répondre à une question simple posée par leurs pairs à l’ensemble des habitants du quartier : « De quoi avez-vous besoin pour atténuer l’impact négatif du changement climatique ? »

Cette approche participative sous-tend les initiatives d’adaptation locales naissantes au Kenya, l’un des principaux bénéficiaires de la finance climatique en Afrique subsaharienne. À terme, elle pourrait aussi permettre aux 47 comtés du pays d’avoir accès à des sources de financement importantes, comme le Fonds vert pour le climat des Nations Unies ou le Fonds pour l’adaptation, constitué par les États signataires du protocole de Kyoto de la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques (CCNUCC).

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Avec le changement climatique, la météo est non seulement devenue extrême, elle est aussi devenue moins prévisible. Or, pour joindre les deux bouts, les femmes de la coopérative Huruma Asili ont besoin de s’assurer qu’elles auront une journée complète de soleil pour sécher leurs mangues.

Des données déterminantes

Il suffit de quelques heures de ciel couvert pour faire baisser la température et accroître le taux d’humidité sous les toiles de plastique des séchoirs à mangues. L’humidité compromet le processus de déshydratation en entraînant la putréfaction du fruit.

Lorsqu’elles sont correctement séchées, les mangues sont d’un beau jaune vif. Elles sont alors vendues pour l’équivalent de 50 dollars le kilo à un exportateur japonais basé à Nairobi. Les fruits noircis n’ont quant à eux aucune valeur et doivent être jetés.

« Quand les membres du comité du quartier (ward) nous ont demandé ce que nous voulions, nous leur avons répondu qu’il nous fallait des informations météorologiques précises pour savoir quand faire sécher nos mangues », a dit Rehema Madaga, dont l’association, mise sur pied dans le comté de Makueni en 2006, vend aussi des citrouilles séchées, des pois chiches ainsi que plusieurs légumes.

Désormais, chaque après-midi, le Département de météorologie du Kenya leur envoie un message texte contenant un bulletin météo précis correspondant à la zone où elles se trouvent.

« Cela nous aide à éviter les pertes liées au noircissement qui se produit quand le temps devient nuageux ou pluvieux pendant le séchage des mangues », a expliqué Mme Madaga.

Implication de la communauté

Dans plusieurs comtés du Kenya, des comités de planification formés de résidents des quartiers, une subdivision administrative des comtés, sont en première ligne des efforts d’adaptation au changement climatique. Ils gèrent toutes les étapes, de la conception initiale du projet à l’exécution en passant par l’évaluation et la surveillance financière….Lire la suite sur IRIN