(Société Civile Médias) – Alors que plusieurs études et enquêtes dénoncent la présence d’ingrédients irritants, allergisants, perturbateurs et même cancérigènes dans bon nombre de produits cosmétiques chimiques, il est possible de prendre soin de soi et de sa peau sans danger. Au Togo, l’association Vallée des Métiers de Beauté (VMB) et l’ONG Jeunes Volontaires pour l’Environnement (JVE) en sont convaincues et travaillent à promouvoir l’usage des plantes dans le secteur du cosmétique. C’est dans ce cadre qu’elles ont conjointement organisé la première édition de la Journée des plantes à usage cosmétique à Kuma-Konda, à 12 km au nord-ouest de Kpalimé (préfecture de Kloto), avec l’appui du Réseau Africain de la Biodiversité. L’événement a été marqué par l’inauguration de la première forêt médicinale et cosmétique du Togo.
Cette première édition de la Journée des plantes à usage cosmétique se tient en prélude à la 16e Conférence des Parties de la Convention sur la Diversité Biologique qui aura lieu du 21 octobre au 1er novembre 2024 à Cali, en Colombie.
D’après Eric AMETSIPE, président de l’association VBM, il s’agit, à travers cette journée, de mettre en valeur les plantes, la nature et l’environnement, et de réfléchir avec les conservateurs, les personnes âgées et les détenteurs des secrets des plantes sur comment améliorer les savoir-faire endogènes des plantes.
Promouvoir et valoriser les plantes à usage cosmétique
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Au Togo, comme ailleurs en Afrique, les produits cosmétiques chimiques représentent un véritable problème de santé publique. Utilisés quotidiennement et en grande partie pour la dépigmentation de la peau, ils sont à l’origine de plusieurs maladies dont le cancer. Directeur exécutif de l’ONG JVE, Sena ALOUKA a évoqué cette situation dans une communication sur la biodiversité tenue lors des activités marquant la Journée des plantes à usage cosmétique. Et d’ajouter qu’au-delà des problèmes de santé susmentionnées, ces produits représentent aussi un danger pour l’environnement.
« En plus de polluer l’air qui nous entoure, ils peuvent polluer l’eau et les sols. Ainsi, ce sont des substances nocives et souvent non biodégradables qui se dispersent dans les océans et viennent nuire aux milieux aquatiques et déséquilibrer les écosystèmes. Par ailleurs, les nombreux déchets d’emballage de ces produits représentent aussi un facteur de pollution important pour notre environnement », déplore-t-il.
La première édition de la Journée des plantes à usage cosmétique a donc été l’occasion d’échanger sur l’importance de l’utilisation de ces plantes. Les participants à la rencontre ont été sensibilisés sur les bienfaits qu’offrent les produits naturels de beauté qui sont tout aussi bons pour la peau mais malheureusement moins connus des populations.
« Il existe des plantes naturelles pour éclaircir et entretenir la peau sans danger et à moindre coût, des herbes et des plantes pour tous les problèmes de santé. La biodiversité peut aider », a indiqué Sena ALOUKA qui a invité les filles et les femmes à opter pour la biodiversité cosmétique qui peut les rendre beaucoup plus belle.
Forêt médicinale et cosmétique, une première au Togo
La première édition de la Journée des plantes à usage cosmétique a également été marquée par l’inauguration de la première forêt médicinale et cosmétique du Togo à Kuma-Konda. Cette forêt, qui s’étale sur une superficie d’un hectare, contient essentiellement des essences à usage cosmétique, aromatique, botanique et médicinale. Une plaque indicative a été installée pour guider ceux qui souhaitent la visiter et le public a été convié à préserver cette biodiversité qui est d’une énorme utilité.
La Journée a également été riche en débats sur les savoirs traditionnels dans le domaine du bien-être et de la beauté avec à la clé une série de dix résolutions prises aux fins de matérialiser les leçons apprises. Parmi celles-ci, l’organisation de formations diverses sur la bio-cosmétique et la transformation de produits locaux ; l’étude et la publication d’un recueil sur les savoirs traditionnels sur la bio-cosmétique ; la création d’un club de jeunes sur la biodiversité ou encore l’organisation de concours scolaire sur la diversité bioculturelle lors des semaines culturelles.
A noter que des autorités locales et diverses associations locales ont participé à l’événement.