(Société Civile Média) – Discipline, rigueur et disponibilité sont sans doute les mots qui caractérisent la Commissaire Koudadje Afodor Ablavi. Policière, commissaire principale de police et dirigeant le commissariat du premier arrondissement de Lomé, elle a fait ses preuves en Haïti, pour les opérations de maintien de la paix de l’ONU. Portrait d’une femme de poigne qui a choisi de s’engager pour venir en aide aux personnes vulnérables.
Originaire de la préfecture d’Akébou, Koudadje Afodor Ablavi est juriste de formation et commissaire principale de police, actuellement en service au commissariat du 1er arrondissement de la ville de Lomé. Mère de deux enfants, elle a intégré la police nationale togolaise depuis 2007, suite à un concours de recrutement. Détentrice d’une licence en droit privée et d’une maîtrise en droit des affaires, elle a choisi d’entrer dans la police par altruisme. L’engagement au sein des forces de sécurité de la commissaire est motivé par le sens de la justice qui l’a animé dès son plus jeune âge. Un service pour la justice et la paix avec en toile de fond un modèle de femme qui l’inspire, sa mère : « Ma défunte mère a été une grande source d’inspiration pour moi. C’est donc naturellement que je me suis orientée vers la police. Aussi, je me suis engagée dans un cours organisé, afin de porter secours aux personnes vulnérables et participer à la lutte contre la criminalité sous toutes ses formes », confie-t-elle.
Et c’est justement le sacerdoce de s’engager au service des autres qui nourrit le parcours de la commissaire. En treize années de service, elle a occupée plusieurs postes au sein de son corps de métier : adjointe au chef de la sûreté urbaine au commissariat de Lomé, puis a dirigé lecommissariat spécial d’Aflao. Elle a également dirigé le commissariat du deuxième arrondissement de Lomé, avant de rejoindre Haïti pour une mission de l’ONU. Là, son leadership lui faut une nomination du chef de département au centre du pays pendant sa mission. C’est au retour de cette mission qu’elle rejoint le commissariat du premier arrondissement.
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Travailler dans un environnement professionnel masculin
Avant 2005, les corps de métiers de la sécurité et de l’armée n’étaient plus ouverts aux femmes. Pour évoluer dans ce corps de métier où l’univers professionnel est très masculin, Ablavi défini ses priorités. « Mes priorités étaient d’abord de m’affirmer sur le plan du travail. Ensuite, accomplir correctement les tâches qui m’étaient confiées afin de m’illustrer positivement dans mon travail ». Pour elle, il n’y a pas de grande différence en termes de traitement dans la préparation au métier. La formation et les exigences sont les mêmes : « j’ai arrêté de me sous-estimer et de m’auto limiter sur le plan professionnel, ce qui m’a permis de me libérer des freins psychologiques et sociétaux liés à mon travail ».
Être un corps habillé est une fonction noble, qui suscite des valeurs humaines. On peut décrire Mme KOUDADJE comme étant une femme disciplinée, rigoureuse, très à l’écoute de tous, et qui aime le travail bien fait. Et une journée de travail de la commissaire, mais dépend des journées et de l’actualité : « Quand j’arrive au bureau, je vérifie la propreté des bureaux, je vérifie la garde-à-vue, je fais un briefing avec les agents quant à l’accueil à réserver aux utilisateurs de nos service ». En dehors des questions sécuritaires, la commissaire veille aux procédures et la gestion des plaintes et intervention de sa zone de couverture. Pour elle, la rigueur est de mise, car il faut analyser et qualifier avec précision les affaires que le commissariat gère.
Diriger une équipe, une responsabilité pas facile dans un environnement comme celui de la commissaire. Convivialité, respect mutuel, respect de la hiérarchie, voilà les types de relation que la commissaire entretien avec ses collègues hommes et également femme. Et justement parlant des femmes, Ablavi doit souvent gérer des cas de violences faites aux femmes. Dans ces situations, elle veille à l’exécution des textes et lois en vigueur au Togo. Pour elle, ces textes sont méconnus. Et il faudrait plus vulgariser et sensibiliser sur ces lois : « Ces textes de loi et actes de droits sont exécutoires et participent de la préservation de la dignité de la femme. Ces textes sont malheureusement fortement méconnus ».
Malgré les difficultés, inhérentes à toute profession, Ablavi est convaincu et fière de son choix de métier : « Je ne me suis pas trompée de profession. C’est un métier qui me convient et me va parfaitement ». Cette difficulté se fait plus accrue, quand il faut concilier vie familiale et vie professionnelle dans un métier où la disponibilité est l’un des premiers engagements. Mais Ablavi a pris des dispositions, pour être le plus présent possible pour sa famille Et son astuce ? C’est l’organisation.
Edem PEDANOU (portrait réalisé dans le cadre du projet « Egbenana » du Pro-CEMA)
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