(Société Civile Médias) – Les violences sexuelles en milieu scolaire ont de véritables conséquences sur le devenir des jeunes filles et compromettent leur engagement dans la vie active. Nombre d’entre ces violences causent à ces filles des traumatismes durables, la baisse de résultats scolaires et engendre des grossesses précoces ou non désirées. Pour lutter contre le fléau, le consortium FEDIA, AMD et ESUNENE met en œuvre le « Projet de renforcement du leadership des filles par la lutte contre les violences sexuelles en milieu scolaire et le développement de l’engagement citoyen (PreF-VSDEC) dans le district du Grand Lomé ».
L’initiative est financée par la COFET grâce au Fonds de Solidarité pour les Projets Innovants (FSPI) mis à disposition par l’Ambassade de France au Togo à travers sa stratégie de promotion du leadership, l’autonomisation économique des filles et des femmes et la lutte contre les violences basées sur le genre au Togo.
Ledit projet, lancé le 20 octobre 2023 à Lomé par le consortium composé des associations FEDIA ; AMD ; et le réseau ESUNENE, veut contribuer à l’amélioration de la scolarisation de la jeune fille par le renforcement du leadership et la lutte contre les violences sexuelles en milieu scolaire pour favoriser l’éclosion de futurs talents féminins permettant de réduire les inégalités de représentation dans les instances décisionnelles au Togo.
« Nous avons constaté que malgré les efforts du gouvernement et des autorités en charge de l’éducation pour éradiquer le phénomène de violence à caractère sexuelle dans les établissements, ces violences continuent bel et bien et ça constitue un frein au développement et à l’éclosion de la jeune fille. Aujourd’hui, nous voulons vraiment accompagner les filles à être des femmes de demain, de manière à ce que nous ayons des filles capables de diriger et occuper des postes de responsabilités dans les instances décisionnelles », explique Pyalo PADAYODI, PCA FEDIA, chef de file du consortium.
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Durant la mise en œuvre de ce projet, il sera beaucoup plus question de créer 09 comités scolaires de filles leaders et de renforcer leurs capacités sur la prise de parole en public, les différentes formes de VBG (harcèlements, viols, attouchements, agressions, chantages émotionnelles) et les mécanismes d’accompagnement en cas de violence.
Il sera aussi question d’organiser un dialogue des parties prenantes de l’école (associations parents d’élèves, enseignants, chefs d’établissements, inspecteurs, élèves) sur les moyens d’éradiquer les violences sexuelles en milieu scolaire ; et de mettre en réseau les différents comités scolaires pour la collaboration et l’échange sur les bonnes pratiques.
« A l’issue des formations, nous voulons des filles capables de se défendre, des filles qui pourront parler en public et dire ce qui ne va pas, des filles qui peuvent dénoncer ce qu’elles subissent dans les établissements scolaires mais également qui peuvent sensibiliser d’autres filles et les amener à dénoncer des actes dont elles sont victimes », explique Pyalo PADAYODI.
Un comité de filles leaders est mis en place dans neuf établissements scolaires. Ces comités seront appuyés par les membres du consortium et l’association des parents d’élèves. Des enseignants seront également mis à contribution pour les appuyer.
Les bénéficiaires directes remercient les initiatrices du projet ainsi que les autorités compétentes pour leurs engagements en faveur de la jeune fille au Togo.
« Ce projet va énormément contribuer à nous jeunes filles de ne plus avoir peur et franchir le palier de la prise de parole en public. Quant aux violences, elles gâchent la vie de beaucoup de jeunes et beaucoup voient leurs rêves se briser par ces phénomènes. Nous devons lutter contre cela pour permettre aux filles d’accomplir leurs rêves », indique Laurincia EDOH GALI élève en Tle au Lycée Avedji.
« En tant que bénéficiaire directe du projet, il est de notre devoir d’en faire part à nos camarades afin qu’elles puissent aussi bénéficier des connaissances que nous avons acquises. Même si je n’ai pas été victime, nos camarades en sont victimes et je pense que c’est dû au manque d’information. Nous allons mener des actions concrètes de discussion et de sensibilisation pour aider nos camarades à dénoncer véritablement ces genres d’actes », ajoute Bénédicte BEDE, élève en Tle au Collège protestante de Lomé Agbalepedogan.
Rappelons que le projet bénéficie directement aux élèves filles des établissements scolaires du grand Lomé ciblés par le projet. Ce sont des adolescentes et jeunes filles des collèges et lycées dont l’âge est entre 12 et 24 ans qui sont victimes de violences sexuelles à l’école. Il a une durée de six (6) mois (septembre 2023 à février 2024) et sera exécuté dans les communes Agoè-Nyivé 1 et 6, 3 et commune golfe 5.