(Agence Société Civile Média) – L’Association rwandaise Ibuka, qui rassemble des survivants du génocide de 1994, n’est pas d’accord avec les libérations de Ferdinand Nahimana et Emmanuel Rukundo, condamnés par le Tribunal pénal international pour le Rwanda (TPIR) pour leur participation au génocide. Les deux hommes ont bénéficié de cette libération grâce au Mécanisme de l’Onu pour les Tribunaux pénaux internationaux (MTPI).
Dans un communiqué rendu public cette semaine, Jean-Pierre Dusingizemungu, le président d’Ibuka, a dénoncé ces deux libérations. Selon lui, elles montrent à quel point le TPIR a été injuste envers les survivants du génocide. « Les survivants avaient placé de grands espoirs dans cette cour, beaucoup ont coopéré avec elle, mais nous n’avons pas encore reçu la justice attendue », a-t-il affirmé.
L’historien Ferdinand Nahimana et l’abbé Emmanuel Rukundo ont été condamnés respectivement à 30 et 23 ans d’emprisonnement. Les deux hommes purgeaient leur peine à Koulikoro (Mali), en vertu d’un accord sur l’exécution des peines signé entre les Nations unies et Bamako. « Même si les crimes dont Nahimana a été reconnu coupable sont très graves, le fait qu’il a déjà terminé les deux-tiers de sa peine depuis le 27 mars 2016 et qu’il a montré des signes de réhabilitation militent en faveur de sa libération anticipée », a expliqué le juge américain Theodor Meron, président du MTPI dans une décision publiée sur le site internet de cette structure. Rukundo a été libéré pour les mêmes raisons.