Membre actif du Comité d’Action pour Renouveau (CAR) dans la préfecture d’Amou, Yaovi NAYO est dans le viseur des forces de l’ordre du Togo depuis les élections présidentielles du 4 mars 2010. Cet opposant, qui est accusé entre autres d’appel au soulèvement populaire pour avoir appelé les militants de son parti à manifester contre la réélection de Faure Gnassingbé, est activement recherché depuis plusieurs mois et est introuvable depuis le 11 mai 2011.
Militant de longue date du CAR, Yaovi NAYO est connu pour son engagement au sein de ce parti de l’opposant Yawovi Agboyibo, arrivé troisième lors des élections présidentielles contestées de mars 2010 au Togo.
Egalement connu pour son franc-parler, Yaovi NAYO, qui a été très actif et qui a activement battu campagne pour le CAR avant le scrutin présidentiel dernier, n’a pas hésité, comme la plupart des opposants au régime de Lomé, à contester ouvertement les résultats de ces élections qui ont donné le président sortant, Faure Gnassingbé, vainqueur avec 60,92% des suffrages. La proclamation des ces résultats jugés frauduleux, il faut le rappeler, a entraîné des manifestations de colère aussi bien à Lomé, la capitale togolaise, qu’à l’intérieur du pays.
Yaovi NAYO détiendrait des preuves de violences et bavures des forces de l’ordre
- Advertisement -
A l’intérieur du pays, plusieurs jeunes voulant manifester contre les résultats proclamés par la Commission Electorale Nationale Indépendante (CENI) ont été accusés d’appeler au soulèvement populaire. Si certains ont subi des actes d’intimidation, d’autres, moins chanceux et considérés comme plus virulents, ont été pour certains pourchassés et pour d’autres arrêtés par les forces de l’ordre.
A l’avant-garde de cette contestation pour le CAR dans la préfecture d’Amou, Yaovi NAYO a réussi à échapper aux arrestations, contrairement à d’autres militants de l’opposition. Toutefois, il vit dans la clandestinité depuis plus d’un an parce que activement recherché par la gendarmerie. Et pour cause, il aurait en sa possession des informations très compromettantes pour les forces de l’ordre.
En effet, des sources proches des membres du CAR indiquent que Yaovi NAYO détiendrait des preuves d’actes de torture et de bavures exercés par les forces de l’ordre sur des manifestants arrêtés. Traqué par la gendarmerie qui a été mise au courant des informations en sa possession, il a réussi à s’enfuir et s’est réfugié dans un premier temps dans un hameau reculé de la préfecture d’Amou. Mais les recherches pour son arrestation se faisant de plus en plus insistantes, Yaovi NAYO qui craignait pour sa vie, a quitté le Togo le 11 mai 2011 pour se réfugier à l’étranger.
Togo, une situation politique difficile depuis 2005
Au Togo, à l’instar de Yaovi NAYO, des citoyens des plus connus aux anonymes sont souvent obligés de fuir leur pays pour leur opinion ou engagement politique. Ce fut déjà le cas en 2005 où plusieurs Togolais se sont enfuis pour se réfugier à l’extérieur après les violences qui ont suivi les élections présidentielles de 2005.
Il faut rappeler que cette année là, la répression des manifestations contre l’élection de Faure Gnassingbé, après le décès de son père, Gnassingbé Eyadéma (mort après 38 ans de règne), a été très sanglante. Selon les estimations de l’Organisation des Nations Unies, plus de 500 Togolais ont trouvé la mort à la suite de cette répression condamnée par l’ensemble de la communauté internationale.