(Société Civile Médias) – Francis Komi Akpa ne cache pas son amertume face aux nombreux problèmes que connait la société civile togolaise depuis quelques décennies. Des problèmes qui, selon le Président du Conseil d’administration de l’Union des ONG du Togo (UONGTO), ont contribué à la tirer vers le bas.
Evoquant le sujet le 17 décembre dernier, lors de l’ultime étape de la consultation régionale des OSC sur le processus de formalisation de la Plateforme Nationale Espace Civique et Efficacité du Développement (PNECED), M. Akpa a notamment pointé du doigt, sans langue de bois, la « division interne » et l’« amateurisme » qui ont longtemps caractérisé les OSC togolaises. Il estime que cette situation est à l’origine du fait que la société civile « soit longtemps restée incapable de pouvoir réagir aux problèmes de son environnement du fait de son manque d’organisation interne et de son incapacité à parler d’une seule voix ».
Pour celui qui est aussi le Directeur exécutif de l’ONG Partage et Action en Synergie pour le Développement (PASYD), cette division constitue pour certains une raison pour ne pas dialoguer avec la société civile et l’associer aux questions importantes touchant à la vie du Togo. Komi Akpa pense donc qu’il est temps pour que les choses se fassent autrement.
Lire aussi : P.OSC.Mines : Francis AKPA « Il est primordial d’améliorer la transparence dans le secteur minier »
- Advertisement -
« Les excuses ont toujours existé pour dire qu’on ne sait pas avec qui dialoguer parce qu’on est trop nombreux et on ne sait avec qui parler sans être contesté par les autres. Mais sans un minimum de dialogue avec l’Etat et avec les partenaires, la société civile togolaise restera toujours comme elle est, dans ses difficultés (…) Si la division qui nous a caractérisé durant ces trois dernières décennies se poursuit, nous ne nous en sortirons pas. Nous ne pouvons jamais prétendre changer une conséquence si nous ne changeons pas la cause. Nous devons nous attaquer aux causes de nos problèmes, les mêmes causes produisant les mêmes effets », fait comprendre celui qui est considéré comme l’un des doyens de la société civile togolaise.
Tout en déplorant le fait qu’il n’existe, aujourd’hui, aucun cadre institutionnalisé de dialogue entre l’Etat et la société civile togolaise, Francis Komi Akpa salue l’initiative de la mise en place de la PNECED. Une plateforme en gestation qui, d’après lui, « permettra de mettre en place un cadre pour pouvoir réfléchir à nos propres conditions, porter un dialogue consistant à l’endroit de l’autorité et se faire entendre réellement ».