(Société Civile Médias) – Directeur exécutif de l’Union des ONG du Togo (UONGTO), Aristide Djenda reparle du décret nº 2022-002/PR fixant les conditions de coopération entre les ONG et le gouvernement togolais. Dans une récente interview accordée à nos confrères de Radio Lomé, celui-ci n’a pas occulté les préoccupations de la société civile face à cette loi qui, selon lui, comporte « beaucoup d’entraves » pour les ONG. Et d’ajouter que l’UONGTO et ses partenaires entendent poursuivre leur plaidoyer auprès du gouvernement afin que l’environnement soit favorable au travail des ONG.
Monsieur Aristide Djenda, vous êtes le Directeur Exécutif de l’Union des ONG du Togo. Qu’est-ce qu’une ONG ?
Comme son nom l’indique, il s’agit d’une organisation non gouvernementale qui ne poursuit aucun intérêt. Donc, une organisation non gouvernementale à but non lucratif ou toute organisation différente d’un ministère, d’une institution républicaine, d’une entreprise, d’une société qui poursuit des intérêts. C’est cela on appelle une Organisation non gouvernementale en abrégée ONG.
Alors, quel est le rôle d’une ONG dans un pays ?
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Son rôle est beaucoup plus d’apporter sa contribution, aux côtés du gouvernement, au développement économique, au développement social, au développement culturel et à d’autres aspects du développement, y compris les droits de l’homme, les droits des femmes, les droits des enfants, etc.
Si on veut parler en termes de contribution, qu’apportent les ONG au Togo ?
Leur contribution est énorme, que ce soit dans le domaine de l’eau, que ce soit dans le domaine de l’éducation, que ce soit dans le domaine de l’environnement, de l’agriculture, ou encore dans le domaine des droits de l’homme, que ce soit dans la vie politique de ce pays, les ONG apportent beaucoup. Elles participent aux processus électoraux, notamment tout ce qui est sensibilisation, tout cela est suivi électoral, les ONG le font dans le domaine politique. On se souvient des élections législatives de 2007 au Togo où les ONG ont joué un rôle très important dans l’inscription, la participation etc.
Nous avons fait une évaluation des investissements des ONG dans le secteur forestier sur 5 ans, 2011-2017. Et en termes de chiffres, nous avons constaté que les ONG ont investi plus de 6 milliards dans le secteur forestier.
En 2022, l’État a adopté un décret portant réglementation de la création, de l’installation et du fonctionnement des ONG au Togo. Que comptez-vous faire pour que les ONG respectent cette décision de l’Etat ?
C’est là que le problème se pose parce que la loi parle de coopération entre le gouvernement et les ONG. La coopération signifie que deux entités travaillent ensemble sur des questions de développement, des questions de sécurité, des questions qui touchent à la vie de la cité. Quand une partie impose ses lois, on n’est plus dans une logique de coopération. C’est ce que nous avons déploré parce que nous estimons que cette loi ne favorise pas du tout la participation et la contribution des citoyens. Au contraire, elle comporte beaucoup d’entraves. Nous venons donc de clôturer la relecture du code. Et nous irons dans les prochains jours auprès du gouvernement pour faire le lobbying, pour plaider afin que nous puissions nous asseoir avec nos partenaires pour améliorer le texte et faire en sorte que l’environnement soit favorable au travail des ONG.