(Agence Société Civile Média) – A l’appel de plusieurs organisations de la société civile, une « journée ville morte » a été organisée ce 9 janvier dans les régions anglophones du Cameroun. Le mouvement vise, selon les organisateurs, à protester contre la marginalisation et le manque de reconnaissance des anglophones dans le pays. Régions anglophones du nord-ouest et du sud-ouest et également fiefs de l’opposition, les villes de Bamenda et Buéa ont suivi l’action à la lettre.
A Bamenda, devenu une ville-fantôme toute une journée, aucun taxi n’a travaillé. Les commerces sont restés fermés et les habitants se sont enfermés chez eux. Seules les forces de l’ordre déployées sur le terrain par les autorités pour éviter toute manifestation, étaient visibles dans la ville. « Beaucoup de voyageurs en transit se sont même retrouvés coincés ici, car il n’y avait plus de transports », a raconté un témoin à Rfi. La situation était la même à Buéa où toutes les écoles étaient fermées.
Selon Eric Mbah, un des organisateurs du mouvement, le gouvernement doit organiser un dialogue et reconnaître la légitimité des revendications des régions anglophones.
« Nous attendons du gouvernement qu’il contacte les leaders de notre communauté pour engager un dialogue franc, honnête, véritable et durable. Jusqu’à présent, le pouvoir est venu avec des solutions toutes faites qui sont juste cosmétiques », a-t-il déclaré à Rfi, ajoutant que les cours ne reprendront pas dans la localité aussi longtemps que les autorités camerounaises ne se décideront pas à prêter oreilles attentives à leurs revendications.
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Les revendications des régions anglophones du Cameroun ont été à l’origine d’affrontements violents entre forces de l’ordre et populations il y a quelques semaines. En décembre dernier, à Bamenda, des manifestants ont empêché la tenue d’un meeting du parti au pouvoir et ont été la cible des forces de l’ordre. Au moins deux d’entre eux ont trouvé la mort au cours des affrontements. Une situation qui a fait réagir Amnesty International. L’ONG internationale de défense des droits de l’homme avait alors dénoncé un usage disproportionné de la force contre les manifestants et demandé qu’une enquête impartiale indépendante soit ouverte pour faire la lumière sur ce qui s’est passé à Bamenda.