(Agence Société Civile Média) – Le gouvernement togolais, les Centrales syndicales et la CSET (Coordination des syndicats de l’éducation du Togo), qui était en assemblée générale samedi derniers, se sont rencontrés lundi dernier pour des échanges concernant les revendications du corps enseignant. Au finish, tout porte à croire que cette rencontre n’a rien donné, vu que les représentants des enseignants n’en ont tiré aucune conclusion avantageuse.
Le compte rendu de la rencontre a été rendu public. En voici l’intégralité :
Compte Rendu de la rencontre entre la CSET, les Centrales syndicales et le Gouvernement
Le lundi, 09 janvier 2017, s’est tenue une rencontre entre le gouvernement, la CSET et les Centrales syndicales au cabinet du ministre des enseignements primaire, secondaire et de la formation professionnelle, rencontre à laquelle la CSET n’a été associée que grâce à la médiation des Centrales et de la STT avec l’accord du gouvernement. La rencontre a connu la participation d’une délégation de la CSET composée de quatre membres, des représentants des centrales syndicales et de trois membres du gouvernement à savoir, les Ministres Gilbert Bawara, Komi Tchakpele et Georges Aïdam.
- Advertisement -
L’essentiel des discussions a tourné autour de la mise sur pied du groupe de travail annoncé par le gouvernement au conseil des Ministres en vue de trouver des solutions aux problèmes que connaît le milieu scolaire.
Les membres du gouvernement ont planté le décor en faisant remarquer que cette séance n’était que la suite de celle qu’ils ont eue avec les Centrales et la STT quelques jours plus tôt.
Dans sa première intervention, le porte-parole des centrales syndicales et de la STT a rappelé les différentes rencontres que ces dernières ont eues, respectivement, avec les membres du gouvernement et la CSET, de même que les propositions qui en découlent.
Ce bref rappel des discussions antérieures qui devraient orienter les débats a amené le gouvernement à préciser que cette rencontre, selon lui, devrait être celle de la fixation des orientations générales sur la résolution des problèmes du système éducatif en général et non une occasion de discuter point par point, du contenu de la plateforme revendicative de la CSET.
Il s’est alors posé une divergence quant à l’ordre du jour, puisque les Centrales syndicales et la STT ont insisté à ce que la question du statut particulier de l’enseignement soit l’objet principal des discussions.
Pour le gouvernement, les revendications en milieu scolaire ne se limitent pas à la rémunération, mais s’étendent également aux conditions de travail (allusion faite à la construction des salles de classe, au matériel didactique, à la formation du personnel, au recrutement de nouveaux enseignants et à la relecture des programmes.)
À cet effet, l’agenda du groupe de travail en question devra être arrêté par le gouvernement lui -même et devra être sans tabou, selon les propos des représentants du gouvernement.
Dans son intervention, la CSET a fait remarquer que la consolidation du semblant d’accalmie constaté ces derniers jours n’est que la manifestation de sa bonne volonté de parvenir à un règlement négocié de la crise. Aussi, deux questions méritent-elles des réponses précises à apporter à sa base qui avisera:
1) la CSET est-elle membre ou non du groupe de travail ? Si non, qui sont les membres de ce groupe?
-Réponse du gouvernement : Non ; la CSET n’en fait pas partie, mais elle peut être invitée ou peut solliciter à être entendue.
À la suite de cette réponse, les centrales ont posé la doléance d’offrir deux places au moins à la CSET qui a immédiatement rétorqué qu’elle n’en fait pas sa priorité, le plus important pour elle, étant la définition d’un chronogramme précis des travaux et de la mise en application de leurs résultats.
La composition annoncée de ce groupe est : – Centrales syndicales (3); – fédérations siégeant au CPC ;
– APE.
Il n’y a pas eu plus de précision sur d’autres catégories de participants.
2) À quelle date le groupe de travail sera-t-il mis en place et à quelle autre date rendra-t-il sa copie en vue de l’application effective de ses résolutions ?
– Réponse du gouvernement : Après plusieurs détours, les Ministres estiment que ce groupe pourra voir le jour au plus tard, à la fin de la semaine en cours.
Pour la date de clôture des travaux qui, selon la CSET, devrait coïncider avec celle de la mise en application des résolutions, le gouvernement est resté vague. Il a fini par dire clairement qu’il n’est pas capable de se prononcer sur ce sujet. La CSET reprenant la parole a fait remarquer que le gouvernement qui met en place un tel groupe de travail a le devoir de lui donner un cahier de charge précis, seul gage de sa bonne foi. Le gouvernement a répondu à cela en indiquant que la mise en place de ce groupe n’est pas du ressort unilatéral du gouvernement d’où il ne lui revenait pas de définir le cahier de charge. La CSET a fait remarquer que le flou autour de cette question jugée capitale n’est pas de nature à rassurer sa base qui a le profond sentiment que ce groupe de travail est une manière pour le gouvernement de jouer au dilatoire. La CSET a ajouté qu’elle a le sentiment que les rencontres précédentes avec le gouvernement n’ont pu apporter de réponses efficaces à la crise actuelle et souhaite que toutes les parties prennent leurs responsabilités.
Par ailleurs, les centrales syndicales, la STT et la CSET ont déploré les menaces et intimidations venant des préfets, DRE, inspecteurs de l’éducation et chefs d’établissement à l’endroit des enseignants et représentants syndicaux. L’intrusion des forces de l’ordre dans certains établissements a été également dénoncée par les centrales syndicales et la CSET.
Cette dernière a souligné que l’intrusion des forces de l’ordre en milieu scolaire créant la psychose, est de nature à provoquer plutôt des troubles que de les limiter. Les syndicats ont saisi cette occasion pour dénoncer les dérives verbales de certains membres du gouvernement qui sortent du cadre syndical et qui plus, sont infondées. Ils ont également rappelé les conséquences fâcheuses du non-respect des engagements pris par le gouvernement au sein des multiples cadres qu’il met sur pied.
La CSET a clairement notifié qu’elle rendra fidèlement compte à sa base qui se prononcera.
Fait à Lomé le 10 janvier 2017.
Le rapporteur