(Société Civile Médias) – Bien que le cancer du sein soit le plus répandu chez les femmes, ses causes et ses manifestations sont le plus souvent ignorées, alors que leur connaissance peut contribuer à réduire considérablement le mal. Consciente de la situation, l’association ‘Nutifafa Shelter’ travaille à éclairer la lanterne des populations sur cette maladie qui fait des centaines de victimes chaque année au Togo. L’organisation a donc saisi l’occasion offerte par le Marché international de l’artisanat du Togo (MIATO) pour sensibiliser les femmes boulangères du Syndicat national de la boulangerie viennoise du Togo (SYNABOVITO) sur le cancer du sein et les mobiliser contre cette maladie.
Tenue le mercredi 1er novembre sur le site du MIATO, la sensibilisation, organisée dans le cadre de la campagne du mois d’octobre (Octobre rose), destinée à sensibiliser au dépistage du cancer du sein, a été possible grâce à la collaboration avec la Société des Grands Moulins du Togo (SGMT) qui a mobilisé les femmes boulangères du SYNABOVITO à cet effet.
Alors que le cancer du sein est à la fois le cancer le plus fréquent et le plus mortel chez la femme, cette activité de ‘Nutifafa Shelter’ se justifie par la nécessité d’informer les boulangères sur la maladie afin de les amener éventuellement à la prévenir ou à détecter tôt ses symptômes.
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« Les femmes boulangères travaillent dans un secteur important qui est celui de la fabrication du pain, une denrée très prisée par la population. Et pour bien mener leurs activités, il faut qu’elles soient en bonne santé. C’est la raison pour laquelle nous avons choisi de les sensibiliser sur le cancer du sein, une maladie qui touche de plus en plus les femmes togolaises. L’expérience a prouvé qu’on a une grande chance de s’en sortir quand on la dépiste tôt », explique Rémi Sowu, Secrétaire national de l’association.
Détecter les signes précurseurs de la maladie
C’est le point sur lequel a porté l’essentiel du message délivré par ‘Nutifafa Shelter’ aux femmes boulangères lors de cette sensibilisation.
En effet, l’expérience a prouvé dans la majorité des cas que le développement d’un cancer du sein prend plusieurs mois, voire plusieurs années. Dépistée tôt, la maladie peut ainsi être traitée avant d’atteindre un stade plus avancé ou plus critique. Les femmes ont donc été invitées à renouveler le plus fréquemment possible l’autopalpation mammaire afin de détecter si possible les signes précurseurs de la maladie.
A l’aide du poster de citron, des conseils leur ont été donnés pour rester attentives à des modifications qui seraient inhabituelles au niveau de leurs seins et à des signes qui pourraient les alerter.
« L’apparition d’une boule, d’une grosseur dans le sein ou sous un bras ; un changement de la taille ou de la forme du sein ; des changements mamelonnaires, comme un mamelon qui commence soudainement à pointer vers l’intérieur ; l’écoulement du mamelon, sont autant de signes qui peuvent permettre de comprendre que quelque chose ne va pas », explique Catherine Anagban, membre actif de ‘Nutifafa Shelter’. « Et dès que l’on fait un tel constat, il faut se rendre le plus tôt possible dans un centre de santé pour se faire consulter », prévient Catherine Anagban.
Une autre partie de la sensibilisation a par ailleurs mis l’accent sur les nombreuses informations erronées qui circulent sur le cancer du sein. Pour Prosper Aziakpo, un autre membre de l’association, il est nécessaire de démystifier toutes ces idées fausses courantes qui peuvent susciter la peur.
Ci-dessous, le reportage vidéo de la sensibilisation
« Le cancer du sein n’est pas une fatalité. Quand il est détecté tôt, on peut le guérir. En plus, aucune étude ne démontre qu’il existe des formes héréditaires de la maladie. Ce n’est pas parce que quelqu’un de la famille l’a eu que les autres l’auront aussi. Le soutien-gorge n’augmente pas le risque de développer un cancer. Aussi, ce n’est pas parce que vous avez trouvé une bosse dans votre sein que vous avez forcément un cancer. Ce sont autant de croyances que nous nous efforçons à déconstruire », fait savoir M. Aziakpo aux femmes boulangères.
Secrétaire générale du SYNABOVITO, Marie Adjo Alognon se réjouit de l’organisation de cette séance de sensibilisation par ‘Nutifafa Shelter’. Pour elle, l’activité a contribué à éclairer la lanterne des boulangères sur le cancer du sein.
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« Il y a beaucoup de choses que nous ignorions sur le cancer du sein, notamment les signes qui peuvent nous alerter. Mais grâce à la sensibilisation de ce jour, nous avons énormément appris et nous en savons désormais beaucoup sur comment détecter ces signes précurseurs de la maladie et les dispositions à prendre au cas nous venons à découvrir quelque chose de suspect. Nous ne pouvons que remercier l’association pour cette activité qui a été très instructive pour nous », déclare-t-elle, reconnaissante.
Selon la Ligue togolaise contre le cancer, qui cite l’Observatoire mondial du cancer (Globocan), Plus de 3000 Togolais sont morts du cancer en 2020. Un nombre inquiétant de décès qui s’explique notamment par un retard de dépistage. Beaucoup de ces victimes auraient pu être sauvées si elles avaient été diagnostiquées plus tôt. En ville comme dans les zones rurales, les femmes arrivent souvent à l’hôpital à un stade avancé de leur cancer.