(Société Civile Médias) – En dépit des efforts menés pour les combattre, les violences basées sur le genre (VBG) continuent de ruiner des vies, laissant des cicatrices profondes chez les victimes. Des blessures que WiLDAF-AO (Women in Law and development in Africa -Afrique de l’Ouest) tente de guérir en leur offrant un accompagnement adapté, en les sensibilisant, et en leur fournissant les outils nécessaires pour riposter et se reconstruire. Dans la continuité des 16 jours d’activisme contre les violences faites aux femmes, l’ONG a organisé une rencontre d’échange et de sensibilisation à l’endroit de survivantes de violences. Il s’agissait de leur fournir les ressources nécessaires pour mieux comprendre leurs droits, amorcer leur processus de guérison et renforcer leur capacité à lutter contre la violence.

La rencontre, tenue ce mercredi 18 décembre à Lomé avec l’appui financier de Carrefour International, a réuni essentiellement des femmes victimes de violences et des survivantes de violences identifiées au centre d’aide juridique ou au centre d’écoute du Ministère en charge de la Promotion de la Femme, du GF2D, de WiLDAF-Togo et du Centre Kékéli. Elle a permis de sensibiliser les participantes sur les types de violences et leurs conséquences d’une part et d’autre part, sur la reconstruction post violences ainsi que le Protocole de prise en charge holistique des survivantes de violences sexuelles et sexistes et des victimes de grossesses précoces.
D’après Yawa Donalda GAMEHO, Assistante au programme de WiLDAF-AO et chargée de l’activité, l’organisation de cette rencontre s’explique par le fait que, malgré le combat mené par les organisations de défense des droits des femmes contre les VBG, le phénomène persiste et a la peau dure. Poursuivant les 16 jours d’activisme contre les violences faites aux femmes, WiLDAF-AO a voulu, une fois de plus, insister sur la nécessité de poursuivre la lutte, en renforçant la sensibilisation et en offrant un soutien concret aux survivantes, afin de briser le cycle de la violence et d’assurer une véritable reconstruction pour les victimes.


« Nous avons souhaité rencontrer ces femmes victimes pour les sensibiliser et leur apporter notre message d’espoir, avec l’idée qu’elles portent le message que nous leur avons délivré à l’endroit d’autres femmes qui se retrouvent dans la même situation qu’elles », Mme GAMEHO.
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La rencontre a permis de sensibiliser les participantes sur les différentes formes de violences basées sur le genre, notamment les violences sexuelles et sexistes, les mariages précoces, les violences domestiques et les grossesses précoces. Les experts ont présenté les conséquences graves de ces violences, tant physiques que psychologiques, sur les victimes. Ils ont également expliqué les démarches possibles pour surmonter ces traumatismes, en s’appuyant sur le Protocole de prise en charge holistique des survivantes de violences, élaboré par WiLDAF et ses partenaires dans le cadre de précédents projets de lutte contre les violences, en particulier dans le milieu scolaire.

« Lorsqu’une femme est victime de violence, elle ne doit pas garder le silence. Elle doit parler et dénoncer ce dont elle est victime, d’où le terme ‘riposter’. Et ‘se reconstruire’, c’est aller dans les centres d’écoute et d’aide juridique afin de recevoir du soutien pour se reconstruire aussi bien psychologiquement qu’émotionnellement », indique Yawa Donalda GAMEHO.
À l’issue de cette rencontre, une participante a partagé son ressenti et les bienfaits qu’elle a tirés de l’événement. Elle a exprimé combien cet échange l’a aidée à surmonter son sentiment d’isolement et à reprendre confiance en elle.

« Avant cette rencontre, j’étais perdue et je n’avais pas d’idée claire sur comment m’en sortir. Mais grâce aux échanges, j’ai compris que je pouvais reprendre le contrôle de ma vie. Les informations partagées et l’accompagnement que j’ai reçu ici m’ont permis de voir qu’il est possible de se reconstruire après la violence. Aujourd’hui, je me sens plus forte et déterminée à aller de l’avant », a-t-elle confié, émue, en soulignant l’importance de telles initiatives pour les survivantes de violences.