(Société Civile Médias) – Face à la prolifération des dépotoirs sauvages et à la dispersion des déchets sur son territoire, le canton d’Adétikopé va bénéficier d’une amélioration significative de son cadre de vie. Cela, grâce à l’initiative « Miapé dido » (nos ordures, en français) qui, au-delà de l’éradication de l’insalubrité dans cette localité, ambitionne de métamorphoser le canton en un environnement propre et salubre pour ses habitants, tout en favorisant une mobilisation collective en faveur d’une gestion pérenne des déchets.
Initiative de la mairie d’Agoè-Nyivé 6, « Miapé dido » trouve son origine dans la volonté d’assainir cette commune dont l’essor démographique et l’expansion urbaine engendrent des défis considérables pour le secteur de la collecte et de la gestion des déchets.
« À Adétikopé, comme dans de nombreuses autres communes en forte croissance, l’augmentation de la population et l’urbanisation rapide ont mis à rude épreuve notre système de gestion des déchets. Nous faisons face à une situation où la collecte et l’élimination des ordures ne suivent pas le rythme de l’expansion démographique. Le projet ‘Miapé dido’ a été conçu pour répondre à ces défis de manière durable », explique Palakiyem KODOM, directeur technique de la mairie Agoè-Nyivé 6.
Le projet “Miapé dido” est né en tenant compte de ces réalités locales et propose un assainissement général d’Adétikopé, ce qui en fait sa particularité. A travers cette initiative, il s’agit d’améliorer durablement la gestion des déchets solides sur ce territoire afin d’assainir l’espace public pour limiter les risques sanitaires et environnementaux liés aux abandons massifs de déchets.
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Dans cette optique, le projet ‘Miapé dido’ se fixe des objectifs précis pour répondre aux défis identifiés et garantir un assainissement efficace et durable de la commune.
D’une part, il s’agira, pendant six mois, de sensibiliser et de renforcer les capacités des acteurs locaux pour une gestion durable des déchets. Ce sera à travers l’organisation de sessions de formation sur les enjeux environnementaux liés à la gestion des déchets, notamment l’impact de l’insalubrité sur la santé ; l’organisation d’activités de sensibilisation pour une meilleure gestion des déchets ainsi que l’adhésion des ménages au système de collecte ; l’organisation d’activités de plaidoyer envers les autorités étatiques.
D’autre part, le projet ‘Miapé dido’ entend opérer un zonage de la commune Agoè-Nyivé 6 et créer un Comité technique de gestion des déchets solides (CTGDS) à l’échelle communale. Ce comité sera constitué de leaders communautaires et locaux.
Dans les détails, il s’agira, entre autres, de mettre en zone la commune ; d’identifier et de recruter les sociétés de service de collecte ; de définir les lieux de dépotoir intermédiaire et les modalités de payement des services de pré-collectes à la mairie ; de mettre en place des bacs à poubelle sur la Nationale numéro 1 et au marché de la localité, pour ne citer que ceux-là.
Le projet va également mettre en place un système de gestion opérationnel des déchets au niveau de chaque village de la commune Agoè-Nyivé 6.
Une forte implication de l’ONG OJEDD
Le projet bénéficie du soutien actif et du dynamisme de l’ONG OJEDD (Organisation des Jeunes Engagés pour le Développement Durable), laquelle a joué un rôle précurseur en mobilisant divers partenaires. Il reçoit l’appui financier de l’association Peuples Solidaires Jura à travers le dispositif EXPLOR de Bourgogne – France – Comté International et l’appui technique de l’association RUDOLOGIA, reconnue pour son expertise dans le domaine de la gestion des déchets solides. Cette dernière est appelée à assister la commune d’Agoè-Nyivé 6 afin d’optimiser son plan de gestion des déchets, de définir les actions prioritaires à entreprendre et de proposer des recommandations adaptées aux spécificités locales.
Ingénieur spécialisé dans la gestion des déchets au sein de RUDOLOGIA, Nicolas KUDLIKOSKI prend pleinement conscience de l’ampleur de la mission.
« Dès notre arrivée, nous avons immédiatement pris la mesure de l’ampleur du défi, constatant l’omniprésence des déchets disséminés et des dépôts illégaux. Il était impératif de mobiliser toutes les parties prenantes, car cette problématique de gestion des déchets revêt un caractère crucial pour la santé publique. Nous poursuivrons nos efforts en étroite collaboration avec la direction technique de la mairie d’Adétikopé, afin d’élaborer des recommandations sur les aménagements nécessaires, la fréquence des collectes, le choix des équipements et les formations indispensables », a-t-il fait savoir.
Adhésion de tous les acteurs
Lors du lancement, qui s’est tenu le 17 janvier 2025, les chefs de village ainsi que les différents acteurs locaux ont exprimé leur adhésion à ce projet innovant. Kwami WUASSI, représentant du chef canton d’Adétikopé, a salué cette initiative en appelant à une mobilisation collective et à l’engagement de tous.
« Je suis profondément satisfait de ce projet, qui constitue une initiative remarquable visant à améliorer la propreté et la santé des habitants d’Adétikopé. J’invite tous les résidents à s’engager pleinement, à saisir la portée de cette démarche et à y adhérer, pour le bien-être de notre communauté ».
Il convient de souligner que le Comité technique de gestion des déchets solides (CTGDS), placé sous l’autorité du chef canton d’Adétikopé, sera responsable de la résolution des différends entre les ménages et les agents chargés de la collecte. Chaque agent collecteur se verra attribuer une zone de collecte précise, tandis que les ménages disposeront de poubelles devant leurs domiciles. Les déchets seront ensuite collectés par des agents spécifiquement désignés et transportés vers des dépotoirs intermédiaires.
« Nous avons veillé à associer l’ensemble des parties prenantes dès le lancement du projet, incluant notamment les responsables d’ONG, les groupements de femmes, les leaders religieux et les ingénieurs français. La phase d’exécution sera centrée sur la sensibilisation des ménages et l’organisation des collectes. Par ailleurs, une note sera diffusée aux syndicats des chauffeurs afin d’inciter les passagers à ne pas jeter leurs déchets sur la voie publique », fait savoir Komlavi ASSIMADO, chef de division des affaires sociales de la mairie d’Agoè-Nyivé 6.
