(Société Civile Médias) – Sous l’effet des pressions croissantes exercées par les populations locales, la forêt communautaire d’Agobaba, dont la biodiversité est gravement menacée, sera désormais soumise à une gestion rigoureuse. Cette nouvelle orientation s’inscrit dans le cadre du projet intitulé « Appui au développement des initiatives résilientes de gestion et de protection face aux changements climatiques dans la commune de l’AVE 1, en vue de renforcer les capacités du Comité villageois d’Agobaba ». Portée par le CVD-A (Comité Villageois de Développement d’Agobaba) avec l’appui technique de l’ONG ASDI (Action Sociale pour le Développement Intégral), cette initiative a été officiellement lancée le 12 juin 2025. Le lancement a été également marqué par le début de la formation de 10 pépiniéristes et de 5 Organisations de Producteurs Forestiers et Agricoles (OPFA) aux techniques de pratiques agroécologiques.
S’étendant sur une superficie d’environ 15 hectares, la forêt communautaire d’Agobaba abrite une riche diversité floristique, comprenant notamment de grands arbres tels que le baobab, le Gmélina, le Khaya, le manguier ou encore le rônier. Elle constitue également un habitat pour diverses espèces fauniques, parmi lesquelles l’on retrouve des lièvres, des agoutis, ainsi que plusieurs espèces de serpents.

Cependant, cette forêt communautaire subit, depuis plusieurs années, une pression intense liée aux activités humaines. Les populations riveraines y mènent en effet diverses pratiques, notamment l’agriculture, la collecte de bois de chauffe, la production de charbon de bois ainsi que l’exploitation artisanale, compromettant ainsi sa préservation.
Dans le souci de préserver et de valoriser la biodiversité de cette forêt, qui joue un rôle essentiel dans l’atténuation des effets des changements climatiques, le Comité Villageois de Développement d’Agobaba (CVD-A) a bénéficié du soutien du Mécanisme Forêts et Paysans (FFF), à travers le protocole Direct Beneficiaries Grants (DBG) pour la période 2024-2025, en vue de la mise en œuvre de son projet. Cet appui vise à instaurer des mécanismes durables de gestion et de protection de cet écosystème forestier, tout en favorisant l’émergence d’alternatives économiques viables au profit des populations locales, en particulier les femmes et les jeunes, qui en constituent la majorité.
- Advertisement -
« Nous sommes convaincus que ce projet contribuera significativement à l’autonomisation des couches les plus vulnérables de notre communauté. En leur offrant des perspectives économiques durables, nous espérons ainsi réduire l’exposition de ces populations à divers fléaux sociaux tels que la délinquance, l’exode rural, les violences basées sur le genre, le trafic d’enfants et l’exploitation des jeunes filles », a déclaré M. Kossi SAPE, Président du CVD-A.
Lancement officiel du projet suivi de formation
La cérémonie officielle de lancement du projet a été marquée par des interventions empreintes de félicitations, d’encouragements et de soutien, émanant respectivement du représentant du Chef canton de Tovegan, M. Kokouvi ADELA, du représentant du Directeur préfectoral de l’Environnement de l’Avé, M. Vord DJEMISSI, ainsi que du représentant du Maire de la commune Avé 1, M. Ayawo Dogbeda AGBOMSON.

Dans son allocution de lancement officiel, le représentant du Préfet de l’Avé, M. Francis AYIDA, a souligné l’importance d’un engagement collectif, insistant sur la qualité du travail accompli et la nécessaire implication de l’ensemble du village ainsi que de toutes les autorités pour garantir le succès du projet.
Ce fut également l’occasion, pour le Directeur exécutif de l’ONG ASDI, M. Kokou TCHAMSI, et pour le Président du CVD-A, M. Kossi SAPE, de présenter successivement le contexte ainsi que les principales orientations du projet, qui s’inscrit dans une perspective de développement durable du village d’Agobaba.
À l’issue de la cérémonie d’ouverture, une session de formation a été organisée à l’intention de 10 pépiniéristes et de 5 Organisations de Producteurs Forestiers et Agricoles (OPFA), axée sur les pratiques agroécologiques.
Cette formation a notamment porté sur la fabrication de biofertilisants et de biopesticides, la mise en place de pépinières, ainsi que les techniques de reboisement et d’agroforesterie.

« Cette formation vise à doter les bénéficiaires des compétences nécessaires pour entreprendre des actions concrètes de lutte contre les effets des changements climatiques, tout en leur transmettant des connaissances approfondies sur les bonnes pratiques environnementales », a précisé le formateur, Kokou TCHAMSI.
Celui-ci a également souligné que les modules abordés permettront aux participants d’adopter des approches agroécologiques durables, adaptées aux réalités locales, en vue d’assurer une gestion rationnelle et résiliente de l’environnement du village d’Agobaba.