(Société Civile Médias) – Le Collectif des Associations Contre l’Impunité au Togo (CACIT) réagit après la formation du premier gouvernement de la 5e République. Dans une lettre ouverte adressée au Président du Conseil, l’organisation de défense des droits humains interpelle ce dernier sur la nécessité de faire de cette nouvelle ère un véritable tournant d’espoir, de justice et de réconciliation nationale. Le CACIT invite le gouvernement à poser des actes politiques forts pour consolider la démocratie, renforcer la justice sociale et restaurer la confiance entre le pouvoir et le peuple.
Une 5ᵉ République porteuse d’espérance
Pour le CACIT, la mise en place du nouveau gouvernement, le 8 octobre 2025, marque l’entrée du Togo dans une nouvelle ère institutionnelle. Celle-ci, estime l’organisation, « offre au pays une occasion unique de réconcilier la gouvernance avec la justice et le pouvoir avec le peuple ».
Le collectif souligne toutefois que cette transition vers un régime parlementaire, née de la Constitution du 6 mai 2024, ne saurait porter ses fruits sans des actes symboliques de refondation, capables de traduire dans les faits la naissance du nouvel État.
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S’inspirant d’exemples africains, le CACIT évoque notamment l’amnistie générale accordée par le président sénégalais Abdou Diouf en 1988, qui avait ouvert la voie à une période d’apaisement politique et de cohésion nationale.
Justice indépendante, lutte contre l’impunité et équité sociale
Le collectif insiste sur la garantie de l’indépendance de la justice, qu’il considère comme un pilier fondamental de l’État de droit. Selon lui, celle-ci doit aller de pair avec une lutte résolue contre l’impunité et la corruption, une meilleure répartition des richesses nationales et un accès équitable aux services sociaux de base.
Le CACIT attire particulièrement l’attention du gouvernement sur la dégradation du système de santé, citant l’appel du SYNPHOT pour la reconstruction du CHU Sylvanus Olympio. Il plaide également pour un diagnostic national des infrastructures scolaires, hospitalières, pénitentiaires, et de l’accès à l’eau et à l’électricité, domaines où les carences persistent.
Dans la même logique, le collectif appelle à l’amélioration urgente des conditions de détention et à la fermeture définitive de la prison civile de Lomé, conformément à la recommandation 25a du Comité contre la torture.
Appel à l’inclusion et au dialogue national
Le CACIT exhorte le gouvernement à fédérer toutes les énergies, en particulier celles de la jeunesse et de la diaspora, autour du projet national.
L’organisation plaide pour un écosystème démocratique et pluraliste, où la société civile peut jouer pleinement son rôle dans le développement du pays.
Dans un souci d’apaisement, elle invite le gouvernement à envisager des mesures de réconciliation, telles que la libération des détenus politiques, le retrait de mandats d’arrêt internationaux et une amnistie générale.
« Compter avec tous et gouverner pour tous est la voie royale d’un développement inclusif et durable », rappelle le collectif, reprenant à son compte les propos du président du Conseil au dernier Lomé Peace and Security Forum : « La paix durable se construit par l’inclusion et la justice sociale. Elle ne se décrète pas. »
Un partenariat pour la paix et la gouvernance
Enfin, le CACIT salue les efforts du gouvernement pour préserver la paix et la sécurité, notamment face à la menace de l’extrémisme violent.
L’organisation dit espérer que le jumelage du ministère des Droits de l’Homme et de la Justice reflète une volonté sincère d’intégrer les droits humains dans la gouvernance judiciaire.
Fidèle à sa mission, le CACIT réaffirme sa disponibilité à accompagner le gouvernement dans toute initiative visant à promouvoir la paix, la justice et la cohésion sociale.
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