(Société Civile Médias) – Au Togo, l’ONG OADEL (Organisation pour l’Alimentation et le Développement local) s’attache à remettre au goût du jour les mets locaux, aujourd’hui délaissés au profit des plats importés. Depuis le 14 novembre 2025, elle organise la deuxième édition du Marché AlimenTerre à Lomé. Cette initiative vise à redonner ses lettres de noblesse à l’alimentation locale et à célébrer la richesse culinaire du pays.
« Mangeons la qualité et non la quantité », c’est le slogan phare de l’événement qui accueillent depuis quelques jours le public de Lomé et de ses environs à Adama plage, en face de l’Hôtel de la Paix.

Selon ses initiateurs, cette initiative se justifie par les nombreuses études et diagnostics qui révèlent une dégradation de la qualité nutritionnelle des aliments consommés dans les ménages urbains, avec des répercussions notables sur la santé.
« Nous organisons cet événement parce que nous avons constaté que nous mangeons mal, les jeunes d’aujourd’hui ont l’habitude de se tourner davantage vers les fast-foods et ces fast-foods manquent de nutriments. Cela entraîne une baisse de calories utiles, ce qui a même un impact sur l’intelligence des élèves à l’école. Il ne s’agit pas uniquement de manger pour remplir son estomac, mais de manger en qualité. Cet événement vise à corriger cette situation et à donner goût à nos mets locaux », affirme Tata Ametoegnenou, directeur exécutif de l’OADEL, lors de l’ouverture officielle du marché le 14 novembre.
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Dégustation, panels et découvertes de produits locaux
Saveurs d’ici, ambiance conviviale et prix accessibles, tout est réuni pour régaler les visiteurs du Marché AlimenTerre 2025, ouvert au public du 14 au 23 novembre. Sur place, une belle variété de mets locaux est proposée : yovogboma, feuilles de patate douce en sauce, goussidessi, foni au gras, abolandessi, agbelitima, fonio cuit à la vapeur accompagné de haricots, de bœuf et de légumes mélangés, sans oublier bien d’autres plats aussi authentiques que savoureux.


Mais au Marché AlimenTerre, on ne vient pas seulement pour déguster. On vient aussi pour apprendre. Les visiteurs y découvrent des pratiques alimentaires durables ainsi que des produits locaux qui transforment réellement la manière de consommer. Le marché offre aussi des ateliers culinaires pour ceux qui souhaitent s’initier, rappelant que la mauvaise alimentation résulte souvent d’une préparation inadéquate des mets.
Par ailleurs, de nombreuses innovations ont été introduites dans cette deuxième édition du Marché AlimenTerre, lui conférant une identité singulière et la distinguant de la première édition.



« La première innovation, c’est l’introduction d’une exposition de produits agroécologiques, des cultures produites sans pesticides ni engrais chimiques, présentées par les producteurs accompagnés par OADEL. Nous proposons également une mini-foire des épices, dans le cadre de la sensibilisation menée auprès des ménages pour réduire l’usage des bouillons industriels. Grâce à ce marché alimentaire, ils disposent désormais d’alternatives saines et accessibles. », fait savoir Thierry Tsogbale, chef de projet Pari AlimenTerre et responsable du programme Éducation Nutrition et Droit à l’Alimentation à l’OADEL.

En complément de ce marché, des panels sont également animés par des spécialistes de la nutrition et de la production, afin d’orienter les participants sur les bonnes pratiques alimentaires et les méthodes de préparation des mets locaux.
« Cette initiative portée par OADEL est une véritable opportunité pour redécouvrir et valoriser les mets locaux. Elle permet de montrer que la richesse de la cuisine traditionnelle mérite d’être préservée et transmise. La mobilisation des autorités, des acteurs économiques et des jeunes illustre l’intérêt de tous pour la promotion de la consommation locale et le soutien aux producteurs », déclare un participant au lancement.

À travers cette initiative, OADEL confirme que la promotion des plats traditionnels est un levier essentiel pour encourager la consommation locale, transmettre les savoir-faire culinaires et renforcer le lien entre producteurs et consommateurs.


