L’ONG STADD et GIP Togo mettent la gestion durable des déchets plastiques au service de la mobilité inclusive des personnes handicapées physiques

Amen Tewou
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(Société Civile Médias) – Face à la persistance de la pollution plastique et aux difficultés d’accès aux équipements de mobilité auxquels sont confrontées les personnes handicapées physiques, l’ONG STADD (Science et Technologies Africaines pour un Développement Durable) et l’entreprise Green Industry Plast (GIP Togo) ont fait le choix de conjuguer leurs efforts en vue d’apporter des réponses concrètes, innovantes et durables à ces défis. Dans cette dynamique, les deux structures ont conjointement lancé deux projets. Le premier vise la consolidation et l’extension du programme de collecte, de tri et de recyclage des déchets plastiques en pavés et en granulés dans le Grand Lomé. Le second porte sur la mise en place d’une unité de fabrication de cannes et de béquilles destinées aux personnes à mobilité réduite, à partir de plastiques recyclés.

La cérémonie officielle de lancement des deux initiatives s’est tenue le mercredi 24 décembre 2025 à Lomé, en présence des autorités de la commune Golfe 7, des partenaires techniques et d’acteurs de la société civile.

Table d’honneur lors du lancement officiel

Revenant sur les objectifs des deuxx projetx, le Directeur exécutif de l’ONG STADD et Directeur général de GIP-Togo explique :

« le premier projet vise à renforcer et à étendre les activités de valorisation des déchets plastiques engagées depuis 2011, à travers l’extension progressive d’un centre dédié. Le financement du District autonome du Grand Lomé, avec l’appui de l’Agence française de développement, permettra de doubler la capacité de collecte et de traitement, qui passera de 3 000 à 6 000 tonnes par an. Le second projet porte sur la transformation des déchets en produits finis, notamment des équipements orthopédiques, des béquilles pour les personnes en situation de handicap et des pavés écologiques destinés au bâtiment et aux espaces verts ».

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Gado Bemah, directeur général du STADD & GIP

Selon Gado Benah, le second projet est conduit en partenariat avec la Fédération des associations des personnes handicapées (FETAPH), chargée de mobiliser les bénéficiaires. Il apporte une réponse aux difficultés rencontrées par les personnes en situation de handicap ayant des problèmes de mobilité. Généralement importées, les béquilles sont vendues entre 15 000 et 20 000 francs CFA, des prix inaccessibles pour de nombreuses familles aux revenus modestes. L’initiative permet désormais de proposer ces équipements à environ 10 000 francs CFA, une réduction significative qui améliore sensiblement les conditions de déplacement des bénéficiaires.

Lors de la cérémonie, des béquilles ont été symboliquement remises à des personnes en situation de handicap afin de faciliter leur mobilité. S’en est suivie une visite de terrain qui a permis aux participants de découvrir le site de transformation des déchets plastiques en béquilles et en pavés.

Évoquant l’état d’avancement du projet, M. Bemah a fait savoir que plus de 2 000 béquilles ont été déjà produits dans le cadre du projet, alors que l’objectif fixé au départ était 1 000. Par ailleurs, a-t-il ajouté, plus de 2 000 à 4 000 pavés sont également disponibles et certains ont déjà été mis à la disposition des populations pour des tests afin d’évaluer leur résistance.

Les projets lancés ont reçu l’appui du ministère en charge de l’Environnement, représenté par la Directrice de l’Environnement, Mery Yaou, qui a salué une démarche innovante conciliant protection de l’environnement et amélioration des conditions de vie.

Du côté des bénéficiaires, les réactions traduisent un réel espoir. Kabissa Koumehalo s’est réjoui de la découverte du processus de fabrication.

« Cette initiative nous permet non seulement d’avoir accès aux cannes, mais aussi de suivre leur conception afin de proposer des améliorations », se réjouit-il.

Pour Mensah Ameoda, ce projet va bien au-delà de la remise d’équipements puisqu’il contribue également à assainir le cadre de vie des populations en réduisant la présence des déchets plastiques dans les rues.

Mensah Ameoda, l’un des bénéficiaires des béquilles.