Togo – VIH/Sida : plus de 2 360 personnes dépistées par la Plateforme des OSC VIH Santé Droits Humains de juillet à septembre 2025

Société Civile Médias
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Last Updated on 13/10/2025 by Société Civile Médias

(Société Civile Médias) – Relancée après une première mise en œuvre en 2024, la campagne de dépistage communautaire ciblant les populations clés et vulnérables s’est déployée à nouveau dans les régions Maritime, de la Kara et les périphéries de Lomé. Conduite de juillet à septembre 2025 par la Plateforme des organisations de la société civile engagées dans la lutte contre les IST, le VIH/sida et la promotion de la santé et des droits humains au Togo, cette initiative a rendu publics ses résultats au cours d’un atelier organisé le vendredi 10 octobre à Lomé.

Réalisée grâce à l’appui technique et financier de l’ONUSIDA, via les fonds luxembourgeois, l’organisation de cette campagne s’inscrit dans un contexte épidémiologique contrasté au Togo. Si la prévalence du VIH au sein de la population générale est passée de 2,5 % en 2014 à 1,6 % en 2024, selon les estimations de l’EPP Spectrum, les populations clés restent particulièrement exposées. En effet, l’Enquête de Surveillance de Seconde Génération (ESSG) 2022 révèle des taux alarmants : 8,7 % chez les hommes ayant des rapports sexuels avec d’autres hommes (avec un pic de 31,7 % à Lomé), 5,8 % chez les professionnelles du sexe, 3,8 % chez les usagers de drogues injectables et 3,6 % chez les personnes détenues.

Chez les adolescents et jeunes de 15 à 24 ans, la prévalence a légèrement régressé, passant de 0,7 % en 2019 à 0,55 % en 2024, mais la vigilance demeure indispensable. Afin de consolider ces progrès et de réduire durablement la transmission du VIH, le Plan stratégique national de lutte contre le VIH et le sida 2023-2026 recommande, dans ses axes stratégiques 1 et 2, l’intensification des actions de prévention ainsi que le renforcement de la cascade de dépistage et de soins auprès des populations clés et vulnérables.

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Cette nécessité est d’autant plus pressante qu’en 2025, le gouvernement américain a suspendu son soutien au Togo pour la mise en œuvre des interventions de prévention ciblant les HSH, les personnes transgenres et les professionnelles du sexe, accentuant ainsi les lacunes à combler. La campagne vise donc à répondre à ces besoins critiques et à réduire les inégalités en matière d’accès au dépistage et aux soins.

Des populations clés et vulnérables ciblées

La campagne a ciblé des populations clés et vulnérables des régions Maritime et des Plateaux, ainsi que des périphéries de Lomé.

Mme Juliette Abaeklu-Akpakli.

« Nous avons ciblé les populations vulnérables, celles qui sont difficiles d’accès, celles qui, en raison de la marginalisation, de la stigmatisation et de la discrimination, n’ont pas facilement accès aux services que nous proposons au quotidien. Nous les avons également ciblées afin de combler les lacunes qui restent à combler actuellement, car nous mettons en œuvre de nombreuses activités avec plusieurs financements et nous veillons à ce que si l’un des financements répond à une cible donnée, nous puissions également trouver d’autres financements pour le combler », explique Juliette Abaeklu-Akpakli, Coordinatrice du secrétariat technique de la Plateforme des OSC VIH Santé Droits Humains.

Sont notamment concernées, les adolescentes et jeunes âgés de 13 à 24 ans et leurs parents ou tuteurs ; les filles et femmes exerçant dans le secteur de la pêche ; les femmes en situation de handicap ; les jeunes femmes et filles mères âgées de 15 à 24 ans ; les hommes ayant des rapports sexuels avec d’autres hommes (HSH) et les personnes transgenres ; ainsi que les usagers de drogues et les professionnelles du sexe.

2369 personnes dépistées, 3706 personnes sensibilisées

À l’issue de cette campagne, 2 369 personnes, toutes populations cibles confondues, ont été dépistées, sur un total de 3 706 personnes sensibilisées. Par ailleurs, des méthodes de planification familiale ont été mises à la disposition de 440 jeunes filles et femmes, tandis que 52 762 préservatifs, masculins et féminins, ont été distribués.

« Les résultats obtenus sont globalement satisfaisants. Toutefois, ils révèlent la persistance de besoins à combler, notamment en ce qui concerne le ciblage des HSH. Nous avons constaté la nécessité de renforcer et d’intensifier nos interventions, en allant davantage vers les périphéries et les zones peu couvertes, afin de ne laisser personne en marge de la prise en charge, conformément à l’engagement pris par le pays », indique la Coordinatrice du secrétariat technique de la Plateforme des OSC VIH Santé Droit Humains.

Il convient de noter que huit organisations non gouvernementales et réseaux ont pris part à la mise en œuvre de cette campagne, à savoir : REAJIR+, ASDEF, AEC, CRIPS/APROFEHTO, ICW, Club des 7 jours, MEN’S et RAPAA.

Photo de famille avec les participants à l’atelier.

L’initiative a en outre bénéficié de l’appui technique et institutionnel des directions régionales et préfectorales de la santé, des formations sanitaires, du programme national de lutte contre le VIH ainsi que de la DSMIPF.