(Société Civile Médias) – Au Togo, dix organisations de femmes et de filles, bénéficiaires de l’initiative Voix EssentiELLES, unissent leurs efforts afin de mener des actions concertées et de porter des plaidoyers d’envergure. Elles se sont constituées en un réseau dénommé Réseau Voix EssentiELLES du Togo (RVE-Togo). Ce nouveau cadre a été officiellement lancé le 18 décembre 2025 à Lomé.
Le Réseau Voix EssentiELLES est une initiative de Speak Up Africa pour renforcer le leadership des femmes et des filles en Afrique de l’Ouest et du Centre, en les aidant à influencer les politiques de santé et les processus décisionnels. L’objectif est de leur donner les moyens de plaider efficacement et d’agir pour leur propre santé et celle de leurs communautés, en les formant et en leur donnant accès aux espaces de décision.
Le Réseau Voix EssentiELLES est présent dans la sous-région notamment en Côte d’Ivoire, au Burkina Faso, au Sénégal, au Bénin. Cette année, elle ouvre ses portes au Togo.

« La mission du RVE-Togo consiste à mener des actions de plaidoyer afin de garantir une implication accrue des femmes dans les instances décisionnelles relatives à la santé des femmes et des filles au Togo », indique Honorine Honkou Laté, Coordinatrice nationale de la COFET (Coordination des Organisations Féminines du Togo) et Présidente du Conseil d’administration du RVE-Togo.
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De façon précise, le RVE-Togo entend amplifier la voix des femmes au sein des instances de décision, en veillant à leur représentation effective dans les espaces publics, communautaires, privés et locaux où se prennent des décisions ayant un impact direct sur leur bien-être et celui de leurs communautés.

Le réseau a également pour ambition d’œuvrer à la promotion de l’égalité des genres et à l’autonomisation des femmes et des filles, à travers la mise en œuvre d’actions et de stratégies visant à renforcer leur capacité à défendre leurs droits et intérêts de manière autonome.
Par ailleurs, le RVE-Togo s’engage à renforcer la participation significative des femmes et des filles dans l’élaboration, la mise en œuvre et le suivi des politiques, programmes et services de santé, afin de garantir une meilleure prise en compte de leurs besoins spécifiques.
Le réseau entend en outre consolider les capacités des organisations communautaires de femmes, en leur apportant un appui technique et en leadership, afin de renforcer leurs actions de plaidoyer, développer leurs compétences et assurer leur contribution durable au changement social.


A noter que le RVE-Togo compte également beaucoup travailler avec les médias.
Un panel sur les VBG et les violences numériques
Le lancement officiel du « RVE-Togo » s’inscrit dans la dynamique des 16 jours d’activisme contre les VBG qui se tient chaque année du 25 novembre au 10 décembre. Une période internationale consacrée à la mobilisation, la sensibilisation et l’appel à l’action pour l’élimination des violences faites aux femmes et aux filles. C’est dans cette perspective que deux panels d’échanges sur les violences basées sur le genre et les violences numériques ont été organisés en marge du lancement officiel du RVE-Togo.
Le premier panel, qui a réuni le Dr Guy Binoa-Laoude , psychologue et le Dr Romario Mawugbé, médecin, a été l’occasion d’analyser en profondeur les violences basées sur le genre sous l’angle de leurs impacts psychologiques, sanitaires et sociaux. Les échanges ont permis de mettre en lumière les conséquences souvent durables de ces violences sur la santé mentale et physique des victimes, ainsi que sur leur insertion sociale.

Les panélistes ont également insisté sur l’importance d’une prise en charge holistique, intégrant à la fois l’accompagnement psychologique, le suivi médical et l’orientation vers des mécanismes de protection adaptés. Enfin, ce panel a servi de cadre de sensibilisation sur les signes d’alerte, les facteurs de vulnérabilité et le rôle crucial des communautés et des professionnels dans la prévention et la lutte contre les violences basées sur le genre.
Le deuxième panel a réuni Noël Tadegnon, journaliste et expert en cybersécurité, Élisabeth Apampa, journaliste reconnue pour sa présence et son engagement en ligne, ainsi qu’une entrepreneure, venue partager son témoignage en tant que victime de violences en ligne.
Les échanges ont permis d’analyser en profondeur les violences numériques, en mettant l’accent sur leurs manifestations, telles que le harcèlement en ligne, l’usurpation d’identité et les atteintes à la vie privée. Les panélistes ont insisté sur les impacts psychologiques et sociaux que ces violences peuvent engendrer, en particulier chez les femmes et les filles.

Le débat a également permis de présenter les mécanismes de prévention et de protection existants, tels que la sensibilisation aux bonnes pratiques numériques, la sécurisation des données personnelles et le recours aux plateformes et structures d’accompagnement spécialisées. Enfin, ce panel a souligné le rôle central des familles, des éducateurs et des acteurs institutionnels dans la promotion d’un environnement numérique sûr et inclusif, afin de réduire les risques et de renforcer la résilience des victimes face aux violences en ligne.



