(Société Civile Média) – L’Association Coude à Coude pour le Développement au Féminin (CCDF) s’engage pour l’éradication de toutes formes de violences faites aux femmes dans la communauté d’Agbodrafo (environ 30 km au sud de Lomé). Elle a procédé jeudi 7 mai au lancement, dans cette localité, du projet de ‘Protection de la dignité morale et physique des femmes rurales’ (PDMPF). Ce projet, lancé avec l’appui financier de « Urgent Action Fund Africa » (UAF-Africa), vise à implémenter le respect des droits de la femme dans ce milieu et à y bannir définitivement les violences faites aux femmes.
D’après les responsables de CCDF, l’adoption des Objectifs du développement durable (ODD) en 2015 a permis au Togo de renforcer son engagement au respect des droits des femmes dans toutes les sphères de la vie (publique, privé ou politique), de l’égalité des genres et à l’éradication des violences faites aux femmes sous toutes ses formes. Ainsi des mécanismes juridiques et des cadres de protection des femmes ont été institués pour l’atteinte des objectifs.
« Malgré cette avancée au niveau institutionnelle et l’engagement sans précédent de la Société Civile, les communautés à la base semblent ne pas être suffisamment impliquées car la notion d’égalité et de lutte contre les violences sexistes tarde à intégrer les habitudes et comportements », déplore Akouvi HONKOU, Directrice exécutive de CCDF.

Face à ce constat, l’association entend donc améliorer le niveau d’information des communautés rurales du Togo sur les enjeux liés aux violences faites aux femmes. Agbodrafo a donc été retenu pour l’organisation d’une série d’activités impliquant la chefferie traditionnelle et les femmes.
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Sensibilisation et formation
Les principales activités organisées dans le cadre du projet ‘PDMPF’ visaient à impliquer les autorités traditionnelles dans la lutte contre les violences faites aux femmes et les violences basées sur le genre et à outiller les femmes sur les instruments juridiques en leur faveur.
Les chefs traditionnels et les épouses des chefs et notables étant les grands tenanciers des us et coutumes, ils ont été sensibilisés le jeudi 7 mai sur les droits des femmes, l’égalité du genre, la génération égalité et les violences faites aux femmes.

« Nous avons jugé bon de sensibiliser la chefferie traditionnelle parce que nous estimons qu’elle doit s’impliquer davantage pour vulgariser les bonnes pratiques en matière de protection des droits des femmes, de lutte pour l’éradication des violences faites aux femmes et des violences basées sur le genre », explique la première responsable de l’association CCDF.
Cette sensibilisation, qui a également connu la participation du Comité de développement du village d’Agbodrafo et des autorités locales, a été suivie vendredi 7 mai de l’atelier de formation des femmes.

« A travers cette rencontre, les femmes responsables de groupements et les femmes victimes de violences ont été formées sur les outils juridiques qui les protègent. Des outils comme la Convention sur l’élimination de toutes les formes de discrimination à l’égard des femmes (CEDEF) et les extraits du Code des personnes et de la famille, la campagne de la génération égalité et les recours en cas d’abus, de viol ou de violence. Elles ont par ailleurs été outillées sur la rédaction de plaidoyers. Et pour permettre à tout le monde de bien comprendre, l es formations se sont déroulées en langue locale qui est le mina », indique Akouvi HONKOU.
Outre la sensibilisation et la formation, l’association a également procédé à la création d’un comité villageoise des droits des femmes et de la génération égalité (CVDF-GE). Composé de 5 membres (1 membre de la chefferie traditionnelle, 1 membre d’un groupement locale de femmes, 2 victimes de violences, 1 membre du pouvoir décentralisé), ce comité aura pour rôle de veiller à l’intégration des droits des femmes dans la gestion au niveau communautaire. Il se réunira périodiquement pour discuter et proposer des actions concrètes pour l’avancement des droits des femmes à Agbodrafo.
Aussi, CCDF prévoit dans la mise en œuvre de ce projet l’organisation d’émissions radiophoniques afin de toucher un plus grand nombre de personnes par la sensibilisation. Ces émission se dérouleront en français, éwé et kabyè et seront appuyées de production d’affiches parlantes, notamment des autocollants sur lesquels seront imprimés des images et messages sur les gestes de violences à éviter dans le quotidien en vue du respect des droits des femmes et de la lutte contre les violences sexistes.
« Nous espérons, à travers ce projet, pouvoir ancrer dans les esprits des habitants d’Agbodrafo, le respect scrupuleux de tous les droits de la femme. Peut-être ne pouvons-nous pas l’obtenir tout d’un coup, mais nous espérons y arriver avec la contribution des garants des us et coutumes notamment de la chefferie traditionnelle. Nous tenons donc à remercier les chefs traditionnels du milieu qui nous prêté oreilles attentives et qui se sont engagés à nous accompagner dans la vulgarisation des bonnes pratiques de la génération égalité au niveau local, ainsi que les autorités locales dont les appuis nous ont été très utiles au cours de cette activités. Nous remercions également les femmes et espérons qu’elles ont bien maîtrisé les outils juridiques qui les protègent et dont nous leur avons parlé au cours de la formation », a conclu Akouvi HONKOU.

Créée en 2012, CCDF est une association apolitique et à but non lucratif qui se donne pour mission, la promotion de la gente féminine et le bien-être des enfants. Elle fait de l’autonomisation socio-économique des femmes et des filles son cheval de batail. Ses principaux domaines d’interventions sont l’éducation et la formation, les droits humains, la santé et l’environnement.
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