(Société Civile Médias) – Les membres du Mouvement Girls’Motion ont célébré d’une manière particulière les cinq ans d’existence de leur organisation avec un double évènement : l’assemblée annuelle des Égales et une levée de fond. Occasion pour elles de faire le bilan des douze derniers mois d’activités. A l’issue de l’Assemblée annuelle, Sharon Mukwawaya a été élue nouvelle coordinatrice du bureau national pour un mandat de deux ans.
La rencontre, tenue les 21 et 22 octobre 2023, avait pour objectif de tirer profit de la célébration de la cinquième année d’existence du Mouvement Girls’ Motion au cours de l’Assemblée annuelle des Égales de 2023 pour lever des fonds afin de contribuer à améliorer la santé et le bien-être des femmes incarcérées. Il s’agit d’un rassemblement pour présenter les rapports d’activités du mouvement et élire son nouveau bureau.
Pour Abigail Abra Anibri, coordinatrice du mandat 2021-2023 de Girls’Motion, il s’agissait aussi de terminer le mandat en beauté en faisant une levée de fond pour soutenir les femmes dans la gestion de leur hygiène menstruelle en milieu carcéral en leur offrant des serviettes hygiéniques de tout genre.
« Dans notre engagement à nos débuts, nous étions très concentrées sur les femmes en général mais pas d’une manière spécifique. Donc nous remarquons que, dans nos activités, nous rassemblons les femmes mais nous ne notons pas la présence de diverses couches sociales de ces femmes dans nos activités, par exemple celles en situation de handicap. Celles qui sont en milieu carcéral, certes ne peuvent pas venir mais nous pouvons prendre des initiatives envers elles. Raison pour laquelle nous voulons accentuer nos activités sur ces femmes qui ne peuvent pas venir vers nous. Nous voulons aller vers elles pour que l’équité règne dans notre engagement. C’est l’équilibre et l’équité que nous cherchons qui nous amène à orienter nos actions vers les femmes en milieu carcéral », a-t-elle expliqué.
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Parlant de son mandat, la coordinatrice sortante évoque une expérience délicate mais aussi intéressante à la tête du mouvement qui vise désormais à se hisser au plan national comme une organisation de référence en matière d’égalité genre au Togo.
« Ça a été une expérience délicate et intéressante parce que j’ai eu à développer d’autres compétences en tant que première responsable du mouvement. J’ai acquis des connaissances et amélioré beaucoup de choses en ce qui concerne mes capacités surtout au niveau communication. Nous avions pour vision de devenir une organisation de référence en matière d’égalité genre dans le pays. Donc avec notre bureau, nous avons travaillé pour maintenir la bonne relation entre le mouvement et ses partenaires et nous avons aussi travaillé de sorte à faciliter des partenariats avec des organisations internationales », ajoute Abigail Abra Anibri.
Le second évènement dénommé “Gender Bruch” se voulait un cadre sécurisé et inclusif favorisant le partage d’expérience et des discussions ouvertes sur les questions de genre ; la promotion des initiatives entrepreneuriales des membres ; et la mobilisation des ressources en vue de fournir des packs hygiéniques aux femmes en milieu carcéral.
Deux panels de discussions animés par des acteurs étatiques et des OSC ont aussi meublé la rencontre. Le premier est axé sur le thème “Notions de Genre, Équité et Égalité de Genre et Précarité menstruelle en milieu carcéral ” alors que le second parle de “ Partages d’expériences entrepreneuriales”.
Les discussions ont notamment tourné autour de la situation que vivent les femmes détenues en prison en lien avec la précarité mensuelle. C’est un sujet d’actualité aussi bien dans la société qu’en milieu carcéral.
« En prison où la vulnérabilité est exacerbée, les femmes à ce niveau vivent encore plus cette précarité mensuelle. Nous avons discuté de long en large avec les participants pour leur expliquer et leur faire comprendre cette particularité qui concerne les femmes détenues. On a quand même essayé de donner des pistes de solution notamment en ce qui concerne les prises de décisions politiques au niveau des gouvernants pour instituer des politiques plus respectueuses des droits humains qui favorisent un peu plus l’inclusion et la réduction des inégalités. On a également parlé de la formation des acteurs mais aussi de la sensibilisation des femmes pour qu’elles prennent plus conscience de la nécessité de prendre soin de leurs corps quand bien même les moyens sont défaillants parce qu’à la fin, il s’agit de leur santé et l’État ne peut pas tout faire. La société civile a été aussi invitée à redoubler d’efforts et venir en aide aux femmes qui font face à ces défis », a fait savoir Innocent Ali, panéliste et chargé de programmes à l’association Solidarité mondiale pour les personnes démunies et les détenues (SMPDD).
Rappelons que Girls’ Motion a été créé en octobre 2017 par d’anciennes participantes à l’événement “Filles aux Commandes 2017” initié par Plan International Togo, ainsi que d’autres jeunes femmes soucieuses de lutter contre les inégalités liées au genre.