(Société Civile Médias) – Au Togo, une centaine de jeunes, issus de différents partis politiques ou non, disposent désormais de connaissances pointues pour leur participation aux prochaines élections législatives et régionales. Ceci grâce à l’association Nouvelles Alternatives pour le Développement Durable en Afrique (NADDAF) qui, durant quatre jours, a renforcé leurs capacités et leur a permis de se préparer pour, si possible, se porter candidat à ces scrutins prévus cette année.
La formation se situe dans le cadre du projet “Jeunes leaders, tous aux élections législatives et régionales 2024 au Togo”. Mis en œuvre par NADDAF avec l’appui financier de l’Organisation Internationale de la Francophonie (OIF), l’initiative a pour objectif de renforcer les capacités des jeunes femmes et hommes afin de susciter auprès d’eux un engagement politique pour se présenter aux élections législatives et régionales.
Le constat
En effet, l’Afrique est reconnue comme le continent le plus jeune du monde. Toutefois, l’influence de la jeunesse sur les politiques nationales reste limitée alors qu’elle est considérée comme le moteur de changements dans presque tous les domaines de la vie sociétale.
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Le constat est le même au Togo où l’expérience a montré que les jeunes ne s’intéressent plus aux affaires de la gestion de la cité, surtout après les années 90. En guise d’exemple, l’Assemblée nationale issue des dernières élections législatives ne comptait qu’un seul jeune député (28 ans) sur les 91 élus à l’époque et aucune femme députée n’a moins de 35 ans.
« Ce fait pose un problème de renouvellement de classe politique togolaise qui est composé des mêmes acteurs depuis plus de 30 ans, alors que le mécanisme mis en place pour la démocratie participative sans exclusion aucune par le gouvernement togolais n’est plus à démontrer », constate Victor Koissi, responsable des programmes à NADDAF.
« Il était donc très important pour nous d’outiller les jeunes parce que depuis un certain moment, nous avons constaté qu’ils ne s’intéressent plus à tout ce qui concerne la politique et la gestion de la cité. Ils sont beaucoup plus préoccupés par les problèmes sociaux. Or, l’absence des jeunes dans les instances de décisions constitue un handicap pour l’élan de la jeunesse. Ce sont eux qui sont capables de dire ce qui est bon pour eux. Il n’est plus question qu’on décide à leur place », indique-t-il.
Alors que s’annoncent les élections législatives et régionales, l’association NADDAF estime qu’il est important d’éveiller les jeunes, de leur permettre de connaître l’environnement électoral et le cadre juridique régissant les élections (y compris les règles et les règlements liés aux campagnes) afin de les amener à s’intéresser à la chose, à se porter candidats, si possible pour renforcer la participation des jeunes dans les sphères politiques.
Pendant quatre jours, des experts en communication politique, en droits humains et en gestion électorale ont renforcé les capacités des jeunes femmes et hommes sur le leadership, la communication politique, les droits et devoirs des citoyens afin de susciter auprès d’eux un engagement politique pour se présenter aux élections législatives et régionales.
« Avoir été sélectionné pour participer à cette formation est une merveilleuse opportunité pour moi. Ça m’a permis de me doter de nombreuses connaissances qui me permettront de travailler et de m’engager afin d’être plus impliquée dans les instances décisionnelles. Il y a certaines situations qui découragent souvent les jeunes et les amène à moins s’intéresser aux affaires politiques notamment l’absence de la liberté d’expression, le conflit générationnel, le manque d’audace quand il s’agit de s’impliquer dans les choses publiques. J’espère, que grâce à cette formation, je trouverai les motivations nécessaires pour surmonter tout cela », confie Glawdys, étudiante en première année de droit et participante à la rencontre.
A l’association NADDAF, on espère voir au moins 50% des jeunes formés se présenter aux prochaines élections législatives et régionales.