Togo – ONG SALUT : Des acteurs à la base entretenus sur l’Approche basée sur les droits humains

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(Société Civile Médias) – Cadre conceptuel pour le processus de développement humain, qui se base au plan normatif, sur les normes internationales des droits de l’homme et qui est, en termes opérationnel, orienté vers la promotion et la protection des droits de l’homme, l’Approche basée sur les droits humains (ABDH) est au cœur des actions de l’ONG Solidarité en Action pour la Lutte contre la Pauvreté (SALUT). Une approche soutenue par son partenaire, Action Solidarité Tiers Monde (ASTM) et dont elle promeut la mise en œuvre auprès de ses cibles, notamment les acteurs à la base. C’est dans ce cadre qu’elle a partagé les notions de base de cette approche avec la chefferie, les comités de développement à la base et les élus locaux des communes d’Agoè-nyivé 4 et 6, et de Zio 1 ce jeudi 11 juillet à Lomé.

Approche qui met l’accent sur les groupes marginalisés et victimes de discrimination et qui vise la réalisation progressive de tous les droits humains, l’ABDH s’emploie à analyser les inégalités au cœur des problèmes de développement et à corriger les pratiques discriminatoires et les répartitions injustes de pouvoir qui entravent le processus de développement. Elle est née du constat d’échec des politiques de développement dans les années 1980 et a conduit à un changement de paradigme dans la coopération au développement. C’est ainsi que l’approche fondée sur les « besoins essentiels », qui concevait l’action publique en termes d’«assistanat», a laissé progressivement sa place à une approche conçue au regard de la mise en œuvre des droits fondamentaux.

Vue des chefs traditionnels présents à la séance.

Ayant mis l’ABDH au cœur de ses actions, l’ONG SALUT travaille à renforcer les compétences des acteurs à la base sur ce concept en vue de sa prise en compte dans l’élaboration et le suivi des politiques et programmes de développement de leurs communautés. C’est ce qui justifie la rencontre organisée à l’intention de la chefferie traditionnelle, des comités de développement à la base et des élus locaux des communes d’Agoè-nyivé 4 et 6, et de Zio 1 le 11 juillet à la maison des jeunes d’Adétikopé (banlieue nord de Lomé).

« Nous avons ciblé ce groupe parce qu’ils sont des acteurs à la base. Et en tant qu’acteurs à la base, il leur faut connaitre comment marche le processus de développement, les inégalités que le développement peut parfois engendrer et comment arriver à les corriger. Il s’agit en somme de leur permettre de cerner l’ABDH et de l’utiliser afin que sur la chaîne de gouvernance ils puissent répondre aux exigences de leurs populations sous l’angle droits humains, et connaitre leurs propres droits », indique Carlos DETCHINLI, chargé de Programme Organisation du monde rural et Gouvernance locale à l’ONG SALUT.

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« C’est une occasion pour nous d’éveiller leur conscience ou d’attirer leur attention sur un certain nombre d’habitudes quotidiennes par lesquelles ils laissent des gens de côté, discriminent sans le savoir et ne prennent pas en compte les préoccupations des groupes vulnérables dans la gestion locale », précise-t-il.

La notion de l’ABDH passer au peigne fin

La rencontre de renforcement de capacité a donc permis d’abord d’éclairer la lanterne des participants sur certains faits considérés comme des violations de droits de l’homme, ainsi que quelques notions de base comme les droits humains ; les débiteurs d’obligations ; les détenteurs de droits.

Carlos DETCHINLI (en face des participants) lors de sa communication sur l’ABDH.

Le concept de l’ABDH a par la suite été abordé dans sa globalité avec un focus sur les normes et principes internationaux des droits de l’homme ; la reconnaissance des êtres humains comme étant les détenteurs de droits et la définition des obligations pour les personnes en charge et l’accent mis sur les groupes marginalisés et victimes de discrimination par l’ABDH.

Aussi, les acteurs invités ont été éclairés sur l’évolution du contexte et les principes de droits de l’homme comme partie intégrante des principes de l’ABDH et sur l’analyse causale qui permet d’agir sans nuire et de réduire au maximum les inégalités dans nos sociétés.

« Notre message a porté essentiellement sur comment faire pour ne laisser personne de côté. Nous avons également exhorté les acteurs de base invités à mettre en pratique cette approche dans la gestion locale des affaires de la chose publique afin que les populations trouvent satisfaction en matière de réalisation des droits. Mais cela se fera de façon progressive », conclut Carlos DETCHINLI.

Participant à la rencontre, Togbui AZIANGBEDE IV, chef du village de Hlankopé (Zio 1), a salué l’organisation de cette séance de renforcement de capacités qui lui a permis d’en savoir beaucoup sur l’ABDH.

« Les choses auraient pu évoluer beaucoup plus dans nos milieux si nous disposions de connaissances sur cette notion », a-t-il fait savoir, tout en remerciant les responsables de l’ONG SALUT pour l’initiative.

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Komlavi ASSIMADO, Chef division affaire sociale à la Mairie d’Agoè-Nyivé 6.

Pour sa part, Komlavi ASSIMADO, Chef division affaire sociale à la Mairie d’Agoè-Nyivé 6, estime que s’imprégner des notions sur l’ABDH a été une véritable opportunité pour les acteurs de sa commune qui en tiendront compte désormais dans l’élaboration des politiques et programmes.

« L’une des choses essentielles que je retiens de cette rencontre en tant qu’acteur communal est qu’avant la mise en œuvre de tout projet dans un milieu, il faut au préalable chercher à savoir si ce projet est une priorité pour la population bénéficiaire. La municipalité peut réaliser une œuvre, mais dans l’analyse profonde, il peut s’avérer que cette réalisation ne constitue pas un besoin essentiel. D’où la nécessité de consulter la base afin que le projet réaliser puisse être bénéfique à tout le monde et ne laisser personne de côté », souligne-t-il.

Photo de famille des participants à la rencontre.