Togo : L’ONG PASYD œuvre en faveur d’une représentation renforcée de la société civile auprès de l’État

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(Société Civile Médias) – L’inefficacité, la division et la mauvaise organisation sont des critiques fréquemment adressées à la société civile togolaise, qu’elles soient justifiées ou non. Pour l’ONG PASYD (Partage et Action en Synergie pour le Développement), bien que chaque organisation de la société civile s’acquitte généralement de sa mission, le véritable défi réside souvent dans la question du réseautage. En ce sens, cette organisation œuvre pour promouvoir la collaboration entre les OSC togolaises, dans le but de conjuguer leurs efforts et d’entreprendre des actions collectives visant à garantir une représentation plus forte et cohérente de la société civile auprès des autorités publiques. C’est dans cette optique qu’elle a entrepris de renforcer les capacités des OSC togolaises, en mettant l’accent sur la structuration et la gouvernance collective des associations.

Table d’honneur lors de l’ouverture de l’atelier

L’atelier, organisé à Lomé les 16 et 17 janvier, a bénéficié du financement de l’Union Européenne dans le cadre du Projet de Renforcement de la Société Civile pour la Promotion et la Protection de la Liberté d’Association et de Réunion au Togo (Projet LAR/UE). Il a réuni une trentaine de responsables de fédérations, réseaux et plateformes géographiques et thématiques, originaires de Lomé, Kpalimé, Atakpamé, Sokodé, Kara et Dapaong.

Selon Francis Komi AKPA, Directeur exécutif de l’ONG PASYD, les diagnostics établis par les divers programmes financés par l’Union Européenne depuis 2003 en faveur du renforcement de la société civile togolaise continuent d’influencer les organisations de la société civile (OSC).

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« Les éléments de ces diagnostiques, dans le fond, continuent de nous dire que nous sommes assez faibles d’influence sur les politiques publiques. Notre participation à ces politiques n’est pas efficace, le contrôle citoyen de l’action publique et les plaidoyers ne le sont pas non plus. Ceci tient justement à l’appropriation de la mission d’un réseau par les réseaux en place. Et c’est pour cela justement que nous organisons cet atelier », indique-t-il.

Ce constat met en lumière la nécessité de renforcer les capacités des réseaux pour améliorer leur impact. Ainsi, l’objectif de l’atelier était de transmettre aux participants non seulement des connaissances, des informations et des bonnes pratiques, mais aussi des expériences, afin de leur permettre d’identifier les leviers nécessaires pour améliorer la gestion de leurs réseaux. Ceci, en vue d’une meilleure efficacité des services rendus et une meilleure performance dans la représentation des populations dans les politiques publiques.

Francis AKPA, Directeur exécutif de l’ONG PASYD

« Chaque réseau se gère. Il ne s’agissait pas de donner des leçons aux acteurs qui sont en charge de la gestion de réseaux depuis des décennies pour certains, et depuis des années pour d’autres, mais de coconstruire des référentiels communs susceptibles de nous guider dans l’analyse de l’efficacité de nos réseaux et d’offrir à chaque réseau les leviers d’amélioration de sa performance pour le renforcement de l’efficacité et de l’influence des réseaux d’OSC sur les politiques publiques dans notre pays », indique M. AKPA. 

L’atelier a ainsi offert aux participants l’opportunité de dresser un état des lieux de la société civile au Togo, de renforcer leurs compétences en gestion des réseaux d’OSC et d’acquérir des outils pour la gestion des réseaux de plaidoyer. Il a également permis de rappeler aux bénéficiaires les cadres éthiques de référence de la société civile. Par ailleurs, cette rencontre a constitué un moment propice pour engager des réflexions sur les voies à suivre pour une meilleure structuration des OSC et de leurs fédérations, dans le but de garantir une représentation influente de la société civile auprès de l’État togolais.

À l’issue de ces deux jours, l’ONG PASYD nourrit l’espoir que les participants auront acquis une compréhension approfondie non seulement du fonctionnement actuel de leurs structures, mais également de leur rôle dans les politiques publiques, de leur organisation interne, et, en particulier, du niveau de leur représentativité. Elle souhaite que chaque organisation puisse mieux appréhender cet aspect et que cela contribue à rendre sa participation plus efficace, notamment en ce qui concerne les actions de contrôle citoyen de l’action publique.