Togo / Législation climatique : L’ONG JVE apporte son expertise à l’Assemblée Nationale

4 min : Temps de lecture

(Société Civile Médias) – L’ONG Jeunes Volontaires pour l’Environnement (JVE) met son expertise au service de la législation climatique du Togo. Dans le cadre de l’examen du projet de loi relatif à la lutte contre les changements climatiques, l’organisation a tenu une séance de travail avec la Commission de l’Environnement et des Changements Climatiques de l’Assemblée Nationale du Togo. L’objectif principal de cette rencontre était d’aider les membres de la Commission à affiner leur compréhension des enjeux liés aux changements climatiques, en particulier des défis spécifiques auxquels le Togo doit faire face, dans le but d’orienter l’élaboration d’un texte législatif plus pertinent et robuste.

Lors de cette rencontre tenue le 17 février 2025, plusieurs points essentiels ont été abordés afin de fournir aux parlementaires une vision claire des enjeux environnementaux et de les guider dans leur mission législative.

Points essentiels abordés

Parmi ces points clés, la définition même de l’environnement qui a permis aux parlementaires de comprendre ce concept dans sa globalité et de poser les bases du débat.

- Advertisement -

Une attention particulière a été portée sur les crises environnementales mondiales, avec un focus sur trois enjeux majeurs affectant la planète à savoir : la perte de la biodiversité, les changements climatiques et les pollutions. Ces crises ont des conséquences profondes sur les écosystèmes, les sociétés humaines et les économies. La discussion a permis de souligner l’urgence d’adopter des solutions efficaces pour atténuer leurs effets dévastateurs.

Un moment clé de l’échange a été consacré à la Conférence de Rio de 1992. Cette conférence a donné naissance à trois conventions internationales majeures qui ont jeté les bases de la coopération mondiale en matière d’environnement : la Convention sur la biodiversité biologique (CBD), la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques (CCNUCC) et la Convention des Nations Unies sur la lutte contre la désertification (CNLD). Ces instruments juridiques ont permis de structurer l’action internationale et ont donné aux pays signataires des objectifs communs pour la préservation de l’environnement.

Concernant les changements climatiques, des définitions précises, ainsi que l’examen des causes et des conséquences de ce phénomène, ont été exposés aux membres de la Commission. Ces derniers ont été sensibilisés au fait que les répercussions de ces changements ne se limitent pas uniquement à une échelle mondiale, mais qu’elles présentent également des spécificités locales, notamment dans des pays tels que le Togo, où les effets des changements climatiques se manifestent par des phénomènes climatiques extrêmes, des variations des précipitations et des sécheresses prolongées, impactant ainsi les populations et les secteurs économiques.

La rencontre a également permis de mettre en lumière les mécanismes internationaux de lutte contre les changements climatiques, avec un focus particulier sur les accords et protocoles tels que le Protocole de Kyoto, l’Accord de Paris et les Conférences des Parties (COP). Ces mécanismes jouent un rôle crucial en incitant les pays signataires à réduire leurs émissions de gaz à effet de serre et à s’engager dans des efforts collectifs pour limiter l’impact des changements climatiques.

Enfin, un point important a été consacré aux engagements du Togo, notamment en ce qui concerne les Contributions Déterminées au niveau National (CDN) et le Plan National d’Adaptation (PNA), deux actions stratégiques dans la lutte contre les changements climatiques. Ces initiatives sont cruciales pour renforcer la résilience du pays face aux impacts environnementaux, tout en contribuant à la réalisation des objectifs mondiaux en matière de climat.

Ainsi donc, l’intervention de l’ONG JVE a permis aux parlementaires d’acquérir une vision globale des enjeux environnementaux et climatiques, tout en identifiant les défis spécifiques du Togo. À l’issue de l’exposé, une séance de questions-réponses a offert aux participants l’opportunité d’échanger leurs idées et de formuler des propositions d’amendements en vue d’améliorer le projet de loi. Plusieurs suggestions ont été émises, notamment l’intégration de définitions plus précises, la consultation des populations locales, la prise en compte des risques de catastrophes, ainsi que l’inclusion de l’agroécologie en tant qu’approche durable.

Par ailleurs, des documents de référence ont été mis à la disposition des parlementaires par l’ONG JVE, notamment le guide de la Banque mondiale pour l’élaboration d’une législation-cadre sur les changements climatiques, ainsi que la « Boîte à outils pour accompagner les parlements dans l’élaboration et la mise en œuvre d’une loi climat efficace » fournie par la Francophonie. Des exemples de législations d’autres pays africains, tels que le Bénin, le Kenya et l’île Maurice, ont également été partagés avec eux pour inspirer les législateurs togolais.

Cette séance de travail avec la Commission de l’Environnement et des Changements Climatiques, il faut le rappeler, s’inscrit dans une collaboration fructueuse qui perdure depuis 2007 entre JVE et l’Assemblée Nationale du Togo. L’ONG a été régulièrement sollicitée pour participer aux travaux législatifs relatifs à l’environnement. En guise d’exemple, elle a pris part à l’examen du projet de loi cadre sur l’environnement. En outre, l’ONG a soutenu la participation de députés togolais à des conférences internationales, notamment les COP et les PreCOP.

Aussi, en 2022, une série de rencontres a permis à des représentants de l’Assemblée Nationale de participer à des événements clés, tels que la Caravane Africaine pour la Justice Climatique, ainsi qu’à des ateliers nationaux et régionaux sur l’environnement et les Objectifs de Développement Durable (ODD). Le Président de la Commission Agriculture et un Vice-Président de la Commission Environnement ont ainsi participé à des rencontres sur la souveraineté alimentaire au Cameroun et à la préparation de la COP27 en République Démocratique du Congo.