(Société Civile Médias) – Au Togo, trois groupements de femmes transformatrices de produits agricoles verront leur travail amélioré et leurs productivités augmenter. Grâce au « Projet de Valorisation des Bonnes Pratiques Agroécologiques et d’Équipement des Maraîchères (PV-PAEM) », porté par l’association FEDIA et financé par l’UFSI (Union des Femmes du secteur informel) à travers la CGLTE (Convergence Globale des Luttes pour la Terre et l’Eau), elles ont reçu un soutien en équipements modernes, leur permettant d’optimiser leurs processus de transformation et de répondre plus efficacement à la demande du marché. Le matériel leur a été officiellement remis le mercredi 26 février à Adétikopé, banlieue nord de Lomé.
Le projet PV-PAEM vise à améliorer la productivité et la résilience des maraîchères et transformatrices de produits agricoles en promouvant l’adoption de pratiques agroécologiques et en facilitant leur accès à des équipements agricoles adaptés.
Selon Ablavi BEDOU, Coordinatrice de l’association FEDIA (Famille Engagée pour le Développement Inclusif en Afrique), cet appui apporté aux groupements s’explique par le fait que la majorité des femmes agricultrices qui en font partie exercent leurs activités sans grand moyens. En raison de ressources limitées, elles peinent à produire en grande quantité, ce qui freine leur capacité à répondre à la demande croissante du marché.
« Cet appui vise à leur fournir les outils nécessaires pour qu’elles puissent intensifier leur travail. En équipant les coopératives de femmes avec du matériel moderne, le projet leur permet d’optimiser leurs processus de transformation, réduisant ainsi le temps de travail et augmentant leur productivité », explique Mme BEDOU.
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Selon la responsable de l’association FEDIA, cet appui vise ainsi à générer des opportunités économiques pérennes, à renforcer l’autonomie des femmes bénéficiaires et, par conséquent, à favoriser l’amélioration de leur bien-être ainsi que de leurs revenus.
Trois coopératives agricoles ont reçu ces dons en équipement. Il s’agit du groupement “Alolédou” d’Amouzougan (Lacs), spécialisé dans la transformation du manioc en gari et tapioca. Cette coopérative a été dotée d’une machine à broyer, d’une presseuse et de marmites à gari. La machine à broyer, il convient de le souligner, permet de réduire les morceaux de manioc en plus petites tailles afin d’obtenir des textures homogènes, tandis que la presseuse facilitera l’extraction rapide de l’excédent de liquide du manioc broyé, transformant ainsi la pâte en granules de tapioca.
« Avant l’arrivée de ces machines, le travail était vraiment difficile. Nous devions râper le manioc manuellement, ce qui nous prenait beaucoup de temps et d’énergie. Chaque étape, du broyage à la cuisson, était laborieuse et le rendement était faible. Avec ces équipements, tout va changer, nous gagnerons beaucoup en temps et en quantité pour répondre plus efficacement à la demande du marché et améliorer nos revenus. Nous tenons à remercier sincèrement les donateurs pour leur soutien généreux », se réjouit Mme AMOUZOUGAN, membre du groupement “Alolédou”.
Le groupement “Novissi Lélé” de Tsévié, spécialisé dans la fabrication d’huile de palme, a, pour sa part, bénéficié d’un équipement diversifié comprenant des tonneaux, des bidons, des pilons, des marmites, des sceaux, des bassines, ainsi qu’un moulin. Ce dernier, en particulier, permettra désormais aux femmes de réduire la pulpe en une pâte fine, facilitant ainsi l’extraction de l’huile de manière plus efficace et rapide.
« Avec ce matériel, le processus de production deviendra nettement plus rapide et moins contraignant, permettant d’augmenter la qualité et la quantité de l’huile produite tout en réduisant les efforts physiques nécessaires », indique une des femmes de cette coopérative.
Les femmes du groupement “Didi Madidi” d’Adétikopé, spécialisé dans la transformation de la tomate, ont, quant à elles, reçu divers équipements, tels que des marmites, des bassines, des foyers, ainsi que d’autres outils de travail indispensables à leur activité.
Présent lors de la cérémonie de remise, Dosseh SOHEY, Point focal au Togo de la CGLTE, a exprimé que l’appui apporté à ces femmes revêt une importance toute particulière. Selon lui, alors que la population croît et que les besoins alimentaires augmentent, il est impératif de repenser les approches traditionnelles et de trouver des alternatives viables pour soutenir les paysannes, afin de permettre une augmentation de la production.
« C’est dans cette optique que nous avons jugé essentiel d’accompagner les agriculteurs, et plus particulièrement les femmes. Vous n’ignorez pas que dans le secteur agricole, les femmes jouent un rôle central. Il est donc grand temps de les soutenir véritablement afin de multiplier les productions », soutient-il.
Le projet PV-PAEM, il convient de le rappeler, vise également à former les femmes aux bonnes pratiques agroécologiques, telles que l’agroforesterie, la production de compost biologique (notamment le bokashi), ainsi que la fabrication d’insecticides biologiques. Elles seront sensibilisées aux nombreux bienfaits de ces pratiques, tant pour les plantes et les sols que pour les eaux souterraines et la santé humaine. L’objectif ultime est de promouvoir ces bonnes pratiques agroécologiques afin d’améliorer la durabilité économique et environnementale de leurs exploitations agricoles.
