(Société Civile Médias) – Au Togo, le consortium UONGTO – RAS+ TOGO – INSP!R TOGO s’engage à élargir l’espace de concertation et de dialogue entre l’État et la société civile en ce qui concerne la mise en œuvre de la Couverture Sanitaire Universelle (CSU). Fortes de leur expérience en matière de suivi de l’action publique et de plaidoyer auprès des pouvoirs publics, ces trois organisations comptent atteindre cet objectif grâce au « Projet de renforcement de la société civile sur la CSU et de plaidoyer en faveur de la création d’un cadre de concertation et de suivi participatif de la mise en œuvre de la CSU et de l’augmentation du financement domestique de la santé au Togo ». L’initiative a été officiellement lancé le mardi 25 mars 2025 à Lomé.

Le projet bénéficie du financement de l’Union Européenne dans le cadre du ‘‘Projet de Renforcement de la Société Civile pour la Promotion et la Protection de la Liberté d’Association et de Réunion au Togo’’ (Projet LAR/UE). A en croire Aristide DJENDA, Directeur exécutif de l’UONGTO (Union des ONG du Togo), Chef de file du consortium, il a pour ambition de contribuer au renforcement de l’engagement politique autour de l’agenda de la CSU.
En effet, au Togo, la couverture sanitaire universelle est une réalité, fruit d’une volonté politique affirmée, qui se concrétise notamment par l’adoption de la loi n° 2021-022 du 12 octobre 2021 instaurant l’Assurance maladie universelle (AMU) en République togolaise. Et bien qu’il soit possible, à ce jour, de constater plusieurs acquis significatifs dans la mise en œuvre de la CSU, des défis demeurent qui nécessitent un suivi rigoureux et un contrôle de l’action publique.

« La sensibilisation des populations afin d’assurer une meilleure compréhension de la mise en œuvre de l’AMU, l’engagement des parties prenantes pour garantir la qualité et l’accessibilité des services offerts par l’AMU, le plaidoyer en faveur de l’inclusion d’autres pathologies et prestations dans le panier de l’AMU, accompagné d’une organisation des assurances complémentaires, ainsi que le plaidoyer pour l’augmentation du financement domestique de la santé, pour ne mentionner que ces points, représentent des enjeux majeurs pour la société civile en vue d’une CSU réussie et bénéfique pour tous », souligne le Directeur exécutif de l’UONGTO.
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Par ailleurs, l’État togolais, en tant que garant du bien-être et de la santé de ses citoyens, se doit d’augmenter son investissement budgétaire en matière de financement domestique de la santé, étant donné que les statistiques actuelles révèlent des résultats peu satisfaisants à cet égard. En 2020, par exemple, les financements domestiques représentaient 89,9 %, tandis que ceux provenant de sources externes ne s’élevaient qu’à 10,1 %.

De plus, selon le rapport 2022 sur le financement domestique de la santé au Togo, 61,5 % des dépenses de santé sont directement prises en charge par les ménages. Ces insuffisances sont autant de défis que le projet lancé par le consortium UONGTO – RAS+ TOGO – INSP!R TOGO ambitionne de relever, en contribuant au renforcement de l’engagement politique autour de l’agenda de la CSU.
Trois objectifs principaux sont visés, à savoir : renforcer les capacités des citoyens à participer à la mise en œuvre de la CSU ; élargir l’espace de concertation et de dialogue entre l’État et la société civile autour de la mise en œuvre de la CSU ; et soutenir la participation de la société civile au suivi de la mise en œuvre de la CSU.



« La société civile n’est pas suffisamment impliquée dans la mise en œuvre de la CSU, et plus particulièrement de l’AMU, alors que son rôle est essentiel pour garantir le succès de ce mécanisme afin d’assurer de manière participative le suivi et le contrôle citoyen de la mise en œuvre de la CSU avec un accent particulier sur le financement domestique de la santé. Nous souhaitons plaider en faveur de la création d’un cadre de concertation réunissant toutes les parties prenantes de la CSU et du financement domestique, puis mettre en place un suivi participatif concernant ces deux mécanismes dans le secteur de la santé », explique le Directeur exécutif de l’UONGTO.
Les principales activités du projet
D’une durée de 18 mois (de février 2025 à août 2026) et doté d’un budget de 19 676 900 FCFA, soit 29 997 euros, le projet du consortium UONGTO – RAS+ TOGO – INSP!R TOGO comprendra six principales activités. La première activité consistera à organiser un atelier de formation destiné aux organisations de la société civile (OSC) sur la CSU, la redevabilité sociale et le mécanisme d’engagement de la société civile pour la CSU à l’horizon 2030. Cette activité sera suivie de l’organisation de dialogues communautaires portant sur la CSU, la redevabilité sociale et le mécanisme d’engagement de la société civile (CSEM) pour la CSU à l’horizon 2030. Une trentaine de participants sont attendus à cette rencontre dont des leaders communautaires et religieux et des chefs traditionnels.

« La troisième activité du projet consistera à mener des actions de plaidoyer auprès du gouvernement et du parlement en vue de l’institutionnalisation d’un cadre de concertation et de suivi participatif pour la mise en œuvre de la CSU et le financement domestique de la santé. Huit rencontres de plaidoyer et quatre rencontres de suivi de plaidoyer seront effectuées à cet effet. En ce qui concerne la quatrième activité, il est prévu huit rencontres de lobbying auprès des partenaires techniques et financiers du Togo afin de favoriser l’institutionnalisation d’un cadre de concertation et de suivi participatif pour la mise en œuvre de la CSU et du financement domestique de la santé », informe Fayrouze KOKOU, Responsable plaidoyer à l’UONGTO.
Le projet permettra également d’organiser des rencontres de suivi-évaluation participatif concernant la mise en œuvre de l’AMU. Deux sessions sont prévues dont une en 2025 et une autre en 2026 pour 25 participants par session. Enfin, le projet appuiera les rencontres du cadre de concertation et de suivi participatif pour la mise en œuvre de la CSU et le financement domestique de la santé. Sur cette activité, deux sessions sont également prévues dont une en 2025 et une autre en 2026 pour 25 participants par session.

Jean-Pierre ATALE, chargé de plaidoyer auprès du projet LAR/UE, estime que le projet du consortium s’inscrit pleinement dans les objectifs du projet LAR/UE, en ce sens qu’il met en avant la société civile. Une société civile capable de dialoguer avec le gouvernement et de se tenir aux côtés des pouvoirs publics pour défendre les intérêts des populations.
« En finançant les activités du consortium, nous voulons leur donner les moyens d’œuvrer pour atteindre cet objectif », a souligné M. ATALE.
