(Société Civile Médias) – Dans la préfecture de Kloto, les femmes rurales, pilier de l’agriculture locale, sont confrontées à un double défi : le manque d’intrants agricoles durables et l’absence de solutions énergétiques propres. Deux problèmes que l’ONG Appui aux Initiatives Locales (AIL) veut contribuer à résoudre via le projet “Biogaz pour l’autonomisation des femmes agricultrices de Kloto”. Portée par un appui financier du projet FAME (Féminismes, Actions et Mobilisation pour une Économie inclusive), l’initiative a été officiellement lancée le vendredi 30 mai 2025 à Kpalimé, sur la place publique d’Agogomé.
Le projet « Biogaz pour l’autonomisation des femmes agricultrices de Kloto » s’inscrit pleinement dans la dynamique de promotion de l’agriculture durable et de la transition énergétique en milieu rural au Togo.

En effet, dans la préfecture de Kloto, les femmes rurales, majoritairement engagées dans les activités agricoles, sont confrontées à de nombreuses difficultés, notamment l’accès limité à des intrants agricoles durables et à des sources d’énergie respectueuses de l’environnement.
Selon Essi Mansan Séna CHAKPLA, directrice exécutive de l’ONG AIL, les engrais chimiques disponibles sur le marché sont souvent de qualité médiocre, onéreux et difficilement accessibles. Parallèlement, les déchets organiques issus des ménages et des exploitations agricoles restent non valorisés, aggravant ainsi les problématiques environnementales locales.
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« Ce projet vise à répondre à ces problématiques en formant les femmes à la fabrication et à l’utilisation des biodigesteurs pour produire du biogaz et du biofertilisant, tout en les initiant à l’agriculture biologique et à la commercialisation numérique de leurs produits agricoles. Ce modèle durable permettra aux femmes de gagner en autonomie économique et de participer activement à la lutte contre les changements climatiques », explique Mme CHAKPLA.
À travers cette approche intégrée, le projet ambitionne avant tout d’améliorer les conditions de vie des femmes agricultrices de Kloto, tout en renforçant leur autonomie financière. La valorisation des déchets organiques, l’utilisation du biogaz comme source d’énergie propre, ainsi que la promotion de pratiques agricoles durables constituent les leviers essentiels de cette transformation.

50 agricultrices accompagnées
Le projet bénéficiera à cinquante femmes agricultrices de la préfecture de Kloto sur une période de douze mois. Ces dernières seront accompagnées dans leur processus d’autonomisation financière grâce à la production et à l’utilisation de biofertilisants, visant à accroître de 30 % leur rendement agricole. Parallèlement, l’usage du biogaz contribuera à améliorer leur sécurité énergétique tout en réduisant l’impact environnemental des activités agricoles.

Au-delà de la formation, plusieurs actions concrètes sont prévues pour ancrer durablement les effets du projet dans les communautés locales. Il s’agira notamment d’installer au moins deux biodigesteurs dans des sites agricoles pilotes situés à Agogomé et dans les localités environnantes ; de sensibiliser les populations à la gestion durable des déchets organiques et à l’adoption de pratiques agroécologiques respectueuses de l’environnement ; d’initier les femmes à l’usage des outils numériques, afin de leur permettre de mieux promouvoir et commercialiser leurs produits agricoles ; et de créer une dynamique communautaire autour des enjeux liés à la transition énergétique et à l’économie circulaire en milieu rural.
Le projet officiellement lancé
Le projet a été officiellement lancé le vendredi 30 mai sur la place publique d’Agogomé, à Kpalimé, lors d’un atelier ayant réuni une centaine de participants. Parmi eux figuraient les 50 femmes bénéficiaires directes, les autorités communales, des représentants des services déconcentrés de l’État, des organisations de la société civile (OSC), la chefferie traditionnelle, ainsi que des techniciens de la société TMSU, chargée de la construction des biodigesteurs.

Cette cérémonie de lancement a constitué, pour l’ONG AIL, l’opportunité de présenter en détail les objectifs, les résultats attendus et les principales activités du projet. Elle a également permis de sensibiliser les communautés locales aux bonnes pratiques en matière d’agriculture biologique et de gestion durable des déchets, dans une perspective de transition écologique et d’autonomisation inclusive.
Présent à la cérémonie, le Chef du quartier d’Agogomé, hôte de l’événement, a salué l’initiative, qu’il a qualifiée d’honorable pour sa communauté. Selon lui, ce projet contribue à valoriser son quartier tout en renforçant les compétences des femmes dans des secteurs d’avenir, essentiels au développement local.
Dans son intervention officielle, le Maire de la commune Kloto 1, M. Yawo Winny DOGBATSE, s’est dit pleinement satisfait de la mise en œuvre de ce projet pilote. Il a souligné son importance stratégique pour la promotion d’un environnement sain et le développement d’une économie verte, au bénéfice des populations rurales.

Le Directeur préfectoral de l’Environnement, quant à lui, a salué le caractère innovant du projet, qu’il considère comme une réponse pertinente et structurelle aux défis environnementaux locaux. Il a mis en exergue la nécessité de valoriser les déchets organiques, longtemps négligés, mais qui constituent pourtant une menace pour la santé publique et les écosystèmes si mal gérés.
Enfin, les femmes bénéficiaires ont tenu à exprimer leur profonde reconnaissance envers l’équipe de l’ONG AIL ainsi que les partenaires financiers. Elles ont adressé des remerciements particuliers au GERES et à l’ensemble du consortium FAME pour avoir soutenu un projet qu’elles qualifient de porteur d’espoir et de transformation pour leurs communautés.
L’atelier s’est conclu par la remise officielle des sites d’implantation des biodigesteurs aux femmes bénéficiaires. Ce moment symbolique a marqué le début concret de la phase opérationnelle du projet, avec le lancement imminent des travaux de construction, prévu dans les jours à venir.

Rappelons que le projet FAME a pour objectif principal de renforcer l’autonomisation économique et le pouvoir d’agir des femmes et OSC féministes des pays ciblés. D’une durée de 4 ans (janvier 2024 – Décembre 2027), il est mis en œuvre sur 4 continents et dans 10 pays dont le Togo.