Togo : Soutenue par le projet FAME, FeADA s’engage pour l’autonomisation des femmes du village d’Amadenta

6 min : Temps de lecture

(Société Civile Médias) – Top départ pour le projet « Renforcement des capacités et alphabétisation fonctionnelle des femmes et filles-mères pour leur autonomisation ». Portée par l’association Femmes Actives pour le Développement et l’Autonomisation (FeADA), avec l’appui financier du programme Féminismes, Action et Mobilisation pour une Économie inclusive (FAME), cette initiative a été officiellement lancée le samedi 31 mai dans la commune d’Agoè-Nyivé 2, à Lomé. D’une durée d’un an, le projet s’adresse aux femmes et filles-mères vulnérables du groupement « Mawu Passi » du village d’Amadenta. Il a pour objectif de favoriser leur autonomisation à travers un programme structuré d’alphabétisation, de formation professionnelle et de renforcement des capacités économiques et sociales. Une action concrète au service de l’inclusion et de l’émancipation féminine.

C’est en réponse à une situation socio-économique préoccupante que le projet « Renforcement des capacités et alphabétisation fonctionnelle des femmes et filles-mères pour leur autonomisation » a vu le jour. Dans le canton de Legbassito, où intervient l’association FeADA, les femmes se heurtent à de nombreux freins : niveau d’instruction insuffisant, manque de compétences techniques, difficultés d’accès aux ressources productives, et absence de cadres propices à la création d’activités génératrices de revenus.

« Bien que le canton de Légbassito soit aujourd’hui désenclavé et mieux relié à la grande ville, cette ouverture n’a pas véritablement amélioré l’accès des femmes aux services sociaux de base. Leur faible niveau d’instruction limite leur capacité à accéder à l’information utile, et par conséquent, à bénéficier des diverses initiatives et programmes mis en place par l’État pour lutter contre la pauvreté, promouvoir le développement, favoriser leur épanouissement et soutenir leur autonomisation », déplore Akoura KAMA-DJONNA, présidente de l’association FeADA, tout en rappelant que l’organisation s’est donnée pour mission prioritaire d’accompagner les femmes et filles-mères en situation de vulnérabilité, afin de les aider à sortir de la précarité et à retrouver leur place dans la société à travers un accès réel à l’autonomisation.

Akoura KAMA-DJONNA, présidente de l’association FeADA, lors de son intervention.

C’est dans cette dynamique que FeADA a noué des partenariats avec plusieurs organisations locales, dont l’association des femmes agricultrices et transformatrices de manioc « Mawu Passi » du village d’Amadenta. Ces dernières bénéficieront, durant douze mois, du projet.

- Advertisement -

En quoi consistera cette initiative ?

Selon ses porteurs, le Projet « Renforcement de capacités et d’alphabétisation fonctionnelle des femmes et filles-mères pour leur autonomisation » s’articule autour de six axes principaux, reflétant une démarche globale visant à offrir aux bénéficiaires des outils concrets et un accompagnement durable pour leur autonomie.

Le premier axe concerne le renforcement des capacités institutionnelles de l’association FeADA. À ce titre, celle-ci a bénéficié d’un équipement informatique comprenant un ordinateur portable, un ordinateur de bureau ainsi qu’une imprimante, destinés à optimiser ses ressources matérielles.

Les femmes du groupement “Mawu passi”, bénéficiaires du projet.

En ce qui concerne le deuxième axe, il porte sur des séances d’alphabétisation fonctionnelle à destination de trentre (30) bénéficiaires, soit vingt femmes et dix filles-mères. Ces séances se tiendront sur une période de neuf mois, à raison d’une séance hebdomadaire.

S’agissant du troisième axe, il s’agit de l’organisation d’un atelier de formation en activités génératrices de revenus (AGR) à l’attention des bénéficiaires des cours d’alphabétisation fonctionnelle. Cet atelier se déroulera sur une durée de trois jours.

Pour ce qui est du quatrième axe, il est relatif à l’appui en matériel de production destiné aux femmes agricultrices et transformatrices de manioc. Dans ce cadre, le projet FAME fournira deux (02) râpes à manioc, deux (02) filtres à vide ainsi que cinq (05) marmites à friture, dans le but d’améliorer leurs conditions de travail et d’accroître leur production et rendement.

Concernant le cinquième axe, il consiste en la réalisation d’un appâtâmes pour les activités des femmes transformatrices de manioc. À ce titre, une parcelle de terrain a été négociée auprès du Chef du village d’Amedenta, qui l’a mise à la disposition de l’association FeADA afin de soutenir ses actions en faveur des femmes de la communauté. Ce cadre permanent permettra aux bénéficiaires de mener leurs activités dans des conditions optimales.

Séance de sketch lors de la cérémonie de lancement.

Enfin, le sixième axe concerne les activités de sensibilisation aux conséquences des changements climatiques et à la protection de l’environnement, en vue de renforcer la résilience des bénéficiaires. Ces actions seront menées lors des rencontres régulières entre l’association FeADA et les groupements de femmes. À cet égard, une participation active à la Journée de l’arbre au Togo est prévue et l’association a acquis auprès du ministère de l’Environnement cent (100) plants de diverses variétés.

Une cérémonie de lancement officiel pour démarrer les activités

Le projet a été officiellement lancé à l’occasion d’une cérémonie organisée le samedi 31 mai 2025 au siège de l’association FeADA à Lomé. Cette rencontre a rassemblé les autorités administratives et traditionnelles du canton de Legbassito, des représentants d’organisations de la société civile, ainsi que les bénéficiaires du projet.

Les chefs traditionnels présents à la cérémonie.

À travers cette initiative, l’association FeADA visait à faire connaître le projet FAME aux autorités locales, en vue de susciter leur adhésion, leur soutien et leur accompagnement tout au long de sa mise en œuvre. Ce soutien s’est pleinement matérialisé, l’ensemble des chefs traditionnels présents ayant salué l’initiative avec enthousiasme, à commencer par le Chef du village d’Amedenta, dont les propos ont témoigné d’un appui clair et déterminé en faveur du projet et de ses objectifs.

« Je salue cette initiative portée par l’association FeADA, qui vient renforcer les capacités de nos filles et de nos femmes. Ce projet mérite notre soutien total, car il œuvre pour le développement de notre communauté », a-t-il indiqué.

La cérémonie de lancement visait également à inciter les bénéficiaires à s’impliquer activement dans la réalisation du projet. Elle a permis à l’association FeADA de procéder à la remise officielle aux bénéficiaires des kits de formation destinés aux cours d’alphabétisation.

Amedebo SODOGA, présidente du groupement « Mawu Passi ».

« Au nom de toutes les bénéficiaires, je remercie sincèrement l’association FeADA, ses partenaires pour cette belle initiative. Ce projet nous donne une chance réelle de changer nos vies, à travers l’alphabétisation, la formation et le soutien matériel. Nous nous engageons à en faire bon usage et à participer activement à sa réussite », a déclaré Amedebo SODOGA, présidente du groupement « Mawu Passi ».

Le projet FAME est un projet mené au sein d’un Consortium piloté par le GERES. Ce projet d’une durée de 4 ans est implémenté dans quatre (4) régions de l’Afrique de l’Ouest, Afrique du Nord, Asie du Sud, Amérique latine et les Pays d’intervention sont au nombre de 10, dont le Togo avec comme cible, essentiellement les organisations féministes. L’objectif principal du projet FAME est de renforcer l’autonomisation économique et le pouvoir d’agir des femmes, personnes LGBTQIA+ et OSC féministes des Suds.