Last Updated on 03/07/2025 by Société Civile Médias
(Société Civile Médias) – Au Togo, l’association Groupe Akpeedze s’engage à renforcer l’autonomie économique des femmes tout en œuvrant à la protection de l’environnement. Tel est l’objectif fondamental de son projet intitulé « Empowerment Économique des Femmes Artisanes par le Recyclage ». Financée par le programme Féminismes, Action et Mobilisation pour une Économie inclusive (FAME), cette initiative ambitionne de sensibiliser et former les bénéficiaires aux principes de l’artisanat durable et à l’égalité de genre, contribuant ainsi à leur émancipation économique et à la préservation de l’environnement. Le projet a été officiellement lancé le 20 juin 2025 à Akato Démé (banlieue nord-ouest de Lomé), en présence des femmes du groupement “Novissi Habobo”, une des structures bénéficiaires.



Selon l’association, ce projet est né d’un constat préoccupant : la faiblesse des revenus et le manque d’émancipation dont souffrent de nombreuses femmes artisanes au Togo. La volonté de valoriser l’artisanat local, tout en consolidant l’autonomie économique de ces femmes, a constitué le principal moteur de cette initiative.

« La prise de conscience collective de la vulnérabilité économique et sociale des femmes, couplée à l’urgence de promouvoir une économie inclusive, a conduit à la création de cette initiative. L’objectif est d’établir un modèle durable intégrant recyclage, artisanat et égalité de genre, afin de répondre aux enjeux socio-économiques locaux et favoriser un développement communautaire équitable », explique Dzidzonu Koffitsé TSEVI, Responsable Administratif et Financier de l’association Groupe Akpeedze.
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Dans cette perspective, le choix du recyclage durable comme pilier du projet ne relève pas du hasard. Il s’agit d’un moyen stratégique d’allier écologie, inclusion sociale et développement économique local.

« En valorisant des matériaux recyclés, le projet offre aux femmes artisanes une opportunité de créer des produits innovants à faibles coûts, tout en minimisant leur impact environnemental. Ce levier permet également de renforcer leur créativité, leur savoir-faire et leur accès à de nouveaux marchés, notamment via la vente en ligne et les foires artisanales », fait savoir M. TSEVI.
Par ailleurs, en plus de favoriser leur autonomisation, cette approche s’inscrit dans une dynamique de responsabilité sociétale alignée avec les enjeux globaux de durabilité, et offre un potentiel de diversification des revenus pour les bénéficiaires.
Les grands axes d’intervention du projet
D’après ses porteurs, le projet s’articule autour de trois axes majeurs. Le premier concerne la formation technique et entrepreneuriale, comprenant des ateliers sur les techniques de recyclage, la gestion d’entreprise et le marketing digital. Cette étape vise à doter les femmes artisanes des compétences nécessaires pour améliorer la qualité de leurs productions et renforcer leur autonomie économique.

Le deuxième axe porte sur la sensibilisation et le plaidoyer. Il s’agit de renforcer la conscience environnementale, de promouvoir l’égalité de genre et de sensibiliser la communauté sur l’importance de soutenir l’artisanat durable.
Enfin, le troisième axe concerne la structuration organisationnelle et le développement de réseaux. Il se traduit par la création d’une coopérative renforcée, la mise en place d’un système de gouvernance participative, et le développement d’un partenariat avec d’autres acteurs locaux et internationaux, afin d’assurer la pérennité des initiatives engagées.
Un lancement couplé de formation et de sensibilisation
Le projet « Empowerment Économique des Femmes Artisanes par le Recyclage » a été officiellement lancé le vendredi 20 juin à Akato Démé, dans la banlieue nord-ouest de Lomé, en présence des femmes du groupement ‘‘Novissi Habobo’’, principales bénéficiaires de l’initiative. À travers cette cérémonie de lancement, il s’agissait non seulement de présenter le projet à la communauté locale, mais également de susciter l’adhésion des parties prenantes et d’informer et sensibiliser les participantes sur les enjeux de l’artisanat durable.



Par ailleurs, la cérémonie a été ponctuée par une session de formation axée sur les techniques artisanales de recyclage et de transformation de divers matériaux tels que le plastique, le textile ou encore le métal. Des démonstrations pratiques ont permis d’illustrer les différentes étapes du processus, notamment la découpe, l’assemblage et les finitions.
L’association Groupe Akpeedze a saisi cette occasion pour sensibiliser les participantes aux enjeux environnementaux liés à la gestion des déchets, à la réduction de leur impact écologique, ainsi qu’à l’importance de la responsabilité sociétale. Ces ateliers ont pour objectif de doter les femmes de compétences techniques immédiatement mobilisables, en vue d’accroître leur productivité et de consolider leur autonomie économique.

En outre, les femmes ont été sensibilisées sur l’égalité genre. Pour l’association Groupe Akpeedze, cette sensibilisation est essentielle pour transformer durablement les rapports sociaux et économiques, dans le contexte togolais, où les inégalités de genre persistent.
« Il est crucial d’éduquer et d’inciter les femmes à revendiquer leurs droits, à participer activement à la vie économique et communautaire, et à lutter contre les discriminations et les violences. En intégrant cette dimension à toutes nos actions, nous visons à renforcer leur confiance, leur capacité d’action et leur leadership, tout en mobilisant la communauté autour d’une vision commune d’égalité réelle, facteur clé de développement durable », estime Kafui AFEANEKU, présidente de l’association Akpeedze.
À terme, l’ambition est claire : voir émerger des femmes pleinement autonomes, capables de vivre dignement de leur activité artisanale, tout en devenant des actrices du changement au sein de leur communauté. Le projet vise ainsi à instaurer une dynamique durable, fondée sur l’égalité de genre, la solidarité, et la valorisation d’un artisanat responsable. En s’appuyant sur un réseau de partenaires engagés, il entend inscrire le recyclage au cœur d’un modèle économique local innovant, résilient et porteur d’avenir.

« Cette formation a beaucoup apporté aux femmes. Elle leur a permis de découvrir des techniques concrètes pour recycler des matériaux et les transformer en objets utiles et esthétiques. Grâce à ces nouvelles compétences, elles vont pouvoir se lancer dans des activités de recyclage artisanal, avec l’objectif de créer leurs propres produits et les vendre pour augmenter leurs revenus. Nous remercions l’association Groupe Akpeedze et ses partenaires pour cette opportunité », se réjouit Kossi TEKPE, président du CVD d’Akato Démé et responsable du groupement ‘‘Novissi Habobo’’.
Le projet FAME est un projet mené au sein d’un Consortium piloté par le GERES. Ce projet d’une durée de 4 ans est implémenté dans quatre (4) régions de l’Afrique de l’Ouest, Afrique du Nord, Asie du Sud, Amérique latine et les Pays d’intervention sont au nombre de 10, dont le Togo avec comme cible, essentiellement les organisations féministes. L’objectif principal du projet FAME est de renforcer l’autonomisation économique et le pouvoir d’agir des femmes, personnes LGBTQIA+ et OSC féministes des Suds.
