Last Updated on 24/07/2025 by Société Civile Médias
(Société Civile Médias) – Jusqu’alors dépendante des équipements de transformation traditionnels, nuisibles tant à l’environnement qu’à la santé de ses membres, la SCOOPS « Mawupedjro », basée dans la commune des Lacs 1 à Aného, amorce un tournant stratégique majeur. Grâce au projet Féminismes, Action et Mobilisation pour une Économie inclusive (FAME), la coopérative s’engage désormais en faveur de l’adoption de foyers productifs non polluants, plus respectueux de l’environnement et de la santé publique. Dans cette dynamique, elle prévoit de moderniser sa chaîne de transformation du manioc en gari et en tapioca par l’intégration de ces équipements de cuisson propres. À cet effet, deux artisans-ferronniers venus d’Aného ont récemment été formés aux techniques de découpe de tôles métalliques nécessaire à la fabrication de foyers améliorés.
Fondée en 2018, la SCOOPS « Mawupedjro » est composée majoritairement de femmes. Elles interviennent principalement dans le fumage de poisson et la transformation du manioc. Toutefois, ses activités s’appuient encore sur des méthodes de cuisson traditionnelles présentant des impacts négatifs sur l’environnement et la santé de ses membres.
« Les foyers productifs traditionnels utilisés par les femmes dégagent une fumée intense qui provoque des irritations oculaires, des maux de tête, voire des troubles respiratoires surtout pour celles qui y passent de longues heures. En plus, ils consomment une quantité importante de bois, ce qui rend le travail pénible, peu rentable et accentue la déforestation », explique Siba OURO-AKPO, Consultant-Chargé de mission au Geres, partenaire de la coopérative.
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Face à ce constat, l’acquisition d’équipements de transformation plus performants, écologiques et favorables à la santé des utilisatrices est devenue une priorité. Dans le cadre de son « Projet de développement d’activités génératrices de revenus (AGR), notamment dans le fumage de poisson et la transformation du manioc, la SCOOPS « Mawupedjro » a ainsi initié l’intégration de foyers améliorés non polluants. Deux artisans-ferronniers ont été sélectionnés pour participer, du 10 au 12 juillet 2025, à une mission d’échange et d’apprentissage dans la commune de Ouèssè, au Bénin.
Renforcement des compétences pour la fabrication de foyers améliorés.
Cette mission visait à renforcer les compétences des artisans-ferronniers en techniques de découpe de tôles et d’assemblage des composants métalliques nécessaires à la fabrication de foyers productifs.
Sur place, les participants ont bénéficié de l’encadrement d’un artisan-ferronnier expérimenté, formé par le Geres dans le cadre de son projet « Accès à l’énergie et efficacité énergétique ». L’atelier combinait théorie et pratique, permettant aux artisans de maîtriser les principes techniques tout en réalisant des prototypes concrets.
« Nous avons appris à manipuler différents outils et matériaux, comme les tonneaux, le fer cornier, les tubes carrés, les disques de découpe, les meules et les baguettes de soudure. Nous avons pu produire des prototypes de foyers productifs, validés par le formateur à la fin de la session », témoigne Anicet GBAKA, l’un des artisans formés.
De retour dans leur commune, les deux artisans contribueront désormais à la production locale de foyers améliorés, en appui à la section transformation du manioc en gari et en tapioca de la coopérative.
Vers une transformation durable du manioc en Gari et en Tapioca portée par les femmes
Cette initiative marque une étape clé dans l’évolution de la SCOOPS « Mawupedjro », vers des pratiques plus durables. En misant sur la formation, le transfert de compétences et l’innovation technologique, la coopérative renforce la protection de la santé de ses membres, tout en réduisant son empreinte écologique. Elle ouvre également la voie à une meilleure productivité et à une rentabilité accrue de ses activités.
Portée par l’engagement de ses membres et le soutien du projet FAME, la SCOOPS « Mawupedjro » incarne aujourd’hui un modèle inspirant de transition écologique inclusive et féminine.
Rappelons que le projet FAME est mis en œuvre par un consortium d’ONG dirigé par le Geres. D’une durée de quatre ans, il est implémenté dans dix pays répartis entre l’Afrique de l’Ouest, Afrique du Nord, Asie du Sud et l’Amérique latine. Il cible principalement les organisations féministes, avec pour objectif de renforcer l’autonomisation économique et le pouvoir d’agir des femmes, personnes LGBTQIA+ et OSC féministes du Sud.
