Togo / Projet FAME : L’association FeADA équipe le groupement des femmes transformatrices de manioc du village d’Amadenta

Société Civile Médias
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Last Updated on 24/07/2025 by Société Civile Médias

(Société Civile Médias) – Soulagement pour les femmes agricultrices et transformatrices de manioc du village d’Amadenta, réunies au sein du groupement « Mawu Passi ». Longtemps confrontées à des contraintes matérielles freinant le développement de leurs activités, elles peuvent désormais entrevoir l’avenir avec davantage de sérénité. Grâce à l’intervention de l’association Femmes Actives pour le développement et l’Autonomisation (FeADA) et au soutien financier du projet FAME, dans le cadre de la mise en œuvre du projet « Renforcement des capacités et alphabétisation fonctionnelle des femmes et filles-mères pour leur autonomisation », ces femmes ont reçu un lot d’équipements destinés à faciliter la transformation du manioc en produits dérivés. Une avancée majeure pour améliorer leur rendement, valoriser leur travail et renforcer leur autonomie économique.

Vue des autorités traditionnelles présentes à la cérémonie de remise de matériels.

Un labeur quotidien marqué par des contraintes

Avant l’arrivée de l’association FeADA et du projet FAME, les femmes agricultrices d’Amadenta devaient affronter, au quotidien, de nombreuses difficultés dans la conduite de leurs activités agricoles, en particulier dans la transformation du manioc.

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Majoritairement engagées dans cette culture vivrière essentielle, elles en tirent divers produits dérivés tels que le gari et le tapioca, des denrées prisées localement, mais dont la production restait fastidieuse et peu rentable faute d’équipements adaptés.

La râpe mécanique destinée à faciliter le broyage du manioc

« Le processus de transformation du manioc était particulièrement éprouvant. Autrefois, après la récolte, nous étions contraintes de le râper manuellement, une tâche non seulement longue, mais aussi exténuante. Par la suite, l’installation d’un moulin dans le village a constitué un soulagement partiel, en nous permettant de mécaniser cette étape du travail. Cependant, cette solution, bien que moins fatigante physiquement, engendrait des coûts non négligeables. Le recours au moulin représentait une dépense comprise entre 2 000 et 3 000 francs CFA par production, un montant considérable au regard de nos moyens financiers déjà limités », fait savoir Agnon TENGUE, une des  femmes bénéficiaires du groupement « Mawu Passi ».

Une fois le manioc râpé, s’ensuivait une autre étape tout aussi contraignante : l’essorage. Ne disposant d’aucune presse mécanique, les transformatrices recouraient encore à des méthodes traditionnelles rudimentaires, consistant à recouvrir les sacs de pâte de manioc avec des pierres, dans l’espoir d’en extraire le maximum d’eau. Cependant, ce procédé non seulement entraînait des pertes de matière première, mais aussi rallongeait considérablement le temps de traitement.

Ces multiples obstacles limitaient la productivité des femmes et freinaient toute possibilité de développement économique durable.

Un appui matériel pour transformer les conditions de travail

Face à ces difficultés persistantes, l’association FeADA, avec l’appui financier du projet FAME, est venue apporter une réponse concrète aux besoins exprimés par les femmes  du groupement « Mawu Passi ». Dans le cadre du quatrième axe du projet « Renforcement des capacités et alphabétisation fonctionnelle des femmes et filles-mères pour leur autonomisation », un appui en matériel de production a été apporté aux agricultrices et transformatrices de manioc du village d’Amadenta dans l’objectif d’alléger les tâches les plus pénibles, de gagner en efficacité et de renforcer leur productivité. Les équipements leur ont été officiellement remis le vendredi 4 juillet 2025 au cours d’une cérémonie organisée à l’Ecole primaire publique d’Amadenta.

Les femmes insérant du manioc pelé dans la râpe lors d’une démonstration.

Il s’agit d’une (01) râpe mécanique destinée à faciliter le broyage du manioc, deux (02) filtres à vide, un dispositif d’essorage permettant d’extraire plus rapidement et plus efficacement l’eau contenue dans la pâte de manioc sans déployer la force physique comme elles étaient obligées de le faire avant, ainsi que cinq (05) marmites de grande capacité destinées à la friture du gari, marmites qu’elles louaient avant, ce qui augmentait les charges financières de la chaine de transformation.

Pour Akoura KAMA-DJONNA, présidente de l’association FeADA, ce don représente bien plus qu’un simple appui logistique.

« Ce don marque un tournant dans la manière dont ces femmes peuvent désormais envisager leur travail. Là où, auparavant, chaque étape du processus reposait sur des efforts physiques intenses et des techniques artisanales, les nouvelles machines offrent un gain de temps considérable, réduisent la fatigue et augmentent sensiblement les volumes traités. Par conséquent, les femmes peuvent non seulement accroître leur production, mais aussi améliorer la qualité de leurs produits pour répondre davantage aux exigences du marché local. Cependant, il est à noter que ce matériel reste insuffisant vu le nombre important de ces femmes au sein de se groupement. Et nous espérons avoir d’autres opportunités de financement pour faire mieux », indique-t-elle.

Akoura KAMA-DJONNA, présidente de l’association FeADA.

En sa qualité de présidente du groupement « Mawu Passi », Amedebo SODOGA est particulièrement bien placée pour témoigner des nombreuses difficultés auxquelles elle et ses collègues transformatrices de manioc sont confrontées dans l’exercice de leur activité. Elle n’a donc pas manqué d’exprimer sa profonde gratitude à l’endroit de l’association FeADA et des partenaires du projet FAME pour cet appui matériel, soulignant avec justesse l’utilité concrète que revêtira cette aide dans l’amélioration de leurs conditions de travail.

Amedebo SODOGA, présidente du groupement « Mawu Passi ».

« Cet appui vient véritablement soulager notre peine. Pendant longtemps, nous avons travaillé dans des conditions très difficiles, avec des outils rudimentaires et beaucoup d’efforts physiques. Grâce à ces équipements, nous pourrons désormais transformer le manioc plus rapidement, avec moins de fatigue, et produire en plus grande quantité. C’est un grand pas pour nous, et nous remercions sincèrement l’association FeADA et le projet FAME pour leur soutien ».

Le geste de l’association FeADA et du projet FAME a également été salué par les autorités traditionnelles locales. Présent à la cérémonie en qualité de représentant du chef du village d’Amadenta, Togbui AKI, a exprimé sa reconnaissance pour cet appui, soulignant l’impact significatif que ces équipements auront sur l’amélioration des conditions de travail des femmes. Il a par ailleurs formulé le vœu que d’autres initiatives de ce type puissent voir le jour à l’avenir, en faveur des communautés rurales.

Il faut rappeler qu’un peu plus de deux semaines avant la remise des équipements, l’association FeADA et le projet FAME avaient déjà entrepris une formation en faveur des femmes agricultrices, en les dotant de compétences essentielles à la gestion de leurs activités économiques. Cette formation sur les activités génératrices de revenus (AGR) s’est tenue du 16 au 18 juin 2025 et que parallèlement, ces femmes sont en train de suivre des cours d’alphabétisation fonctionnelle depuis le début du mois de juin pour une durée de neuf (09) mois, toujours dans le cadre de la mise en œuvre du projet FAME.