(Société Civile Médias) – Alors qu’elle occupe une place essentielle dans la mobilisation sociale en faveur d’une meilleure compréhension et d’une mise en œuvre efficiente de la CSU (Couverture sanitaire universelle), la société civile se dote d’outils nécessaires pour assumer pleinement cette responsabilité. Un atelier organisé les 6 et 7 novembre par le consortium UONGTO – RAS+ Togo – INSP!R Togo leur a permis de renforcer leurs capacités sur les notions fondamentales de la CSU, de la redevabilité sociale et du plaidoyer pour l’accroissement du financement domestique de la santé. L’idée est de leur permettre de mieux contribuer à la concrétisation des objectifs nationaux en matière de santé pour tous.

La rencontre s’inscrit dans le cadre du « Projet de renforcement de la société civile sur la CSU et de plaidoyer en faveur de la création d’un cadre de concertation et de suivi participatif de la mise en œuvre de la CSU et de l’augmentation du financement domestique de la santé au Togo » dont l’ambition est de contribuer au renforcement de l’engagement politique autour de l’agenda de la CSU. Un objectif qui, d’après le consortium UONGTO – RAS+ Togo – INSP!R Togo, ne peut être atteint sans l’implication de la société civile.

« La société civile a un rôle vital à jouer dans la mobilisation sociale pour une meilleure compréhension de la CSU, la dynamisation de l’offre de soins de santé, le processus d’élargissement progressif de la gamme et de l’accès à des services de santé de qualité. Pour y arriver, elle doit maitriser les concepts de la CSU ainsi que son mode de fonctionnement », indique Aristide Djenda, Directeur exécutif de l’UONGTO (Union des ONG du Togo), Chef de file du consortium.


« D’une part, les acteurs de la société civile doivent mobiliser les communautés à travers des campagnes IEC (Information- Education et Communication) pour susciter leur adhésion à la CSU. La société civile doit également s’engager pleinement dans le plaidoyer en faveur d’un financement accru pour la santé afin que les politiques de CSU soient équitables, inclusives. Une bonne gouvernance des systèmes de santé n’est pas possible sans l’engagement actif et significatif de la société civile dans les espaces de prise de décisions de la mise en œuvre et du suivi de la CSU. Ce sont toutes ses raisons qui ont motivé l’organisation de cet atelier », ajoute M. Djenda.
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Redevabilité, transparence, techniques de plaidoyer au menu
La rencontre a constitué une opportunité privilégiée pour approfondir les connaissances des organisations de la société civile (OSC) sur les fondements de la Couverture sanitaire universelle (CSU), en particulier sur les avantages et les mécanismes de l’Assurance maladie universelle.

« Nous avons abordé les principes directeurs qui encadrent l’Assurance maladie universelle, ses modalités de fonctionnement ainsi que les dispositions législatives qui en définissent le cadre. Nous avons également examiné les droits et les devoirs des différentes parties prenantes, qu’il s’agisse des assurés ou des organismes gestionnaires », a expliqué Massamesso Katassoli, consultant et facilitateur de la formation.
L’atelier s’est poursuivi avec une réflexion approfondie sur le rôle de la société civile dans la mise en œuvre de la CSU au Togo. Les échanges ont porté sur la redevabilité sociale et les mécanismes de participation citoyenne, des notions essentielles pour renforcer la transparence et l’efficacité de l’action publique en matière de santé.

« Nous avons d’abord travaillé sur la compréhension des fondements et des principes de la redevabilité sociale. Il était important que les organisations saisissent comment cet outil peut favoriser une meilleure gouvernance, en permettant aux citoyens de suivre, d’évaluer et d’interpeller les décideurs sur les engagements pris », fait savoir le consultant.


Les échanges ont ensuite porté sur les mécanismes et les instruments pratiques permettant la mise en œuvre de cette approche participative, avant d’examiner les rôles et les responsabilités qui incombent aux organisations de la société civile dans sa promotion.
Une partie de l’atelier a également été dédiée aux techniques de plaidoyer, volet essentiel pour renforcer l’influence de la société civile dans les politiques de santé. À ce titre, les participants ont procédé à l’amendement et à la validation d’un argumentaire de plaidoyer, accompagné d’un plan d’action visant la mise en place d’un cadre de concertation et de suivi participatif multi-acteurs. Ce dispositif a pour objectif d’assurer un suivi rigoureux de la mise en œuvre de la CSU et de promouvoir l’accroissement du financement domestique de la santé au Togo.
Présente à l’atelier de formation, Amida Lokou Tchamdja, Directrice exécutive de l’ONG APRODIFE (Action pour la Promotion et le Développement Intégral de la Femme et de l’Enfant), se dit particulièrement enrichie par les deux jours de travaux. Son organisation, déjà engagée dans la sensibilisation des communautés à la base pour la réussite de la CSU et de l’AMU, entend désormais renforcer ses actions sur le terrain.

« Un cadre de concertation a été instauré, et nous y prendrons une part active en veillant à y intégrer les réalités du terrain. Aujourd’hui, l’AMU commence à inclure le secteur informel, et il est primordial de sensibiliser ces acteurs. En tant qu’organisation de la société civile, notre mission consiste à informer et mobiliser les populations. Le principal défi reste la mobilisation des ressources nécessaires à cette sensibilisation ; c’est sur cette base que s’appuieront nos plaidoyers, afin de contribuer pleinement à la réussite de la CSU dans notre pays », a-t-elle souligné.

Pour rappel, le « Projet de renforcement de la société civile sur la CSU et de plaidoyer en faveur de la création d’un cadre de concertation et de suivi participatif de la mise en œuvre de la CSU et de l’augmentation du financement domestique de la santé au Togo » est financé par l’Union Européenne à travers le projet de renforcement de la société civile pour la promotion et la protection de la liberté d’association et de réunion au Togo (LAR UE).


