Last Updated on 29/07/2025 by Société Civile Médias
(Société Civile Médias)- Au Togo, des hommes adultes et jeunes garçons de la préfecture de la Kozah s’unissent afin de briser le silence entourant les violences basées sur le genre (VBG) et de raviver l’espoir chez les victimes. La dynamique s’inscrit dans le cadre du projet de « Lutte contre les mouvements anti-droits et de promotion des droits des femmes dans la préfecture de la Kozah ». Portée par l’ONG APRODIFE (Action pour la Promotion et le Développement Intégral de la Femme et de l’Enfant), cette initiative vise à renforcer les capacités des communautés locales à faire face aux mouvements remettant en cause les droits fondamentaux et l’égalité de genre, en promouvant les droits humains, l’égalité entre les sexes, et la reconstruction collective des victimes de VBG.
Le projet est mis en œuvre avec l’appui technique et financier du Fonds de Développement des Femmes Africaines (AWDF), pour une durée de seize mois, allant d’avril 2025 à juillet 2026. Sa naissance trouve sa justification dans une réalité profondément préoccupante : un déficit d’information sur les droits humains et une méconnaissance persistante des VBG, tant chez les auteurs que chez les victimes.

Pour l’ONG APRODIFE, il est indispensable de rappeler les fondamentaux des droits humains à l’ensemble des acteurs sociaux. L’organisation insiste sur le fait que, bien souvent, les violences subies par les femmes et les filles sont perpétrées soit par ignorance, soit en toute conscience. Pire encore, nombre de victimes, par crainte ou par honte, choisissent le silence, au risque de sombrer dans une détresse psychologique profonde.
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« C’est donc pour briser ce silence, restaurer la dignité des victimes et prévenir les abus, qu’une telle initiative s’est imposée comme une nécessité », estime TCHAMDJA Amida, directrice exécutive de l’ONG APRODIFE.
Dans cette perspective, la prévention des VBG constitue l’un des piliers majeurs du projet. Convaincue que la lutte contre ces violences ne saurait être efficace sans une approche inclusive, l’APRODIFE mise sur la sensibilisation, l’éducation aux droits humains et le dialogue communautaire pour déconstruire les normes sociales qui légitiment ou banalisent les abus.
Un autre axe stratégique de ce projet réside dans l’engagement actif des hommes et des garçons en tant qu’alliés dans la lutte contre les VBG. Leur implication est perçue comme essentielle pour transformer durablement les mentalités et promouvoir une culture de l’égalité.

Enfin, le renforcement de la résilience et de l’autonomie économique des femmes victimes de violences occupe une place centrale dans le projet. Il s’agit d’aider les femmes non seulement à sortir de l’emprise de la violence, mais aussi à les aider à retrouver une stabilité financière.
Lancement couplé d’un atelier de renforcement des capacités
Le projet a été officiellement lancé le lundi 21 juillet dernier à Awandjelo, en présence du chef du canton, M. NABEDE Bidè, et du secrétaire général de la commune Kozah 3, M. MAGNANGO Mindèlè.
Dans leurs interventions, les autorités locales ont souligné que la problématique des VBG constitue une responsabilité collective, et que chacun est appelé à jouer sa part pour favoriser une coexistence harmonieuse entre les filles et les fils du canton d’Awandjelo. Elles ont exprimé leur gratitude envers les initiateurs de ce projet et ont encouragé les bénéficiaires à s’ériger en relais communautaires, engagés dans la prévention et la lutte contre ce fléau, tout en œuvrant à la promotion d’une culture de paix et du respect des droits humains.

Par ailleurs, la cérémonie de lancement du projet a été couplé d’une session de formation à l’intention de 25 leaders communautaires (hommes, femmes et jeunes). Les participants ont été renforcés en capacités sur diverses thématiques, notamment les techniques de guérison collective, les principes fondamentaux du respect des droits humains, la prévention des VBG, ainsi que les mécanismes de signalement des cas de VBG. Ils ont également été sensibilisés aux principaux textes juridiques, tant nationaux qu’internationaux, relatifs à la protection des droits humains.
Aussi, une attention particulière a été portée aux approches communautaires susceptibles de favoriser la résilience individuelle et collective, ainsi que la reconstruction psychosociale des survivantes.