(Société Civile Média) – Située dans la région des Plateaux, la préfecture du Moyen-Mono est l’une des localités du Togo où très peu de personnes disposent de documents d’identité. A en croire les responsables de l’association Forum de la Jeunesse pour le Développement Durable (FOJEDD) dans le milieu, de nombreux élèves font également partie des personnes touchées par cette situation. Ils ne disposent ni de certificat de naissance, ni de certificat de nationalité, encore moins une carte d’identité durant presque tout leur cursus scolaire. Conséquence, beaucoup d’entre eux ne poursuivent plus les études après leur baccalauréat. Le projet « Mon Identité, ma Patrie », que met en œuvre le FOJEDD dans la dite préfecture, entend remédier à cette situation. Il a été lancé le 24 octobre dernier au centre communautaire de Tohoun en présence des autorités, des responsables des services déconcentrés et ceux décentralisés du milieu.
D’une durée d’un mois (octobre-novembre 2019, le projet « Mon identité, ma patrie » a pour objectif général de contribuer à la promotion d’une culture de valeurs citoyennes et civiques auprès des populations togolaises. Plus spécifiquement, il consiste en une campagne de sensibilisation des acteurs locaux sur l’importance et la valeur des documents d’identité.
« Une grande partie de la population togolaise ignore l’importance de disposer de documents d’identité. Le constat est saisissant dans les milieux urbains, les zones rurales, le milieu scolaire et universitaire, et quelque fois dans le monde du travail », déplore Ambroise Yaovi Venunye AZASOO, Directeur Exécutif du FOJEDD. D’après ce dernier, plusieurs facteurs sont à l’origine de cette situation. Il s’agit entre autres de la négligence notoire des parents ; du manque d’information des populations sur l’existence de certains documents ; de la sous-information concernant les procédures d’acquisition des documents ; du manque de volonté des populations d’aller à la recherche des informations et se faire établir les pièces d’identité ou encore de la lourdeur et de la cherté des procédures d’acquisition de ces documents.
« Comme conséquence, on note que la population manque d’ouverture, ne bénéficie pas très souvent des avantages de citoyen et rate des opportunités. Au vue de tout ce qui précède, il parait nécessaire de sensibiliser les communautés sur le bien-fondé des documents d’identité dans la vie d’un citoyen, d’appuyer et d’accompagner les différentes couches sociale à disposer de pièces ou documents d’identité afin de donner l’opportunité à chaque habitant de la cité de bénéficier des mêmes chances que les autres », explique Emmanuel Kokou SEMONDJI, le Chargé de Suivi-Evaluation du FOJEDD, en sa qualité de Coordonnateur dudit projet.
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C’est dans ce cadre qu’à travers son axe Education-Civisme, le FOJEDD met en œuvre ce projet dans la préfecture du Moyen-Mono avec l’appui financier du ministère du Développement à la base, de l’Artisanat et de la Jeunesse et du Fonds des Nations unies pour la population (UNFPA).
Mise en œuvre du projet sur le terrain
Le projet « Mon Identité, ma Patrie » a été lancé en présence du Maire de la commune 1 du Moyen-Mono, du Secrétaire Général de la préfecture du Moyen-Mono, des représentants des forces de l’ordre et de sécurité, du point focal de l’ANADEB (Agence nationale d’appui au développement à la base) représentant le ministère du Développement à la Base, de la chefferie traditionnelle, etc.
Pour la mise en œuvre du projet dans le milieu cible, le FOJEDD procédera par des sensibilisations qui se feront essentiellement à travers des causeries débats et des échanges dans les lieux publics, les cantons, les églises et les établissements scolaires.
Par ailleurs, le projet mettra un accent particulier sur les actes d’Etats Civils (actes de naissance, actes de mariage et actes de décès) et réunira les groupes de femmes (femmes au foyer, mères, femmes célibataires) ; de jeunes (élèves et particuliers) et d’hommes ; les comités de développements à la base (CVD, CDQ, CCD) ; les autorités locales ; les agents de santé et les agents d’Etat Civil ; les policiers. Il s’agira entre autres d’informer les groupes cibles sur les différents documents d’identités qui existent au Togo (surtout les plus élémentaires pour un citoyen) ; de recueillir leurs difficultés dans l’établissement des différentes pièces ; d’édifier les communautés locales sur les procédures administratives d’obtention d’un acte d’état civil (surtout la naissance et la nationalité) et d’en présenter les avantages.
« Les populations cible du projet seront accompagnées dans les démarches d’établissement des actes d’état civil. Sur ce, un plaidoyer sera mené auprès de l’autorité afin qu’elle puisse mettre en place un mécanisme pour rapprocher le service des populations et faciliter l’obtention des documents. Un plaidoyer sera fait à l’endroit de l’administration centrale afin de prendre des dispositions pour encourager les bénéficiaires du projet à s’acquérir les documents d’identité », explique le Coordonnateur du projet.
Tout en saluant l’initiative, le Maire de la commune 1 du Moyen-Mono, Mensanh Pierre AWITY, a exhorté les populations notamment les parents à s’approprier cette culture d’établissement des actes dès la naissance. Il a d’ailleurs exprimé son engagement à accompagner le processus aux côtés de FOJEDD.
Quant au Secrétaire général de la préfecture du Moyen-Mono, il a appelé les parents à prendre conscience des conséquences qui découlent du phénomène.
