Togo : Des acteurs œuvrent pour l’ancrage de la lutte féministe

Jean de Dieu SOVON
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(Société Civile Médias) – Au Togo, des féministes affichent leur volonté de remettre en cause le patriarcat ainsi que les croyances et normes sociales qui justifient et pérennisent les violences à l’égard des femmes et filles. Pour l’effectivité de l’égalité de genre et des droits des filles et femmes, ils ont tenu, à Lomé, le premier colloque des féministes. La rencontre se voulait un cadre de discussions et d’échanges sur la situation du féminisme dans le but de penser aux actions concrètes à mener pour l’avancement de la cause au Togo.

Initiée par La Négresse Féministe, Elsa Badjoumbena BAKOLE, en collaboration avec l’Académie du Genre et des Inclusions Sociales (AGIS) et le Mouvement Girls’ Motion, ce colloque, tenu samedi 31 octobre, était axé sur le thème « Les mouvements de femmes et la  lutte féministe au Togo ». Il avait pour objectif de contribuer à faire avancer les droits des femmes et l’égalité de genre au Togo.

D’après ses initiateurs, même si plusieurs organisations et mouvements togolais se sont battus et continuent de se battre pour la cause féminine, très peu osent afficher ouvertement leur côté féministe pour plusieurs raisons.

 « L’une de ces raisons est que le féminisme est mal perçu et agace certaines personnes. Aussi, les mouvements de femmes modérés n’ont pas eu le courage de s’afficher tels qu’ils sont, par peur du regard des autres et préfèrent modérer leurs discours. Du coup, on a des féministes qui s’assument et d’autres qui ne s’assument pas. Ce qui fait que la situation du féminisme au Togo reste ambigüe », expliqueElsa Badjoumbena BAKOLE, initiatrice du colloque.

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Le colloque de samedi entendait donc offrir un cadre aux tenants et non-tenants du féminisme pour discuter de la situation de mouvement au Togo. Il a vu la participation des féministes et non féministes, des organisations féministes, des organisations de défense des droits de la femme, des citoyens qui ont envie d’en savoir plus sur cette lutte et des acteurs qui, de part leurs engagements, se sont également affirmés. Occasion pour eux de lever l’équivoque sur la notion de féminisme au Togo ; de permettre aux personnes qui se veulent féministes de s’engager dans le processus d’affirmation de leurs convictions et de créer un cadre de référence pour la réflexion sur le féminisme au Togo.

« Je suis vraiment contente de participer à ce colloque que je trouve d’ailleurs extraordinaire dans le sens où c’est très difficile d’être féministe ou de s’affirmer comme tel au Togo. Le terme est très mal compris et il est très important qu’on puisse redéfinir ce que c’est afin que ceux qui se disent féministes puissent comprendre réellement le sens du terme. C’est une très belle initiative à encourager », se réjouit Amina HAROUNA, féministe et participante au colloque.

« On espère vivement qu’après cette édition où les bases ont été jetées, il y en aura d’autres pour parler de l’évolution du féminisme au Togo », souhaite Mme BAKOLE.

Photo de famille des participants au colloque

Par ailleurs, les initiateurs du colloque invitent déjà tous les participants à vulgariser l’information et à mener des actions au quotidien dans l’intérêt de cette lutte.

Le féminisme, il faut le rappeler, est défini comme la doctrine qui préconise l’égalité entre l’homme et la femme, et l’extension du rôle de la femme dans la société. Son objectif est d’abolir les inégalités homme-femme dont les femmes sont les principales victimes, et ainsi de promouvoir les droits des femmes.