(Société Civile Médias) – Parti du constat que très peu de jeunes togolais s’intéressent à la cause environnementale, l’Organisation des Jeunes Engagés pour le Développement Durable (OJEDD) veut contribuer à changer cette tendance à travers le “Projet de renforcement de l’engagement des jeunes et des femmes à l’action climatique”. Dans cette interview accordée à Société Civile Médias, Kevin Ossah, Directeur exécutif de l’OJEDD, évoque les grandes lignes de ce projet et ses avantages pour les jeunes (hommes et femmes) qui en bénéficieront. Lisez !
Société Civile Médias : Kevin Ossah, vous avez procédé mercredi 24 novembre au lancement du projet de renforcement de l’engagement des jeunes et femmes à l’action climatique (REJFACT). Qu’est-ce qui explique une telle initiative ?
Kevin Ossah : Ce projet nous vient du constat selon lequel aujourd’hui les manifestations et les conséquences des changements climatiques sont d’autant plus alarmants qu’on n’a pas besoin de quelqu’un ou d’un expert pour nous expliquer ce qui se passe. Dans les villages ou dans les contrés les plus reculés, on ne peut plus faire l’agriculture comme avant et espérer de bons rendements comme ce fut le cas dans le temps passé.
Au niveau de la mer, tout près de Lomé, plus précisément à Dévikinmé, vous avez des maisons qui étaient à 3 km de la mer mais qui aujourd’hui n’existent quasiment plus, mais vous ne pouvez voir que les puits qui existaient dans ces maisons. L’État fait des efforts mais ce sont malheureusement les populations vulnérables qui payent le prix fort des conséquences des changements climatiques.
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Par ailleurs, un autre constat est que les jeunes sont la proportion la plus nombreuse de la population mais ne s’intéressent pas vraiment à la cause environnementale. On n’est pas tellement nombreux en tant que jeunes dans cette dynamique de changement climatique ou d’action en faveur du climat. Etant dans le domaine depuis quelques années déjà, on a pensé qu’il est important de se baser sur notre retour d’expérience et notre savoir-faire et notre expertise avec d’autres jeunes qui ont envie de faire comme nous, qui ont envie de s’engager afin de les aider à se structurer et se professionnaliser. Et dans cette même dynamique, il s’agit surtout de leur permettre d’être insérés dans les communes parce que c’est de ça qu’il est question aujourd’hui. Avec la décentralisation, il n’est pas du tout possible de faire des actions sans les territorialiser. Il est donc important qu’aussi minime que soit l’action, qu’elle soit repérée au niveau des territoires, qu’elle soit au bénéfice d’une communauté donnée.
Donc dans le cadre du projet, les jeunes et les femmes vont être impliqués dans les politiques publiques et vont permettre d’intégrer la question du changement climatique dans les PDC des communes, les jeunes seront outillés à parler climat au sein des territoires. Ainsi, quand on va parler des problématiques qui minent nos territoires, on aura des jeunes qui vont pouvoir hausser leur voix pour dire que c’est le changement climatique qui est la cause de telle ou telle chose qui se passe et ces jeunes seront en parfaite mesure de démonter cela.
Parlez-nous un peu du contenu de ce projet
En termes de contenu, on a une série d’activités à accomplir. La première c’est ce lancement officiel qui permet de donner un coup de pioche à la construction de l’édifice. Après ce lancement officiel, il faut partager la nouvelle avec les médias afin que l’information soit relayée parce que beaucoup aujourd’hui sont derrière leur écran et c’est l’information qui leur arrive qu’ils enregistrent. Au moins on est sûr qu’ils auront l’information.
Après cette étape, on va passer à la formation parce que c’est très important aujourd’hui, en matière d’adaptation au changement climatique, de renforcer les capacités et des jeunes et des femmes. Donc on va passer à la formation en deux grandes étapes. Une première sera organisée à Tsévié pour toute la zone sud et verra des jeunes venir de Notsè, d’Atakpamé, de Kpalimé, de Tabligbo et autres localité. Il suivront une formation taillée sur mesure en matière d’engagement climatique, en matière de professionnalisation de la lutte climatique auprès des communes. Après cette étape, on ira à Dapaong où les questions d’extrémisme violent et de sécurité sont à la page aujourd’hui. Il s’agira d’aller structurer les jeunes afin qu’ils puissent changer la donne et impacter. Après il y a une phase de capitalisation qui nous permettra de faire le bilan du projet et de voir ce qu’on a pu réaliser avec.
On fera ensuite un plaidoyer auprès de la faîtière des communes pour leur dire qu’il y a des jeunes qui ont été formés et qui sont à même d’aider les communes à rehausser leur lutte contre le changement climatique.
Quel est le profil des jeunes qui participeront à la formation ?
Ils seront de profils divers. On aura par exemple des jeunes qui ont fini leur cursus universitaire ou sont encore étudians-chercheurs, des jeunes qui sont impliqués dans la vie associative et des jeunes qui sont impliqués dans le travail des communes. Mais la liste n’est pas exhaustive.
Combien de temps va durer le projet ?
La durée du projet est juste de deux mois, les mois de novembre et décembre 2021.
Est-ce-que la formation est gratuite ?
Oui la formation est gratuite puisque le partenaire prendra en charge tout ce qui y a comme frais. Nous tenons ici à remercier le service de coopération et d’action culturel de l’ambassade de France au Togo pour son appui.