Dialogue interreligieux : Interconnexion entre religion et migration, des acteurs apportent des éclairages

La religion est là pour apporter des solutions à la crise migratoire

Jean de Dieu SOVON
5 Min Read

(Société Civile Médias) – La crise migratoire continue de gagner du terrain en Afrique et partout ailleurs. Le phénomène s’accompagne d’une crise sécuritaire dans certains pays et nombre de migrants reçoivent souvent l’appui des religieux dans leurs périples. Devenu une préoccupation pour des organisations et structures internationales, le sujet est au cœur des discussions lors de la 7è édition du colloque sur le dialogue interreligieux, organisé par la Konrad Adenauer Stiftung et ses partenaires.

Tenue simultanément les 25 et 26 juin 2024, en Côte d’Ivoire, au Bénin, en Guinée et au Togo, la rencontre de cette année vise à offrir un cadre de réflexion scientifique permettant aux différents acteurs d’interroger la  responsabilité des religions et des religieux face à la crise migratoire contemporaine et mettre en lumière leurs contributions efficaces et essentielles comme rempart à la  migration irrégulière. Au Togo, c’est le Centre d’Observation et de Promotion de l’Etat de Droit (COPED), partenaire de KAS, qui a réuni des religieux, acteurs de la société civile et hommes de médias pour discuter sur le thème de cette année : « Religion et  migration ». 

« Nous avons choisi cette thématique dans le but de réfléchir et d’apporter la contribution des organisations de la société civile, des responsables religieux, la religion catholique, protestante, musulmane, pour faire en sorte que nous puissions avoir notre vision sur les phénomènes de migration à travers le monde. C’est une analyse qui parle des références bibliques, coraniques et des écrits des religions traditionnelles. Les participants doivent apporter leur compréhension, leur analyse par rapport à cette problématique et proposer des solutions à cette crise qui ne datent pas d’aujourd’hui », explique Ouro-Bossi Tchacondoh président COPED.

Durant les deux jours, il est question pour les participants, d’analyser la place de la migration dans les textes fondateurs et mythes originels des  religions ; Relever les facteurs endogènes et exogènes des religions comme source  d’alimentation des vagues migratoires exponentielles ; Proposer les solutions issues des religions pour régler la « crise » migratoire,  notamment en l’Afrique et l’Europe. 

- Advertisement -
Vue des participants

Quelle responsabilité des religions face au phénomène migratoire ? Les religions  sont-elles un problème ou une solution dans le contexte de la crise migratoire  mondiale ? Telles sont les questions centrales auxquelles les participants ont tenté d’apporter des éléments de réponse. Pour le père Dominique Rosario Agbalenyo, Enseignant-chercheur et directeur des études à l’Institut pontifical Jean-Paul II, secteur Afrique francophone, les chrétiens sont généralement des migrants depuis le Christ lui-même au sens de mobilité, de déplacement qui est connaturel à la personne humaine. Son intervention en tant que panéliste s’est focalisée sur les réalités que rencontrent les chrétiens dès qu’ils migrent. 

« Là, il y a beaucoup de défis. La question de la liberté religieuse, la question du syncrétisme, les problèmes liés à l’intégration, etc. Quand les gens se marient, tombent amoureux, relation, mariage et famille, comment se vivent ces liens interreligieux, interconfessionnels, etc. Le problème du travail. Donc, la migration fait partie de la réalité chrétienne. Mais cela ne veut pas dire qu’il faut encourager une migration forcée ou bien une migration irrégulière », indique-t-il.

Mouhamed Ali Kougbada, Imam de la mosquée de la maison du Hadj, pour sa part, estime que la religion est là pour apporter des solutions à la crise migratoire et non pour créer ce phénomène. Elle ne peut, en aucun cas, constituer une cause ou bien être à l’origine.

Les débats et échanges du premier se sont articulés autour de trois sous-thèmes à savoir: ‘Le phénomène migratoire dans les éléments fondateurs des  religions’ , ‘La religion, facteur d’aggravation de la migration ?’ et ‘La religion, solution à la « crise » migratoire’.

Photo de famille

Le second jour est consacré aux travaux de groupe. Les participants s’évertueront à traiter un aspect  spécifique de la problématique générale avec des  propositions de solutions et les recommandations.